doc accompagnement cycle terminal - Espace Educatif
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collection Textes de référence – Lycée Documents d’accompagnement des programmes Italien cycle terminal Ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Direction de l’enseignement scolaire outil pour la mise en œuvre des programmes 2004 Centre national de documentation pédagogique Ce document a été rédigé sous la direction de Michel FEUILLET, professeur des universités à Lyon-3 : Claude BOCOGNANI Carmelina BOI Frédéric CHERKI Marcel GAGNEUX Anne PADELLINI Françoise PICCO inspecteur d’académie-inspecteur pédagogique régional, inspecteur d’académie-inspecteur pédagogique régional, professeur au lycée Joubert d’Ancenis (44), inspecteur général de l’Éducation nationale, professeure au lycée Beau Site de Nice (06), professeure au lycée Jehan-Ango de Dieppe (76), sous la responsabilité de Paul BRENNAN (†), président du groupe d’experts de langues vivantes pour le lycée, et de Geneviève GIRARD, professeure des universités, Bruno LEVALLOIS, inspecteur général de l’Éducation nationale, Jean SALLES-LOUSTAU, inspecteur général de l’Éducation nationale, Denis RODRIGUES, professeur des universités. Le préambule commun a été réalisé dans le cadre d’un travail interlangues. Coordination : Marie-Hélène BERGEL-PEYRE, Benoît DESLANDES, bureau du contenu des enseignements, direction de l’enseignement scolaire. Suivi éditorial : Christianne Berthet Secrétariat d’édition : Élise Goupil Mise en pages : Michelle Bourgeois © CNDP, novembre 2005 ISBN : 2-240-01970-0 ISSN : en cours Sommaire Avant-propos ....................................................................................................................................................... 5 Préambule commun ............................................................................................................................................. 7 Le cadre européen commun ..................................................................................................................... 7 Prise de parole en continu......................................................................................................................... 13 La lecture en continu.................................................................................................................................. 15 Le débat ..................................................................................................................................................... 16 Les femmes et le pouvoir.................................................................................................................................... 19 Objectifs généraux..................................................................................................................................... 19 Propositions d’exploitations pédagogiques ............................................................................................. 20 Les Italiens dans le monde ................................................................................................................................. 28 Objectifs généraux..................................................................................................................................... 28 Démarche proposée.................................................................................................................................. 28 Propositions d’exploitations pédagogiques ............................................................................................. 29 L’art, une réponse à la barbarie ......................................................................................................................... 36 Objectifs généraux..................................................................................................................................... 36 1re étape – étude du contexte .................................................................................................................. 36 2e étape – travail à partir d’un recueil de témoignages............................................................................. 37 3e étape – ouverture .................................................................................................................................. 39 Avant-propos En classe de première et a fortiori en terminale, l’élève dispose d’un ensemble d’outils linguistiques : il a travaillé sur un certain nombre de points grammaticaux et a acquis un bagage lexical désormais important. Peu à peu, ce qui était exercice et mémorisation est devenu un réseau de moyens mis en œuvre pour exercer les quatre grandes compétences que sont la compréhension de l’oral, l’expression orale, la compréhension de l’écrit et l’expression écrite. Au cours du cycle terminal, ces quatre compétences vont être aiguisées et perfectionnées lors d’exercices appropriés, où lexique et grammaire seront réactivés et enrichis. Mais, au-delà de ce travail, il est désormais demandé aux jeunes citoyens européens de recourir à des langues étrangères comme moyen de s’enrichir culturellement et aussi moralement au contact de l’autre, des autres. Si une maîtrise toujours plus grande de la langue italienne reste l’objectif à atteindre, il faut offrir dans le même temps un contenu qui n’est pas une accumulation de savoirs, mais une aptitude à réfléchir sur ces savoirs. Le professeur fera en sorte que cette réflexion soit plurielle, c’est-à-dire partagée au sein de la classe et débattue oralement, ce qui suppose une participation individuelle de chacun. C’est ainsi que sera développée une cinquième compétence, l’interaction orale : l’élève apprendra à participer à une discussion, à un débat. Le professeur enseignera à sa classe comment recourir à l’italien pour analyser une réalité, exprimer une opinion, écouter celle des autres, objecter, confirmer, évoluer à partir d’un éclairage nouveau. Lorsque l’élève reviendra seul à l’écrit comme moyen d’expression, il conservera cette aptitude à articuler sa pensée, en exprimant le pour et le contre à partir d’un support culturel et linguistique donné (texte, enregistrement audio ou audiovisuel, document iconographique…), afin d’en dégager une opinion personnelle plus accomplie. La langue italienne aura ainsi cessé d’être un objet en soi, extérieur, mais un vecteur de réflexion, offrant une occasion de se construire. Cette démarche pédagogique et éducative sera conduite par le professeur dans le cadre du programme culturel (« Les relations de pouvoir » pour la classe de première et « Le rapport au monde » pour la classe de terminale). Les programmes de première et de terminale ont fait l’objet de publications ; ils ont été définis dans leurs grandes lignes pour l’ensemble des langues vivantes et ont été développés plus spécifiquement pour l’italien : ces développements consacrés à la langue italienne ont montré en quoi l’aire de la culture propre à une langue relève des relations de pouvoir et du rapport au monde pour s’y illustrer de façon spécifique et originale. Le professeur aura constaté que les programmes sont riches d’exemples qui ne constituent pas une liste de sujets à traiter en classe coûte que coûte, mais un éventail d’ouvertures parmi lesquelles il est loisible de faire des choix, avec la possibilité de se tourner vers d’autres applications. C’est dans cet esprit qu’a été constitué le présent document d’accompagnement. Là aussi, il ne s’agit que de propositions données à titre d’exemples. Le professeur pourra expérimenter les séquences choisies avec leurs suggestions d’exploitation en classe. Il pourra également s’en inspirer pour d’autres projets qu’il aura construits à partir d’autres materiali correspondant à la réalité de sa classe ou encore suggérés par l’actualité. Dans les pages qui suivent, il a été fait en sorte que plusieurs types de supports culturels et linguistiques soient présents : extraits de films, passages de romans, coupures de presse, publicités, dessins humoristiques… Pour déterminer le choix de ces supports, il a toujours été tenu compte de leur caractère potentiellement dialectique : des questions y sont déjà posées ; un débat y est déjà ouvert. Quant à leur datation, on s’est plu à mêler de grands classiques et des nouveautés (parfois relevant de l’actualité et donc de l’éphémère) : les uns et les autres se complètent parfaitement dans l’esprit de la civilisation italienne où la culture avec un grand c se glisse dans la culture de tous les jours. Avant-propos 5 Pour plus de commodité, le présent document se compose des dossiers suivants : – les femmes et le pouvoir (programme culturel de première : « Les relations de pouvoir ») ; – les Italiens dans le monde (programme culturel de terminale « Le rapport au monde ») ; – l’art, une réponse à la barbarie (programme culturel de première « Les relations de pouvoir » et programme culturel de terminale « Le rapport