Archivum franciscanum historicum

Transcript

Archivum franciscanum historicum
archivum
franciscanum historicum
Periodica Publicatio
PP. collegii S. bonaventurae
annus 108
iunuarius - iunius 2015 - Fasc. 1-2
ProPrietaS litteraria
Fondazione collegio S. bonaventura
Frati editori di Quaracchi
via vecchia di Marino, 28-30
00046 grottaFerrata (roma) italia
Director Periodici:
benedikt Mertens, oFM
Consilium Redactionis:
Pierre Moracchini
rafael Sanz, oFM
William J. Short, oFM
Directio Periodici:
archivum Franciscanum Historicum
Frati editori di Quaracchi
collegio S. isidoro
via degli artisti, 41
00187 roMa, italia
tel. (+39) 06.45489131 Fax (+39) 06.4884459
e-mail: [email protected]
internet: http://www.stisidoresrome.com/en/afh-studies;
http://www.stisidoresrome.com/it/afh-studi
Administratio:
Frati editori di Quaracchi
Fondazione collegio S. bonaventura
via S. Maria Mediatrice, 25
00165 roMa, italia
tel.: (+39) 06.68491211; (+39) 06.68491258
tel./Fax: (+39) 06.68491301
e-mail: [email protected]
internet: http://www.fratiquaracchi.it
modalità di pagamento:
BancoPosta : iban it76 cin n abi 07601 cab 03200 conto 000089902001
PibPitra
intestazione : Frati editori di Quaracchi
Banca Popolare di sondrio : iban it61 K056 9603 2110 0000 4843 X94
bic/SWiFt PoSoit22roM
intestazione : Frati editori di Quaracchi.
bic/SWiFt
Subscriptionis pretium pro anno 2015
in italia:
€ 52,00
extra italiam:
€ 65,00
archivum Franciscanum Historicum venditur in forma PdF in tela:
http://www.libreriadelsanto.it/reparti/ebook/ebook---riviste/4098.html
issn: 0004-0665
362
recensiOnes
GallanD, carOline - GuillOuX, FaBien - MOracchini, Pierre (éds.). – Les
Récollets. En quête d’une identité franciscaine. – 37020 tours cedex 1,
Presses universitaires François-rabelais de tours (www.pufr-editions.fr),
60 rue du Plat-d’étain, B.P. 12050, France, 2014. – 280 x 210 mm, 350 p.,
illustr. en coul. et b/n. – (Perspectives historiques).- € 35,00
ce bel ouvrage, publié par l’université François-rabelais (tours) avec le
soutien de l’université Paris Ouest nanterre la Défense et de l’association des
amis de la bibliothèque franciscaine des capucins, constitue les actes d’un colloque qui s’est tenu les 1er et 2 juin 2012 dans la salle de conférences de la
«Maison de l’architecture en Île-de-France» (Paris, 10e arrdt) – autrement dit
l’ancienne chapelle du couvent royal de l’annonciation des récollets de la province saint-Denys. caroline Galland, maître de conférences à l’université Paris
Ouest nanterre la Défense, Fabien Guilloux, musicologue, chercheur associé au
centre d’études supérieures de la renaissance (tours), et Pierre Moracchini, historien, rédacteur en chef de la revue Études franciscaines, en ont assuré la direction. Outre les trois maîtres d’œuvre, quinze auteurs de cinq nationalités différentes et appartenant à trois générations ont apporté leur contribution à ce livre
qui offre au lecteur un vaste tour d’horizon sur les récollets.
comme l’indique son titre, l’ouvrage s’interroge sur l’identité de cette
réforme franciscaine. il rappelle notamment que le terme «récollet», comme celui
de «récollection», est apparenté à l’ancien verbe français «recolliger» qui signifie «se recuëillir en soy-mesme» (p. 17). cette attitude spirituelle explique la
place centrale accordée aux exercices spirituels dans la culture de cette réforme,
une place déjà soulignée ailleurs par Benedikt Mertens. au travers de l’œuvre
de séverin rubéric, Bernard Forthomme insiste lui aussi sur cette «ligne de force
de la récollection, héritée de l’Observance» (ibid.), qui structure, sous-tend et
organise la vie de cette réforme franciscaine.