au monde »). Le troisième dossier montre clairement que les programmes de première et de terminale peuvent se compléter et s’entrecroiser. À l’intérieur de ces dossiers, plusieurs supports se côtoient assortis de propositions pédagogiques : ensemble, ils constituent une progression que le professeur pourra retenir, mais aussi modifier, simplifier ou enrichir à sa manière, selon les possibilités et les attentes de sa classe. En effet, ces trois dossiers, avec leurs différents documents, en appellent d’autres que le professeur pourra constituer sur le même modèle à partir d’éléments nouveaux. Le principe est de créer une situation pédagogique où les élèves réagiront face à des témoignages authentiques sur la culture italienne selon les thématiques propres aux programmes de première et de terminale. En même temps qu’un enrichissement culturel, ces documents apparaîtront comme un moyen de mettre en œuvre la langue italienne : les élèves seront amenés à comprendre la langue, tant à l’oral qu’à l’écrit, et à l’utiliser comme moyen d’expression, toujours à l’oral comme à l’écrit. Particulièrement lors du travail en groupe au sein de la classe, une interaction se développera selon une dialectique où l’italien sera un vecteur, individuel et croisé, de découverte culturelle, dialectique et vivante. Si l’aspect culturel a été privilégié dans ce document d’accompagnement, on notera que le propos linguistique n’est jamais oublié : les grandes compétences linguistiques, désormais au nombre de cinq, demeurent au cœur du projet. Enfin, les conseils méthodologiques donnés dans le document d’accompagnement de la classe de seconde restent valables pour le cycle terminal. 6 Italien – cycle terminal P réambule commun Le cadre européen commun Le Cadre européen commun de référence pour les langues (CECR 1) est un document adopté officiellement en 2001 par le Conseil de l’Europe, organisme regroupant quarante-six pays et dont le siège est à Strasbourg. L’objectif de ce texte est de contribuer à l’amélioration de l’enseignement et de l’apprentissage des langues, de permettre de comparer les cursus et les dispositifs d’enseignement et d’assurer la transparence des qualifications en Europe. L’intérêt du document réside également dans son caractère transversal. Il s’applique à toutes les situations d’apprentissage et d’enseignement ainsi qu’à toutes les langues. L’apport du CECR à l’enseignement des langues est multiple. L’aptitude à communiquer Il propose tout d’abord une analyse de toute situation d’utilisation d’une langue à des fins de communication et met en évidence que toutes les composantes identifiées sont complémentaires. L’isolement de l’une d’entre elles ou la priorité donnée à un aspect de l’aptitude à communiquer à l’aide d’une langue peut être légitime dans un contexte particulier ou pour répondre ponctuellement à un besoin. Mais le développement de cette aptitude ne peut faire l’économie d’une prise en compte de l’ensemble des catégories dégagées dans cette analyse. Parmi les paramètres principaux, le CECR distingue : – Les compétences d’un locuteur : • compétences générales individuelles, qui ne sont pas spécifiques aux activités langagières, mais qui les influencent de façon évidente (savoir socioculturel, savoir être, savoir-faire, etc.) ; • compétences communicatives : grammaticale, lexicale, sociolinguistique, pragmatique. – Les activités langagières permises grâce aux compétences : • compréhension de l’oral et de l’écrit ; • expression écrite et orale. S’agissant de l’expression orale, le CECR sépare l’expression en situations de dialogue ou d’échanges avec des interlocuteurs (interaction orale) et l’expression en continu (description, récit, exposé, etc.). – Les tâches communicatives réalisées lors d’une activité langagière ou d’une combinaison de plusieurs d’entre elles. – Les stratégies mises en œuvre pour réaliser ces tâches communicatives : planification, exécution de la tâche, contrôle, vérification des résultats de la tâche, etc. Pour l’enseignement des langues vivantes, on retiendra de cette énumération, entre autres, que la notion de tâche joue, dans cette analyse, un rôle central. C’est à travers les tâches communicatives que peut avoir lieu un entraînement efficace aux activités langagières fondamentales de réception et de production. C’est en étant mises au service de tâches communicatives que peuvent se développer les compétences générales et la compétence communicative d’un élève. Cette démarche qui sous-tend le CECR est appelée « approche actionnelle ». La notion de tâche permet une grande souplesse lors de sa mise en application dans le contexte éducatif. Repérer des informations dans un texte ou sur un site Internet pour un exposé, un débat ou la compréhension d’un autre document, réaliser un objet ou faire un plan à l’aide de consignes données dans la langue apprise, défendre un point de vue dans une discussion à propos d’une notion du programme, rédiger une lettre ou le compte rendu d’une discussion ou d’un travail en groupe, etc., sont autant de tâches qui entrent dans cette définition. Mais la définition de la tâche communicative dans le CECR contient des contraintes fortes et importantes pour la conception de l’enseignement. Toute tâche communicative doit nécessiter, au moins partiellement, le recours à la langue. Elle doit impérativement mettre en avant le sens, ce qui exclut par exemple des exercices de manipulation formelle. Elle doit aboutir à un résultat identifié, ce qui suppose donc un objectif clair. Ce pilotage de l’apprentissage et de l’enseignement par les tâches communicatives est inséparable du développement de stratégies pour permettre aux élèves, dans une situation particulière, avec des savoirs et un savoir-faire particuliers, d’atteindre le résultat visé. 1. Conseil de l’Europe, Cadre européen commun de référence pour les langues : apprendre, enseigner, évaluer (désormais désigné par CECR) Didier, 2001. Ce texte peut être téléchargé sur Internet : culture2.coe.int/portfolio/documents/cadrecommun.pdf Préambule commun 7 Échelle de niveaux de compétences en langues Cette articulation entre compétences, activités langagières et tâches communicatives apparaît clairement dans une autre dimension, essentielle du CECR : la définition d’une échelle de niveaux de compétences en langue. Cette échelle, commune à toutes les langues, distingue six niveaux de compétences différents, du niveau débutant (A1) au niveau de maîtrise très avancé (C2). Outre le fait que cette échelle de niveaux offre à l’enseignement et à l’évaluation en langues vivantes des repères extrêmement utiles dans le parcours d’apprentissage des langues, son intérêt réside dans quatre caractéristiques essentielles : – Cette échelle de niveaux de compétences est construite en listant les tâches communicatives qu’un locuteur est capable de réaliser avec la langue, à chacun de ces niveaux. Le modèle de la compétence optimale du locuteur natif n’est plus, grâce à cette échelle, l’aune à laquelle est évaluée la compétence en langue. – L’échelle, dans une « grille pour l’autoévaluation » (voir CECR, pages 26-27), est déclinée en autant de niveaux de compétences par activité langagière (lire, écouter, participer à une conversation, s’exprimer en continu, écrire), de façon à permettre une évaluation et/ou une autoévaluation en langue à travers les tâches effectuées. Ces définitions des niveaux de compétence par activité langagière permettent de mesurer l’aptitude des élèves à exécuter des tâches, dont la nature est souvent précisée ou induite par le contenu de cette grille. Ainsi, au niveau B2 de l’activité langagière de compréhension de l’écrit, les tâches permettant une évaluation doivent nécessairement consister à identifier un point de vue particulier dans un texte relatif à une question contemporaine ou bien à lire une œuvre littéraire complète extraite de la littérature contemporaine. – L’échelle permet de valoriser tout niveau de compétence d’un élève, en tenant compte de façon positive d’un éventuel déséquilibre entre les réussites dans les différentes activités langagières. Grâce à cette grille, il est possible de rendre compte et de valoriser une réussite plus grande dans une activité langagière particulière, de diagnostiquer de façon plus précise les besoins et les aptitudes des élèves, de fixer des objectifs d’apprentissage pour un groupe d’élèves. – Cette échelle de niveaux est rédigée de façon exclusivement positive. Cette approche qui s’attache à identifier les réussites, même partielles, est permanente dans le CECR. On la retrouve aussi bien dans le repérage des tâches communicatives qu’un locuteur est capable de réaliser avec la langue, à un 8 Italien – cycle terminal niveau de compétence particulier, que dans les grilles évaluant les aspects qualitatifs de la langue produite. Cette approche favorise un regard positif des élèves sur leurs aptitudes dans la langue apprise. Enfin, le CECR propose une conception globale de l’apprentissage et de l’enseignement des langues dont deux termes essentiels sont l’autonomie de l’apprenant (développée notamment grâce à l’autoévaluation et la fixation d’objectifs personnels d’apprentissage) et sa compétence plurilingue (comprise comme un répertoire de compétences complémentaires, mais nécessairement déséquilibrées et évolutives dans plusieurs langues). Parmi les compétences générales nécessaires à une communication efficace, le CECR cite le savoir socioculturel sur les régions ou les pays qui constituent le contexte social de l’utilisation de la langue. À de nombreuses reprises, il évoque l’importance des compétences interculturelles. Mais ce document ne fournit aucune échelle permettant d’identifier une progression dans ce domaine. Descripteur des tâches Le cadre général des programmes des classes de première et terminale (BO hors série n° 7 du 28 août 2003 et BO hors série n° 5 du 9 septembre 2004) indique les niveaux attendus des élèves en langues vivantes à la fin du cycle terminal. Ce texte indique qu’en fin de cycle, l’élève doit être capable de : – participer à une situation de dialogue à deux ou plusieurs personnes ; – comprendre l’essentiel des messages oraux élaborés (notamment : débats, exposés, émissions radiophoniques ou télévisées, films de fiction ou documentaires) et écrits, dans une langue standard contemporaine ; – effectuer un travail interprétatif qui, au-delà de l’explicite, visera une compréhension de l’implicite ; – présenter, reformuler, expliquer ou commenter, de façon construite, par écrit ou par oral, des opinions et points de vue, des documents écrits ou oraux comportant une information ou un ensemble d’informations ; – défendre différents points de vue et opinions, conduire une argumentation. Pour chacune de ces activités, selon les types de compétences communicatives définies par le Cadre européen commun de référence pour les langues, on situera les niveaux attendus en s’inspirant des tableaux suivants. Dans le cas de deux niveaux indiqués simultanément, il s’agit d’une fourchette large entre exigence minimale et exigence maximale, selon les séries. Pour le chinois et pour l’hébreu, on trouvera quelques aménagements dans la partie spécifique du programme relative à ces langues. Enseignement obligatoire ou option facultative Enseignement de spécialité (LV3) LV1 LV2 LV3 LV1 LV2 Compréhension de l’oral B2 B1/B2 A2/B1 B2/C1 B2 Interaction orale B1/B2 B1 A2 B2 B1 Expression orale B2 B1/B2 A2/B1 C1 B2 Compréhension de l’écrit B2 B1/B2 A2/B1 C1 B2 Expression écrite B2 B1/B2 A2/B1 B2 B2 Les tableaux présentés ci-après distinguent, pour chacune des cinq capacités, des situations ou types d’activités qui devraient donc faire l’objet d’entraînements spécifiques. Ils doivent être lus comme décrivant un continuum entre les aptitudes décrites selon un axe vertical. La lecture de ces tableaux montre également que les mêmes supports utilisés en classe de langue pour la compréhension ou des entraînements, à l’expression par exemple, peuvent donner lieu à des consignes et à des attentes différenciées selon les capacités des élèves concernés. Ainsi, un article de presse ou un document informatif utilisés pour développer l’aptitude à la lecture sélective peuvent, pour deux groupes d’élèves différents, être accompagnés, soit d’une consigne de travail relevant du niveau A2 (demander aux élèves de repérer dans le texte un type d’information particulier ou la réponse à une question précise), soit d’une consigne adaptée au niveau B1 (demander aux élèves de repérer dans le même texte toutes les informations pertinentes sur un sujet donné ou sur une problématique particulière). Il est évident que la nature et le contenu des supports utilisés dépendront étroitement des capacités des élèves et notamment du travail réalisé en amont. Mais le même support peut se prêter à des tâches spécifiques, pour permettre une gradation des attentes, pour gérer l’hétérogénéité d’un groupe d’élèves ou encore pour tenir compte de l’objectif retenu selon que les élèves étudient la langue au titre de la LV1, LV2 ou LV3. Pour l’entraînement à l’expression orale ou écrite, une différenciation similaire est rendue possible par le contenu des tableaux. Ainsi, la mise en place d’activités de prise de parole en continu tiendra compte, dans les conditions de préparation individuelle, dans la consigne donnée et dans l’appréciation de la prestation, des précisions liées aux différents niveaux de compétence. Grâce à ces tableaux, la précision des objectifs de l’enseignement des langues vivantes a des conséquences immédiates sur la conception de l’évaluation. L’élaboration des tests et des consignes de travail prend naturellement appui sur les descripteurs de compétence contenus dans les tableaux. Par exemple, pour une évaluation de la compréhension de l’oral, certaines tâches doivent inviter les élèves à montrer qu’ils ont compris les points principaux d’un dialogue entendu (niveau B1), d’autres portent sur le déroulement de la même conversation, c’està-dire la position de chaque protagoniste, les points d’accord ou de désaccord, les réactions des différents interlocuteurs (niveau B2). De plus, selon le niveau de compétence attendu en fin de cycle terminal pour les différents profils d’élèves (LV1, LV2 ou LV3), la pondération des points affectés aux différentes consignes ou questions relevant des niveaux A2, B1 ou B2 (voire C1) pourra être différente selon les groupes d’élèves. Compréhension de l’écrit Niveaux Lecture sélective Lecture intensive et lecture cursive 2 A2 Peut repérer une information relative aux domaines concrets familiers (gens, lieux, loisirs, études, travail) et aux notions du programme dans une large palette de documents courts et rédigés dans une langue simple. – Peut suivre un mode d’emploi. – Peut comprendre un message personnel court traitant de sujets familiers sur la vie quotidienne. – Peut comprendre l’essentiel de textes littéraires courts avec un vocabulaire usuel ou récurrent. 䊉䊉䊉 2. En s’aidant en tant que de besoin d’un dictionnaire bilingue ou monolingue. Préambule commun 9 䊉䊉䊉 Niveaux Lecture sélective Lecture intensive et lecture cursive B1 Peut repérer des informations pertinentes sur une notion du programme dans une ou des sources différentes. – Peut comprendre la description d’événements (dans leur succession, leur lien de causalité), l’expression de sentiments ou de souhaits dans des textes factuels ou littéraires dans une langue standard. – Peut identifier un registre de langue (soutenu, familier) ou une variété (nationale, régionale). – Peut comprendre les points significatifs d’un article portant sur une notion du programme. – Peut reconnaître le schéma argumentatif d’un texte. – Peut comprendre les conclusions d’un texte argumentatif articulé. B2 Peut rechercher dans des sources diversifiées des informations pertinentes portant sur une notion du programme. – Peut comprendre l’essentiel du sens explicite et implicite d’un texte contemporain ou d’un article portant sur une notion du programme, en langue standard pouvant comporter des éléments de variétés locales ou familières. – Peut identifier un registre de langue et une variété, et en saisir la valeur expressive. – Peut comprendre toute correspondance scolaire portant sur des notions du programme. – Peut adapter son mode de lecture au type de texte, en particulier savoir faire la lecture rapide d’un texte long. C1 Peut rechercher et rassembler rapidement dans des sources diversifiées des informations pertinentes portant sur une notion du programme. Peut comprendre le sens explicite et implicite d’un texte long et complexe sur une gamme étendue de sujets en rapport avec les notions du programme. Expression écrite Niveaux Rendre compte d’informations Rédiger une narration ou une description A2 – Peut rendre compte brièvement d’un événement ou d’une activité, dans une langue simple. – Peut fournir ou reformuler une information simple. – Peut écrire des notes et messages simples et courts sur des sujets familiers. – Peut relier une série de phrases et expressions par des connecteurs simples tels que « et », « mais » et « parce que ». B1 Peut résumer des informations sur des sujets familiers ou des notions du programme et donner son opinion. – Peut écrire un texte simple et articulé à l’aide de connecteurs logiques ou chronologiques sur des sujets en rapport avec les notions du programme. – Peut raconter une histoire, un événement ou une expérience en rapport avec les notions du programme, dans un texte simple et cohérent. – Peut écrire des descriptions détaillées sur des sujets familiers ou en rapport avec des notions du programme. 