Mais ce désir de recueillement n’a pas empêché les récollets d’être très
actifs dans les sociétés d’ancien régime – au moins autant que leurs «faux
jumeaux», les capucins, pour reprendre l’expression de Grégory Goudot –, et
cette identité franciscaine originale, inventée par les récollets, a perduré bien audelà de la disparition de cette réforme, officiellement en 1897. en effet, rien ne
se perd vraiment et leur héritage s’est transmis aux générations suivantes, comme
il en fut de même avec l’observance au XVe siècle recueillant le meilleur de l’héritage des spirituels du XiVe, débarrassé de ses outrances.
après l’introduction, l’ouvrage s’articule en quatre grandes parties: la première s’intéresse à la fois au lien entre l’Observance et la «stricte observance»
(ludovic Viallet), ainsi qu’aux réformes parallèles à celle des récollets, les
déchaussés espagnols (Daniel Vaquerin aparicio) et les riformati italiens
(roberto rusconi). la seconde partie, intitulée «Politiques récollettes», traite de
l’action des récollets dans leurs relations au pouvoir politique (c. Galland), dans
le cadre diocésain (châlons-en-champagne par stefano simiz, clermont-Ferrand
par G. Goudot, lequel se livre à une comparaison entre capucins et récollets), et
à l’égard des moniales (Marie-élisabeth henneau, qui étudie les pénitentes récollectines de limbourg, et P. Moracchini). la troisième partie («territoires: villes,
provinces, nations») évoque la naissance, l’action et le recrutement des récollets
dans des contextes territoriaux bien spécifiques: la nation «germano-belge» (B.
recensiOnes
363
Mertens), la lorraine (Jean-Marc lejuste), la ville de Marseille (régis Bertrand)
ou encore la Belgique au XiXe siècle (Jo luyten et carine Dujardin). Quant aux
contributions de la quatrième partie, elles s’interrogent sur «l’identité spirituelle»
générée par les récollets, grâce aux ouvrages dont ils sont les auteurs (Fabienne
henryot et B. Forthomme), aux tableaux exposés dans leurs églises (Francis
saint-Genez pour la province saint-Denis), à leur liturgie (F. Guilloux) ou encore
à leurs compositions musicales (cécile Davy-rigaux, à propos de la messe intitulée «la récollette»). À Frédéric Meyer, qui a ouvert la voie des études historiques sur les récollets, il revenait, bien entendu, d’apporter des conclusions et
de proposer de possibles chantiers à venir.
Dans ce panorama aussi riche, retenons quelques points saillants qui ne
peuvent que donner envie de découvrir l’ensemble de l’ouvrage.
tout en insistant sur le fait que la récollection est une «attitude spirituelle»,
l. Viallet montre comment la récollection eut une influence sur le comportement
à l’égard de la société, définissant, dans les pratiques cultuelles, un nouveau rapport à l’espace: «là où l’observance opérait une distinction entre le lieu de la
prière communautaire (le chœur) et celui de la récollection personnelle (la cellule), les récollets et plus généralement les strictes observances modifièrent cette
répartition sacrale des espaces» (17).
Dans une riche contribution, F. henryot présente «le portrait du récollet en
écrivain», et dresse un tableau du «profil professionnel» des auteurs (223) – avec
un total de 83 toutes provinces françaises confondues, sans oublier le célèbre
candide chalippe, récollet de la province saint-Denys, qui publie en 1728 une
Vie de saint François qui sera éditée encore au XiXe siècle! Belle fécondité d’un
auteur. sans oublier non plus ses confrères de la même province, notamment Placide Gallemant et hyacinthe le Febvre, qui en fut provincial.
auteur d’un texte intitulé «les provinces de la ‘nation germano-belge’
des frères mineurs et leur passage aux récollets au XViie siècle», B. Mertens
expose de façon précise comment s’est effectué l’accueil de la réforme, sans
omettre les influences externes (notamment celle des capucins pour la Flandre
et la Germanie inférieure comme «stimulation à la réforme», 160), les pressions internes, et le pragmatisme qui a pu prévaloir. consolidées aux lendemains de la paix de Westphalie (1648), les provinces franciscaines allemandes
purent se lancer dans diverses activités pastorales «pour répondre aux défis de
la réforme catholique» (167).