10 Italien – cycle terminal Rédiger un texte argumentatif 䊉䊉䊉 䊉䊉䊉 Niveaux Rendre compte d’informations Rédiger une narration ou une description Rédiger un texte argumentatif B2 Peut faire la synthèse et l’évaluation d’informations ou d’arguments empruntés à des sources diverses et portant sur des notions du programme. – Peut écrire des textes clairs et détaillés sur des sujets en rapport avec des notions du programme. – Peut écrire des lettres exprimant un avis sur des événements ou expériences. – Peut rédiger la critique d’un film, d’un livre ou d’une pièce de théâtre. Peut développer une argumentation en justifiant son point de vue et en expliquant les avantages et inconvénients des différentes options. Compréhension de l’oral Niveaux Écoute de messages et de consignes Audition de dialogues ou de conversations entre locuteurs natifs Audition d’émissions télévisées et de films ou documentaires Écoute d’exposés sur des sujets en rapport avec le programme A2 – Peut comprendre l’essentiel de brefs messages, annonces ou consignes relatifs à un domaine familier, formulés lentement dans une langue simple. – Peut comprendre des indications simples portant sur un trajet à accomplir. Peut identifier le sujet d’une discussion entre locuteurs natifs portant sur un domaine familier. Peut suivre les rubriques du journal télévisé et comprendre l’information essentielle de documentaires télévisés sur des sujets familiers ou préparés. B1 Peut comprendre les points principaux de messages dans une langue claire et articulée, sur des sujets familiers. Peut suivre les points principaux d’une discussion entre locuteurs natifs sur des sujets familiers ou portant sur des notions du programme et conduite dans une langue standard simple. Peut comprendre les points principaux de programmes télévisés simples ainsi que de brèves interviews sur des sujets familiers ou des notions du programme. Peut suivre le plan général d’un exposé court et simple sur une notion du programme. B2 Peut comprendre l’essentiel de tout message sur des sujets courants, formulé dans une langue standard simple, et entendu dans de bonnes conditions d’audition. Peut suivre, même avec des efforts, le déroulement d’une conversation entre locuteurs natifs sur des sujets familiers ou portant sur des notions du programme, quand ceux-ci n’utilisent pas trop d’expressions idiomatiques. Peut comprendre les informations essentielles de la plupart des émissions télévisées et des films en langue standard sur des sujets familiers ou préparés dans le cadre des notions du programme. Peut suivre l’essentiel d’un exposé, même assez long et complexe, sur une notion du programme. 䊉䊉䊉 Préambule commun 11 䊉䊉䊉 Niveaux Écoute de messages et de consignes C1 Peut comprendre le détail de toute annonce publique et de message, même dans de mauvaises conditions sonores. Audition de dialogues ou de conversations entre locuteurs natifs Peut suivre des échanges complexes portant sur des notions du programme, entre locuteurs natifs. Audition d’émissions télévisées et de films ou documentaires – Peut suivre dans le détail un film ou une émission télévisée dans une langue standard, portant sur des sujets familiers ou préparés dans le cadre des notions du programme. – Peut comprendre les informations essentielles de messages dans un autre registre que la langue standard, pouvant comporter des éléments de variétés nationales ou régionales. Écoute d’exposés sur des sujets en rapport avec le programme Peut suivre avec aisance des exposés et débats longs et complexes sur des sujets liés aux notions du programme. Expression orale en continu Niveaux Rendre compte d’une expérience, d’un événement ou d’une information, familiers ou en rapport avec des notions du programme S’adresser à un auditoire sur un sujet familier ou portant sur des notions du programme A2 Peut présenter ou décrire une activité personnelle, son environnement propre, par de courtes séries d’expressions ou de phrases simples non articulées entre elles. Peut faire un bref exposé élémentaire sur un sujet familier, après l’avoir préparé et répété. B1 Peut présenter une expérience personnelle, l’intrigue d’un livre ou d’un film sous forme d’une suite de points, en donnant des détails et en faisant part brièvement de ses sentiments et réactions. Peut faire un exposé simple en faisant apparaître les points importants, après l’avoir préparé. B2 Peut raconter de façon détaillée une expérience ou un événement de façon détaillée et développer des informations pertinentes et des points secondaires, en enchaînant les parties et en articulant les éléments de la narration. Peut faire un exposé clair, préparé, en donnant les avantages et inconvénients d’opinions diverses et en développant une argumentation claire. C1 Peut faire une description ou une narration élaborée, en y intégrant des thèmes secondaires, en développant certains points et en terminant par une conclusion appropriée. Peut faire un exposé clair et bien structuré sur un sujet complexe, en développant des points de vue personnels et en argumentant par des exemples pertinents et des points secondaires. Interaction orale Niveaux Échanger des informations pour la réalisation d’une tâche Participer à une conversation ou à un débat sur un sujet en rapport avec des notions du programme A2 Peut communiquer dans le cadre d’une tâche simple et routinière ne demandant qu’un échange d’informations simple et direct sur des sujets et des activités familières. Peut gérer de très courts échanges sociaux (formules de politesse simples et courantes ; faire et accepter une offre, une invitation, des excuses ; dire ce qu’il aime) et participer à de courtes conversations sur des sujets familiers. 䊉䊉䊉 12 Italien – cycle terminal 䊉䊉䊉 Niveaux Échanger des informations pour la réalisation d’une tâche B1 Peut prendre part à une discussion courante sur un sujet familier ou en rapport avec une notion du programme, discuter la solution de problèmes particuliers, transmettre une information simple et directe et demander plus de renseignements et des directives détaillées. Peut prendre part sans préparation à une conversation dans une langue simple, exprimer des sentiments et un point de vue, même s’il éprouve encore des difficultés à formuler exactement ce qu’il aimerait exprimer. B2 Peut transmettre avec sûreté une information détaillée, décrire de façon claire une démarche et faire la synthèse d’informations et d’arguments portant sur des notions du programme. Peut communiquer, en maintenant une interaction normale avec un locuteur natif, en mettant en relief la signification personnelle de faits et d’expériences et en exposant et justifiant ses opinions. Prise de parole en continu Définition et objectifs La prise de parole en continu n’est pas obligatoirement synonyme d’exposé. Par là, on entend habituellement, dans les classes de l’enseignement secondaire, une suite d’un minimum de quatre à cinq phrases constituant un ensemble cohérent et exprimant une idée achevée ; l’objectif ultime pouvant être, à l’issue du cycle terminal, d’être capable de rendre compte, à partir de quelques notes, d’un texte, d’une œuvre ou d’un extrait de celle-ci. La prise de parole en continu participe, avec l’interaction orale, de la compétence d’expression orale, et même si ces deux modes d’expression correspondent à des savoir-faire différents, ils supposent l’un comme l’autre, pour être mis en œuvre avec succès, un entraînement rigoureux et systématique dont la participation en classe est l’une des composantes majeures. Il y a fort peu de chance en effet qu’un élève mal préparé ou peu actif à l’oral en classe soit en mesure, à l’occasion d’un exposé ou le jour de l’examen, de prendre la parole et la garder dans de bonnes conditions pendant une dizaine de minutes. L’entraînement à la prise de parole en continu doit être au centre des préoccupations du professeur dès les premières étapes de l’apprentissage, à commencer par des choses aussi simples que ne pas se contenter de « oui » ou « non » en guise de réponse, mais exiger systématiquement une réponse complète ; profiter de la vérification des acquis du cours précédent pour réactiver, en les développant, les savoirs et savoir-faire acquis antérieurement, jouer des différentes techniques du questionnement (questions ouvertes, relances, etc.) pour obtenir en réponse explications et justifications, c’est-à-dire obtenir de l’élève qu’il exprime les liens logiques au moyen d’une syntaxe adaptée, qu’il structure le contenu et construise son discours… Participer à une conversation ou à un débat sur un sujet en rapport avec des notions du programme Il est souvent possible, et même souhaitable, de faire entrer en synergie les deux modes d’expression (interaction orale et prise de parole en continu), le second, par exemple, prolongeant et complétant le premier à l’issue d’une phase de questionnements magistral : un élève reformule, à partir des réponses aux questions posées, le contenu d’un paragraphe ou d’un passage du texte. Quand bien même l’objectif et la prestation seraient modestes, les caractéristiques de la parole en continu sont réunies et c’est là l’essentiel : continuité (quelques dizaines de secondes), cohérence (reprise de l’idée ou des faits développés dans le paragraphe), le tout servi par une langue grammaticalement aussi correcte que possible. Le professeur a donc intérêt à proposer, à chaque fois que l’occasion se présente, des phases récapitulatives ou de reprise, des synthèses partielles ou générales, qui sont essentielles à la formation d’une pensée claire et structurée sans laquelle il ne peut y avoir de discours cohérent, de même bien sûr qu’un énoncé complexe logiquement articulé suppose un bagage linguistique suffisant. Il n’est pas inutile, à ce propos, de rappeler la visée communicative de la prise de parole, c’est-à-dire que l’élève prend la parole en principe moins pour luimême que pour les autres, à qui il communique des informations (donne son avis ou développe des arguments) ou qu’il veut convaincre, ce qui pose la question de la recevabilité (le critère d’intelligibilité) de l’énoncé produit et de la qualité de la transmission (comportement visuel et corporel, élocution soignée, voix posée). Si le besoin s’en fait sentir, un entraînement spécifique peut être proposé à partir d’exercices visant à la production d’énoncés logiquement articulés et de plus en plus complexes. Il convient également d’insister sur la nécessaire mémorisation des éléments à organiser et à énoncer, et donc, le cas échéant, d’apprendre aux élèves à construire leur oral à partir de notes, sans les lire et pour mieux s’en détacher. Préambule commun 13 Rappel de quelques principes – Pour être efficaces, ces activités doivent être mises en œuvre régulièrement. – Elles doivent se faire sans préparation écrite, il ne s’agit pas de faire de la lecture oralisée. – Le professeur s’attache à dédramatiser la prise de parole, il encourage la prise de risque. – Il encourage également, autant que possible, l’imagination, la créativité, l’originalité. – En cas d’évaluation, elle ne peut être à ce stade que formative, menée dans un esprit positif et incitatif. En tout état de cause, il est important de : – varier au maximum les formes et les modalités de la prise de parole pour élargir de champ de l’apprentissage et éviter le risque de lassitude ; – utiliser des formes et des modalités de prise de parole qui mènent progressivement l’élève à davantage d’autonomie dans l’expression (thème sans instruction, image sans sous-texte, thème sans image, sans instruction, sans texte) ; – diversifier la nature des documents qui servent de base à l’entraînement. Par exemple, pour un même thème, former des binômes et leur distribuer un document différent (un document iconographique, un document statistique et un texte), afin d’éviter les répétitions et maintenir l’attention en éveil ; – impliquer l’« auditoire », en le faisant réagir a posteriori, en lui demandant de prendre des notes, de produire une critique, d’être le « jury », etc. ; – faire apprendre par cœur (sans en abuser, car cela se ferait au détriment de la créativité langagière) de petits monologues afin de fixer des expressions. Exemples d’activité de prise de parole en continu Exercices faisant appel à la créativité et à l’invention Ils présentent l’avantage de ne pas s’appuyer sur un texte et/ou de ne pas prolonger une activité de compréhension : – une prise de parole à tour de rôle (un élève par cours, avec ou sans notes) autonome de deux minutes au début ou à la fin du cours sur un sujet libre ou imposé préparé à la maison. L’actualité ou le quotidien des élèves peuvent fournir le sujet : les activités de vacances, les voyages, les séjours, les sorties scolaires, etc., sont prétexte à leur donner envie de raconter en réagissant en auditeur curieux et non en « professeur qui connaît les réponses ». – Concours du monologue (discours) le plus long ; pour se présenter, par exemple, et parler de soi lors d’une réunion, un entretien… (LV3). – Présentation ou commentaire, après un temps de réflexion individuelle et silencieuse, d’un document iconographique (judicieusement choisi !) ; pour habituer progressivement les élèves à s’exprimer en dehors du cadre « question-réponse », aucune question n’est posée. Le jeu consiste naturellement à dire le plus de choses possibles. – À partir de documents qui ne sont pas des textes, mais des fiches contenant des informations brèves et synthétiques (par ordre de difficulté croissante : une carte de visite, une petite annonce, une page d’agenda, un programme de voyage, une biographie…), le professeur en demandera la présentation détaillée (parler du propriétaire de la carte de visite, décrire la journée passée, raconter le voyage, la vie de l’homme célèbre, etc.). 14 Italien – cycle terminal – Faire raconter le contenu d’un film, d’un livre ou d’un article vus ou lus en français. – À partir du titre d’une œuvre, de quelques éléments fournis par le professeur (noms des personnages, début d’intrigue), il est intéressant de proposer un exercice de créativité. Chacun commence par réfléchir à ce qu’il va imaginer, puis propose un récit argumenté. Le récit le plus « probable » sera sélectionné par la classe, et le choix justifié. Activités prenant appui sur l’étude d’un texte – Avant d’aborder un nouveau passage, faire systématiquement raconter la partie du texte précédemment étudiée (reformulation). – Si le texte s’y prête, faire raconter l’histoire en attribuant à chaque élève un personnage, dont il adoptera le point de vue. Le professeur peut l’inciter à inclure dans ce récit des commentaires, des pensées, des sentiments. – Faire imaginer et raconter la suite d’un texte. De nombreux extraits d’œuvres littéraires s’y prêtent. Pour qu’ils puissent disposer de repères, les élèves commencent par questionner le professeur (ou questionnent un élève qui a lu l’œuvre en français) sur l’avenir ou le passé des personnages, et prennent ensuite la parole pour faire la synthèse des éléments récoltés. Activités prenant appui sur le commentaire de texte (classe terminale) Après l’étude d’un texte, construire avec la classe le plan du commentaire, l’inscrire au tableau ou le faire noter sur le cahier et proposer le commentaire oral du texte en suivant le plan. Rappeler à cette occasion les éléments fondamentaux qui le constituent : – dans l’introduction, préciser le genre, indiquer l’auteur, le titre, la source, l’époque d’écriture ou de publication ; – donner les indications essentielles (qui, quoi, quand, comment, où ?) ; – mettre en évidence l’organisation interne du texte ; – résumer l’histoire, analyser les personnages, développer un point particulier, un argument… (en fonction du sujet abordé) ; – dégager l’intérêt du texte (historique, documentaire, littéraire…) ; – conclure en donnant son avis argumenté. En profiter pour rappeler également les méthodes de constitution et d’utilisation des notes : – utiliser uniquement le recto du papier ; – écrire les noms propres, les dates ; – indiquer les éléments essentiels à ne pas oublier et les articulations logiques ; – lister les arguments ; – rédiger le tout dans la langue étudiée (pour justement éviter la tentation de la lecture) ; – et, surtout, se servir de ses notes sans les lire. Faire évaluer par la classe le commentaire oral d’un camarade. Préciser au préalable les critères d’évaluation et proposer de jouer le rôle du jury (questions au « candidat » à l’issue de sa prestation, etc.). La lecture en continu Depuis les années de collège, l’élève a acquis une véritable compétence de lecture en développant différentes stratégies qui lui permettent d’aborder et de comprendre des textes de plus en plus longs et de plus en plus difficiles. Cet apprentissage est poursuivi en classe de seconde pour préparer à la lecture en continu, appelée également lecture autonome ou individuelle ou encore lecture suivie. La lecture en continu n’est pas un exercice annexe mais une activité à part entière, sous-tendue par un projet spécifique et visant un objectif essentiel : faire naître l’envie et le plaisir de lire dans une langue étrangère, susciter une motivation supplémentaire pour l’apprentissage de la langue et la découverte de la culture. Réalisée de façon individuelle et autonome (ou quasi autonome) en dehors des heures de cours, et faisant essentiellement appel à la compréhension globale et sélective, la lecture en continu prolonge, en la complétant, l’étude détaillée et exhaustive des textes courts pratiquée en classe. Une œuvre littéraire courte mais prise dans son intégralité, par exemple une nouvelle, est particulièrement bien adaptée à ce type d’activité. La richesse de la littérature laisse au professeur une grande liberté de choix. Au plan des apprentissages, un cycle de lecture autonome bien mené induit de nombreux effets bénéfiques : – il met à l’épreuve les savoirs et savoir-faire sans que l’élève s’en rende véritablement compte ; – il montre qu’il a développé les compétences et les stratégies qui lui permettent de lire, construire du sens et comprendre. L’élève mesure les progrès réalisés, acquiert de l’autonomie ; il est mis en situation de réussite : – en