B. Forthomme, avec une contribution consacrée à «l’amour comme exercice suivant les Exercices spirituels de séverin rubéric», montre que celui-ci,
qui venait alors d’être élu provincial de la province de l’immaculée-conception
(Guyenne), présente «l’usage d’une méthode des Exercices spirituels dont la
constitution et l’emploi sont évidemment très antérieurs à la pratique ignatienne»
(237). B. Forthomme rappelle au passage qu’une nouvelle traduction des exercices de rubéric réalisée par le franciscain belge Martial lekeux en 1927, afin
de les rendre plus accessibles dans une nouvelle publication, a provoqué la critique d’henri Brémond (236-7). Pour ce dernier, «[l]a spiritualité franciscaine
[…] paraît plus affective, celle des jésuites plus volontaire et plus spéculative»
(237). une perspective néanmoins discutable qui a amené le franciscain Valentin Breton à défendre son collègue en remettant en cause le jugement d’henri
Brémond sur ce sujet.
364
recensiOnes
traitant de la cura monialium, P. Moracchini commence par observer la
politique des récollets français relative à la prise en charge des communautés
féminines. Jusqu’aux années 1615-20, les religieux, confrontés à quelques cas
particuliers comme à Verdun, Béziers ou tulle, adoptent des comportements
contradictoires, parfois identiques à ceux des capucins. une plus large acceptation de la charge des monastères féminins se fait dans les années suivantes. c’est
ainsi, qu’après les hésitations des débuts, les récollets se sont pleinement alignés
sur les pratiques des cordeliers (135). néanmoins, et c’est la deuxième partie de
sa contribution, P. Moracchini montre qu’il y a des spécificités récollettes dans
cette prise en charge, montrant ainsi, en dehors des périodes de conflit, «une
réelle familiarité entre clarisses et récollets» (137), relation qui est moins manifeste chez les cordeliers.
Dans le domaine de la production artistique, Fr. saint-Genez montre combien le choix des programmes iconographiques des églises conventuelles récollettes a pu être lié aux exercices de méditation devant les images que les observants pratiquaient depuis la fin du Moyen-Âge. s’intéressant particulièrement au
frère ildephonse cottart (peut-être le fils de Jacques cottart qui, à Paris, en 1603,
offre aux frères un jardin et une maison afin de leur permettre une première installation au Faubourg saint-Martin), il considère comme «hautement probable»
le fait que ce religieux soit à l’origine de la commande au célèbre Frère luc de
la décoration générale de l’église conventuelle de clamecy (cfr. 268).
sur le plan musical et liturgique, F. Guilloux et c. Davy-rigaux «mettent
en avant les processus à travers lesquels le primat de la récollection se mit en
place au détriment de l’office communautaire contribuant ainsi à l’invention
d’une pratique chorale et d’un répertoire musical propres» (17). il est vrai cependant que cette primauté de l’oraison mentale et personnelle sur la prière vocale
et communautaire n’était pas propre aux récollets mais commune aux strictes
observances.
toutes ces contributions, diverses et complémentaires, remettent en cause
l’idée d’une unicité de la stricte observance: les récollets sont différents des riformati italiens, des descalzos espagnols et des capucins. s’agissant des capucins
et des récollets, G. Goudot met en évidence des stratégies différentes sur le choix
des implantations, le recrutement, l’apostolat. ainsi, les capucins exercent plus
volontiers une pastorale missionnaire itinérante, tandis que les récollets privilégient davantage l’insertion diocésaine et de ce fait – mais ce n’est pas toujours
vrai – connaissent moins de conflits avec les évêques et le clergé local. le cas
de Marseille, étudié par r. Bertrand, le confirme: les récollets encadrent les dévotions populaires par l’intermédiaire des confréries et des congrégations du tiersordre franciscain. ces différents exemples révèlent une souplesse propre aux
récollets, qui savent s’adapter aux besoins pastoraux locaux.