diversifiant et en élargissant les champs d’étude, un cycle de lecture autonome enrichit et consolide les connaissances lexicales et grammaticales, et, par là même, développe la capacité de production orale et écrite ; – en s’organisant autour d’une œuvre en rapport direct avec le contenu culturel du programme, il resserre les liens entre objectifs linguistiques et objectifs culturels ; – enfin, une fois le cycle achevé, les élèves choisissent, en justifiant leur choix, un ou deux passages de l’œuvre qui leur ont particulièrement plu ; ces extraits font l’objet d’une étude détaillée en classe. Préparer et mener un cycle de lecture en continu Mettre en place au cours de l’année un cycle de lecture en continu est un projet ambitieux, présenté comme un défi à relever ; il est important que l’élève ait l’œuvre intégrale entre les mains dès la première séance, et si le professeur procède à un découpage de l’œuvre en plusieurs séquences de lecture, il veille à ce qu’elles soient de taille croissante, sans rompre le rythme de l’œuvre et en ménageant le suspense, indispensable pour mener le projet à son terme. La lecture doit se faire, en principe, sans l’intervention du professeur ; l’essentiel des activités s’effectuant en dehors de la classe, au CDI ou à la maison. Ce qui ne signifie pas que l’élève soit livré à luimême : il importe de bien préciser au préalable l’objectif et les enjeux, d’expliciter, en s’assurant qu’elles sont bien comprises, la méthode et la démarche, de fournir s’il en est besoin aide (individuelle ou collective), conseils et encouragements. Ce projet s’appuie sur une préparation et un entraînement préalables, il suppose un minimum d’autonomie auquel le professeur aura préparé ses élèves en augmentant progressivement la longueur des textes étudiés en classe, et en les entraînant systématiquement à la lecture silencieuse. En ce qui concerne la langue et le lexique, il est indispensable que les élèves aient acquis une maîtrise suffisante des techniques d’accès au sens des mots inconnus : identification des racines des mots, procédés de composition et de dérivation, repérage des mots transparents ou des emprunts, utilisation du contexte… La mise à disposition d’une fiche lexicale, répertoriant le lexique thématique récurrent, peut s’avérer très utile en cela qu’elle évite le recours systématique au dictionnaire qui aura tôt fait de lasser et décourager les meilleures volontés. Préambule commun 15 Pour ce qui est de l’organisation du texte, une attention toute particulière est portée au repérage : – des indices spatio-temporels porteurs de sens, qui structurent et organisent la narration ; – aux mots-clés qui, en se répétant, tracent des réseaux lexicaux et thématiques ; – aux procédés anaphoriques qui rythment et balisent le récit, facilitant d’autant la compréhension globale. D’autres activités préparatoires, portant plus directement sur l’œuvre, peuvent prendre les formes suivantes : – présentation de l’auteur et de l’œuvre, mise en contexte, réactivation des connaissances des élèves sur le ou les thèmes abordés (à partir de documents iconographiques, de séquences vidéo, d’extraits de films documentaires…) ; – présentation rapide des protagonistes et des principaux éléments de la trame (en s’aidant, par exemple, d’une fiche-support vidéoprojetée) : narrateur, personnages principaux, indicateurs de lieu, de temps…, mise en relation, en opposition, repérage également des liens qui unissent ces différents éléments ; le tout sera présenté sous forme de questions sans réponses et/ou d’hypothèses à vérifier, destinées à aiguiser la curiosité et l’envie d’en savoir plus. S’appuyant sur le connu, négligeant le secondaire pour aller à l’essentiel, l’élève évite le déchiffrage et l’enlisement, il développe des automatismes dans le repérage des unités porteuses de sens, acquiert peu à peu de l’aisance et atteint un rythme de lecture qui écarte l’ennui d’une progression lente et fastidieuse. La compréhension de l’implicite (repérage et interprétation du non-dit), la perception des intentions de l’auteur, des procédés d’écriture ne vont pas de soi à ce stade de l’apprentissage ; elles nécessitent l’intervention du professeur. En même temps qu’elles mènent à une compréhension plus fine du message, les explications et l’aide fournies à ces occasions facilitent l’accès à l’œuvre dans toutes ses dimensions, permettent d’une manière plus générale d’appréhender la symbolique de l’œuvre littéraire. Il est important enfin que le professeur apprécie rapidement et prenne en compte le rythme de lecture de chacun de ses élèves ; l’activité sera menée de manière plus personnelle, plus libre et donc plus stimulante, les élèves qui manifestent le plus de facilités avançant, s’ils le souhaitent, à un rythme plus rapide. On peut imaginer des formes d’entraide individuelle ou collective, de prise en charge d’un élève en difficulté par un camarade dans le cadre d’un travail en binôme, etc. Accompagner la lecture autonome, vérifier la compréhension Pour maintenir (malgré tout) une certaine homogénéité de niveau au sein du groupe, le professeur procède à intervalles réguliers à des séances de régulation, 16 Italien – cycle terminal avec mise au point et/ou reprise collective en classe ; ces séances ont pour but également de soutenir l’intérêt pour l’activité en cours, de remotiver le cas échéant les énergies défaillantes. Elles sont aussi possibles à l’occasion de difficultés importantes dans un texte et permettent d’écarter les risques de contresens. Ces pauses récapitulatives sont mises à profit pour les indispensables retours en arrière sur la narration, pour mettre en lumière tel ou tel fait implicite, pour confronter des points de vue, anticiper sur la suite à partir des informations recueillies à ce moment. C’est aussi l’occasion, pour les élèves en difficulté, de bénéficier d’un peu de temps supplémentaire, voire d’une prise en charge partielle. Le professeur est attentif à la progression des élèves, sans que ce suivi ou la vérification à intervalles réguliers du parcours accompli soient jamais perçus comme une sanction ; tout au plus une évaluation, mais surtout une aide et un encouragement, car l’objectif final est, rappelons-le, de donner le goût et l’envie de lire une œuvre en langue étrangère. Il en va de même pour la vérification de la compréhension, à laquelle il faut bien procéder de temps à autre, et qui ne doit pas être perçue, elle non plus, comme un travail fastidieux ou, ce qui serait pire encore, comme un contrôle. C’est un bilan d’étape (conduit dans un esprit d’évaluation positive), l’occasion de se situer par rapport au défi de départ, le moment d’envisager, différemment peut-être, la suite, de repartir sur des bases nouvelles. La lecture en continu étant par définition individuelle, on peut envisager (à condition que la taille du groupe le permette) de procéder à cette vérification individuellement, au moyen d’un court entretien mené en dehors des heures de cours. Si le professeur procède dans le cadre du cours, la vérification peut prendre la forme de fiches de lecture à remplir ; il peut être demandé aux élèves de restituer, en le formulant avec leurs propres mots, à l’écrit ou à l’oral, le contenu d’un chapitre ou d’un épisode significatif de la narration, ou encore de faire preuve d’imagination en anticipant le contenu de chapitres à venir. Il peut s’agir d’exposés, préparés individuellement ou en groupe, et présentés oralement au reste de la classe (résumé d’un chapitre qu’eux seuls ont lu, présentation détaillée d’un personnage, commentaire d’un épisode…). Dans son évaluation, le professeur tient le plus grand compte de la bonne volonté, des efforts fournis et du chemin parcouru, il module ses exigences en fonction du niveau de départ de chaque élève. Le débat Le Cadre européen commun de référence fait état d’une cinquième compétence, l’interaction orale, qui vient s’ajouter aux quatre autres traditionnellement retenues pour cerner les critères de maîtrise de la langue, à savoir la compréhension de l’écrit, la production écrite, la compréhension de l’oral et l’expression écrite en continu. Parmi les types de tâches définis dans ce Cadre, on notera que l’interaction orale implique la possibilité de « participer à une conversation ou à un débat sur un sujet en rapport avec des notions du programme ». Le débat est en effet l’une des activités qui s’offrent éventuellement à l’enseignant au cours de la séquence qu’il entend conduire sur tel ou tel thème, en relation avec le programme. En ce sens, il a également partie liée avec l’expression orale, puisqu’il présuppose que les élèves qui y participent puissent présenter « un exposé clair, […] en donnant les avantages et inconvénients d’opinions diverses et en développant une argumentation claire ». Le débat s’inscrit donc en réalité à l’articulation entre le niveau B2 de l’interaction orale et le niveau B2 de l’expression orale. C’est à ce titre qu’il nous semble utile de procéder à un examen des modalités de mise en œuvre d’un débat en fin de séquence. Le débat se distingue en effet de la mise en commun des représentations sur un thème donné, en ce qu’il poursuit des buts conceptuels (faire évoluer les idées des élèves par la rencontre avec des points de vue contradictoires, dépasser la simple subjectivité, justifier et illustrer ses idées), méthodologiques (apprendre aux élèves à avoir des arguments, par associations d’idées, par antithèse, etc.), mais surtout linguistiques. À cet égard, l’apprentissage de la nuance impliquera le recours fréquent à la modalisation, à la concession, aux quantifieurs, aux pivots logiques. Moduler sa propre position et reformuler celle de l’autre seront ainsi deux des principaux objectifs visés. La possibilité d’exprimer des opinions argumentées est donc au cœur du débat. Trop souvent, cependant, ces opinions se limitent à des jugements subjectifs – se manifestant sous une forme extrême par des assertions telles que « je suis d’accord »/« je ne suis pas d’accord » – alors que le débat implique de prendre en compte des opinions divergentes, parfois totalement opposées, pour les intégrer à sa propre démarche argumentative, les reformuler, et faire avancer la discussion en proposant un nouveau point de vue. Il s’agit de rendre compte de ses opinions, de les défendre en apportant explications, arguments et commentaires, d’être capable d’argumenter tour à tour pour et contre un point de vue, de développer un cheminement logique, de chercher à obtenir des concessions de la part de son interlocuteur, de s’interroger sur les causes et les conséquences de situations hypothétiques, d’évaluer des attitudes possibles… Le débat témoigne de la sorte d’une capacité à s’ouvrir au discours de l’autre, fûtce pour le contredire. C’est une démarche qui engage des compétences et des stratégies linguistiques éminemment formatrices dans une perspective d’autonomisation croissante de l’élève. En même temps, un débat ne doit pas devenir une simple joute oratoire, une machine rhétorique vide. La mise en œuvre du contenu culturel, à travers un choix de thèmes, d’exemples et de supports appropriés, doit permettre d’éviter cet écueil. Placé en fin de séquence, le débat aura toutes les chances, non seulement de favoriser une révision des structures grammaticales et des éléments lexicaux qui auront progressivement émergé au cours du travail – il jouera un rôle de cristallisation des acquis –, mais également d’aider les élèves à remettre en circulation les représentations qu’ils se sont peu à peu forgées, et qui seront probablement différentes de celles qu’ils avaient au départ. Le débat permet enfin de stabiliser les différentes questions (la problématique) qui se seront fait jour au cours d’une séquence. Stabiliser ne veut pas pour autant dire fixer définitivement ou clore le questionnement : comme on le verra, les questions que nous semble soulever le débat à l’issue d’une séquence consacrée à la trêve de Noël pendant la Première Guerre mondiale sont multiples et restent ouvertes. C’est à l’enseignant qu’il revient de déterminer les règles du débat, sans pour autant imposer nécessairement ses interrogations ou son point de vue. Tout en guidant les élèves, l’enseignant doit savoir rester en retrait, surtout dans la phase initiale du débat. Les formes du débat Il convient dès lors de distinguer au moins deux formes possibles d’échange : le jeu de rôles et le débat proprement dit. Dans la première configuration, la classe sera divisée en deux ou plusieurs sous-groupes et chacun se verra d’emblée confier un point de vue, qu’il devra défendre contre le point de vue adverse, sur le modèle de la défense et de l’accusation dans un procès. Dans la seconde configuration, l’impulsion initiale pourra être donnée par l’enseignant, qui lancera une question (en s’assurant que celle-ci fait bien sens) afin de faire parler les élèves, avec cependant le risque que la prise de parole de ces derniers soit relativement limitée. Ou alors, il pourra accorder un temps de préparation, tout en rappelant quelques consignes concernant la prise de notes pour éviter le risque d’un écrit oralisé. À la question d’ensemble, l’enseignant pourra éventuellement substituer une première série de questions, de portée plus réduite. L’essentiel est de partir du savoir que les élèves partagent (à l’issue de la séquence), afin d’avoir toutes les chances de susciter des interventions. Pendant le débat, il pourra également élargir le propos en faisant appel à d’autres exemples (mais non à de nouveaux supports) que Préambule commun 17 ceux autour desquels tournait la séquence ou puiser dans une sorte de sac à questions. La méthode du débat Il s’agit ici de répondre à deux problèmes : que dire (objectifs conceptuels) et comment le dire (objectifs linguistiques) ? Que dire ? Le débat pourra être précédé d’une recherche des arguments, sous forme de recherche sur Internet par exemple – recherche que l’enseignant aura intérêt à anticiper en indiquant quels sont les sites dignes d’intérêt, sans quoi la recherche et le tri de l’information risquent de donner lieu à des dérives ou prendre le pas sur le contenu –, ou d’un travail en laboratoire de langues par petits groupes. On pourra aussi proposer une citation en relation avec le sujet afin que les élèves puissent au préalable réfléchir eux-mêmes à une problématique et éventuellement les encourager à dégager tout seuls les questions possibles d’un débat (poser soi-même une question constituant déjà une prise de position et une ébauche d’argumentation). Comment le dire ? Pour répondre aux objectifs linguistiques, qui sont de permettre à chacune des parties (élèves individuels, groupes d’élèves) d’étoffer son propre point de vue par la prise en compte et le dépassement du point de vue de l’autre ou des autres, on insistera sur l’importance des structures de reprise, de validation et d’invalidation, etc. On entraînera les élèves à étoffer leurs arguments (d’une phrase, en tirer deux ou trois), à transformer une affirmation en argument, à utiliser des questions rhétoriques, etc. Les acteurs du débat Le rôle de l’enseignant est ici essentiel, puisque c’est à lui qu’il incombe de fixer les règles du jeu et d’assigner aux élèves un rôle spécifique. Les acteurs du débat peuvent être multiples et répondre à des problèmes que l’on se sera posés au départ. Qui est l’animateur du débat ? Le professeur ? Un élève ? Un groupe de deux ou trois élèves ? Dans la configuration de type « jeu de rôles », un groupe dit « animateur » – ayant préparé ses propres arguments à l’avance, éventuellement 18 Italien – cycle terminal avec l’aide du professeur – viendra appuyer le groupe qui soutient la thèse et le groupe qui s’y oppose. Il est même possible de multiplier les groupes, en ajoutant un groupe « observateur », voire un groupe chargé de prendre les notes (dit groupe « greffier »), afin de garder une trace écrite du débat et de faire bénéficier l’ensemble de la classe des remarques établies, en vue des débats à venir. On le voit, les solutions envisageables sont nombreuses, mais dans tous les cas, aucune partie de la classe ne doit se sentir tenue à l’écart. De surcroît, l’organisation devra varier au fil de l’année, afin de ne pas laisser entendre que le débat implique nécessairement une organisation spécifique. Qui débat ? Toute la classe ? Deux élèves représentant chacun les arguments préparés à l’avance par un groupe ? Deux élèves se faisant porte-parole des autres tout au long du débat ? Le débat seul à seul devra toutefois rester l’objectif ultime. Quelle disposition adopter ? Selon la configuration adoptée (jeu de rôles ou débat), le professeur pourra opter pour une disposition en lignes se faisant face, en arc de cercle, etc. L’exploitation du débat Si l’enseignant est appelé à rester partiellement en retrait, il devra toutefois constamment veiller à l’intelligibilité du propos, soit en intervenant directement (mais il risque alors de mettre un frein à l’échange d’idées), soit en notant les éléments saillants qui nuisent à la compréhension, soit en habituant les autres élèves à intervenir eux-mêmes pour demander que tel ou tel argument soit reformulé ou pour reformuler le propos entendu afin de s’assurer de son sens. Le débat pourra également bénéficier des synthèses que l’enseignant aura pu effectuer tout au long de la séquence, synthèses qui permettent de compiler à un moment donné, éventuellement sous forme de tableau, les arguments avancés par les uns et les autres (ce qui suppose de déterminer des critères permettant de classer les arguments). Une production écrite, de type compte rendu, pourra éventuellement être demandée aux élèves afin qu’ils apprennent à mobiliser les arguments et à les transférer dans une autre activité. L es femmes et le pouvoir Supports : – La Strada, film de Federico Fellini, avec Giulietta Masina (Gelsomina), Anthony Quinn (Zampanò) et