il reste encore beaucoup à faire pour mieux connaître l’histoire des récollets et leurs provinces en France, bien que la province lyonnaise de saint-François le soit le mieux grâce aux travaux de Frédéric Meyer et celle de saint-Denys
via les ouvrages de Placide Gallemant (1649) et de hyacinthe le Febvre (1677),
toujours si utiles aux historiens. c’est d’ailleurs en l’honneur de l’ancienne province des récollets de saint-Denys que la province des franciscains créée en 1889
pour la partie ouest de la France (Bretagne, pays de loire, normandie) prendra
le nom de province saint-Denys. il faut également souligner la présence d’un
recensiOnes
365
dossier cartographique inédit de trente-deux pages, très bien réalisé, et ne pas
oublier les nombreuses illustrations et photographies qui rendent agréables à lire
les contributions d’un ouvrage très soigné dans sa conception et sa présentation!
réalisé avec la précision de la recherche universitaire, cet ouvrage constitue désormais une référence incontournable pour qui voudra étudier les réformes
franciscaines, et particulièrement la récollection.
Jean-lOuis PauMier, OFM
archives Provinciales OFM, Paris, France
KnaPiK, DOMiniK. – Bernardyni Alwernijscy. Dzieje klasztoru OO. Bernardynów
w Alwerni 1616-2010 [Frati Minori della Verna. la storia del convento dei
Frati Minori alla Verna 1610-2010]. – 31-008 Kraków, Księgarnia akademicka ([email protected]), ul. Św. anny 6, Polska, 2014. – 245
x 170 mm, 557 p., illustr. col. e b/n.- s.i.p.
sulla base delle “cronache” del convento di alwernia, curate dai frati
Daniel zieliński (1616-49), anioł hlavsa (1757-90) in due volumi di 54 capitoli, czesław Bogdalski (1911-16) e poi continuata fino al 1959, degli atti personali dei religiosi del luogo e dei documenti archivistici, l’a. presenta la storia
e le vicende dei Frati Minori del convento di alwernia della provincia dell’immacolata concezione della B.M.V. in Polonia.
il fondatore del convento e della chiesa fu Krzysztof Koryciński (15771636), castellano e proprietario di Poręba e Żegota. l’idea di creare nella sua
proprietà “la Verna italiana” nacque in Koryciński dopo il suo viaggio effettuato
in italia. appoggiato spiritualmente dai due frati Krzysztof scipio campo e Piotr
da Poznań, provenienti dal convento di cracovia, nel 1616 il fondatore firmò
l’atto di donazione del terreno per la costruzione del convento. la consacrazione
della chiesa in legno, dedicata alle stimmate di san Francesco d’assisi, chiamata popolarmente alwernia (la Verna), e del convento, avvenne il 17 settembre 1616. nell’altare centrale della primitiva chiesa fu collocato il quadro miracoloso della Madonna, che rimase fino al 1624, quando fu sostituito con la statua
di cristo crocifisso, portata da Krzysztof scipio campo. il primo guardiano del
convento fu Gabriel Kretkowski (1616-17).
l’atto ufficiale di erezione del convento di alwernia si svolse il 3 febbraio
1627. il primo sindaco fu sebastian Wilczogórski, terziario francescano che
svolse la sua funzione dal 1626 fino alla morte nel 1661. la costruzione della
chiesa e del convento in pietra, in stile barocco, fu effettuata negli anni 162556 e fu diretta da Piotr da Poznań († 1655), guardiano del convento negli anni
1620-23, 1634-37 e 1653-55. i più grandi benefattori per la costruzione del
nuovo complesso furono il fondatore Krzysztof Koryciński, suo figlio Jan stefan Koryciński, i vescovi di cracovia e la gente del luogo. la chiesa era ad una
navata, con sei altari laterali dedicati alla Madonna, a s. Giuseppe, a s. anna,
a s. Francesco, a s. antonio e a s. Giovanni nepomuceno. nell’altare centrale
fu collocato un grande crocifisso. negli anni 1654-55, Piotr da Poznań diede
inizio nel convento a una biblioteca, che conteneva opere teologiche, filosofiche e storiche di tutta europa, assieme alle opere scritte da lui; suo continuatore fu Krzysztof strzała († 1659). nel 1659 fu nominato guardiano del con-