Richard Basehart (il Matto), Carlo Ponti Productions/De Laurentiis/Paramount, 1954, 115 min. : dialogues retranscrits à partir du film ; – Una giornata particolare, film d’Ettore Scola, avec Sophia Loren (Antonietta) et Marcello Mastroianni (Gabriele), Canafox Films/Champion Compania Cinematografica/Gold Film, 1977, 101 min. : dialogues retranscrits à partir du film ; – Clara Sereni, Passami il sale, Milan, Rizzoli, 2002 : extrait de roman ; – vignette humoristique de Pat Carra (2004). Niveau : classe de première. Cadre général : les relations de pouvoir. Notions : domination, influence, révolte, opposition. Thème : les femmes et le pouvoir. Objectifs : – développement des compétences de compréhension de la langue écrite et d’expression orale et écrite ; – traitement de notions et d’un thème inscrits au programme culturel de première. Objectifs généraux Le rapport qu’entretiennent les femmes avec le ou les pouvoirs est un thème qui peut être abordé en classe de première et donner lieu à un travail de compréhension de documents variés, débouchant sur une expression personnelle tant à l’oral qu’à l’écrit. L’importance du sujet donnera lieu à une participation spontanée, et peut-être passionnée. Une réflexion approfondie s’ensuivra. Ci-dessous sont proposés quatre documents attrayants, quatre exemples très parlants : ils permettront aux lycéens de mettre en œuvre les grandes compétences linguistiques, particulièrement celles relatives à l’oral quand il s’agit de cinéma, mais aussi de les amener à réfléchir sur les rapports qu’entretiennent les femmes avec le pouvoir dans l’aire culturelle italienne des XXe et XXIe siècles et plus généralement dans quelque société que ce soit. Le choix des documents s’est porté sur deux séquences de films de 1954 et 1977, devenus des classiques (qu’il est aisé de se procurer), l’extrait d’un roman de 2002, ainsi qu’un dessin humoristique récent également, 2004. 1954, 1977, 2002 et 2004, quatre dates auxquelles il faut ajouter une cinquième, 1938, celle de l’histoire évoquée dans le film d’Ettore Scola et de la période historique qu’il retrace. Dans les quatre cas, est mise en scène une situation d’oppression, d’abus de pouvoir, dont sont victimes quatre femmes : Gelsomina, Antonietta, Clara et la casalinga du dessin de Pat Carra. Quatre vinte, victimes d’un homme, des hommes, mais plus généralement d’un système injuste où à leur tour même les hommes sont des vinti : la misère et l’ignorance (La Strada), l’idéologie fasciste (Una giornata particolare), la cloaca d’une politique municipale impitoyable (Passami il sale) et le conformisme ambiant (la vignette de Pat Carra). Chacun de ces documents présente l’avantage de pousser très loin la réflexion tout en restant un témoignage concret, comme saisi sur le vif. Pas de théorie, mais des tranches de vie : même la page de Clara Sereni, d’un accès plus difficile, est davantage un témoignage vécu qu’un discours théorique. D’un point de vue linguistique et esthétique, on pourra apprécier l’authenticité et la quotidienneté de ces quatre moments qui, mieux que des discours argumentatifs, sont parlants et permettent de s’exprimer et de réfléchir. Le dessin humoristique, d’un abord plus immédiat, facilitera la synthèse des réflexions suscitées par l’étude des documents précédents ou, inversement, permettra de préparer à une réflexion approfondie. On pourrait également envisager l’étude de ce seul document en classe de LV3. Les femmes et le pouvoir 19 Propositions d’exploitations pédagogiques Travail à partir d’extraits de films La Strada Zampanò, un atleta da fiera, prende al suo servizio una giovane contadina, Gelsomina, affidatagli dalla madre in cambio di 10 000 lire. La strana coppia – un burbero taciturno e una ragazza ingenua e ubbidiente – va di paese in paese a proporre il suo spettacolo. Quindi, i due emarginati sono assunti in un piccolo circo. Là, Zampanò incontra un suo rivale, un funambolo beffardo detto « il Matto ». Scoppia una lite tra i due saltimbanchi. Tutti e due vengono arrestati dai carabinieri. « Il Matto » è liberato subito. Zampanò sarà trattenuto fino all’indomani. In assenza dell’atleta, « il Matto » e Gelsomina si ritrovano a dialogare di notte, all’aria aperta, sulla pista del circo in parte smontato. IL MATTO – Gelsomina ! Gelsomina ! (fischia)… Eeeh ! iup ! ih ih ih ! Dormivi? Ma che puzza di bestia che c’è qui ! Come fai a starci?… No, Zampanò è ancora dentro. Forse lo mettono fuori domani. GELSOMINA – Domani? M. – Aah, può darsi. G. – La colpa è stata vostra però. Zampanò non vi aveva mica fatto niente. E allora, voi, perché vi hanno fatto uscire? M. – Beh, magari, da un certo punto di vista la colpa forse era mia, ma il coltello ce l’aveva lui. Scendi un po’ giù ! Scendi ! Oeh !… Che gli fa bene di stare un po’ dentro ! Ha tanti anni da campare colui. Sono io che muoio presto… Aah ! Che bell’arietta ! Sediamoci un po’ qui ! Che bella vestaglia che c’hai ! Siediti. Eh, siediti ! Che faccia buffa che hai ! Ma sei sicura di essere una donna? Sembri un carciofo ! G. – Io non so se ci resto con Zampanò. Mi hanno detto se vado con loro… M. – Ma, è una buona occasione per piantarlo, no? Aaah ! Te l’immagini la faccia che fa domani quando esce e non trova più nessuno ! Aaah ! Dovresti farlo, ecco ! Che bestione ! Aaah ! Io non c’ho mica nulla contro di lui. Solo che quando lo vedo, mi viene voglia di sfotterlo. Aaah ! Non lo so perché. Ti giuro che non lo so. Mi viene da fare così. Ma tu, come hai fatto a capitare con Zampanò? G. – Ha dato 10 000 lire a mia madre. M. – No? Così tanto? G. – Ho quattro sorelle, tutte più piccole. M. – Gli vuoi bene? G. – Io? M. – Sì, sì, sì, Tu ! E chi? Potevi scappar via. No? G. – C’ho provato. Niente. M. – Qualche volta fai proprio venire i nervi. Cosa vuol dire « niente »? Se non vuoi restare con lui, vattene con questi. No? G. – Se vado con loro è lo stesso. Se rimango con Zampanò è lo stesso. Cosa cambia andare con loro. Io non servo a nessuno, ecco. Oh ! Uffa ! Mi sono stuffata di vivere. M. – Sai cucinare? G. – Eh? M. – T’ho detto se sai cucinare? G. – No. M. – Eh allora che cosa sai fare? Canti? Balli? G. – Un po’. M. – Forse ti piace fare all’amore? Uhm? G. – … M. – Ih, ih, ih… Ma cosa ti piace allora? E sei pure brutta. G. – E che ci sto a fare io a questo mondo. M. – Di’, e se ti dicessi di venire via con me? Ti insegnerei a camminare sul filo su per aria con tutte le luci addosso a te. Io c’ho la macchina. Giriamo sempre. Ci divertiamo un mondo. Ti piacerebbe? Uhm? Eeh ! Invece niente. A te ti tocca di restare col tuo Zampanò e fare tutte quelle belle cretinerie e prenderti un sacco di botte sulla schiena come un somaro. Aaah ! Eh, la vita è così. Però, di’, Zampanò non ti terrebbe se non gli servissi a qualcosa. Eh? Che ha fatto la volta che sei scappata? G. – Tanti schiaffi. M. – Ma perchè non t’ha lasciata andar via? Non lo capisco. Io non ti terrei con me, ma neanche per un giorno. Chissà? Forse… forse ti vuol bene. G. – Zampanò, a me? 䊉䊉䊉 20 Italien – cycle terminal 䊉䊉䊉 M. – E perché no? Lui è come i cani. Li hai mai visti i cani che ci guardano e quando vogliono parlare invece abbaiano soltanto. G. – Poveraccio ! M. – E già, poveraccio. Ma, se non ci stai tu con lui, chi ci sta? Io sono ignorante, ma ho letto qualche libro. Tu non ci crederai, ma tutto quello che c’è a questo mondo serve a qualcosa. Ecco prendi quel sasso lì, per esempio. G. – Quale? M. – Eh… Questo. Uno qualunque. Anche questo serve a qualcosa, anche questo sassetto. G. – E a cosa serve? M. – Serve… Ma che ne so io? Se lo sapessi, sai chi sarei? G. – Chi? M. – Il Padreterno che sa tutto: quando nasci, quando muori. E chi può saperlo? No, non lo so a cosa serve questo sasso io. Ma a qualcosa deve servire, perchè se questo è inutile, allora è inutile tutto, anche le stelle. Almeno credo. Anche tu, anche tu, servi a qualcosa con la tua testa di carciofo. G. – Io, uno di questi giorni, prendo i fiammiferi e brucio tutto… materassi, coperte… tutto… così impara. Io non ho mica detto: “ Con quello lì non ci voglio andare ! ” Ha dato 10 000 lire. Mi metto a lavorare. E lui, botte ! Si fa così? Non pensa. E io gli dico. E lui, macché… E a che serve allora? E anche il veleno gli metto nella minestra. Ah no? E tutto brucio, tutto… Se non ci sto io con lui, chi ci sta? Eh? M. – Sicché t’hanno detto di restare con loro. Uhm? Eh ! (fischia) Sveglia ! T’ho chiesto se t’hanno detto di restare con loro. E, e di me hai sentito dire niente? G. – Hanno detto che non vi vogliono più a lavorare, nè voi nè Zampanò. M. – Bu ! Figurati il dispiacere. Chi ci vuol restare? Dove vado io, quattrini a palate. Sono loro che hanno bisogno di me. Io non ho bisogno di nessuno. Io… oggi son qui, domani chi lo sa? Meno sto in un posto meglio è. Perchè la gente mi viene a noia subito. Ecco. E me ne vo per conto mio. Son fatto così. Che ci vuoi fare? Non ho né casa né tetto. G. – Ma perché prima avete detto che morite presto? M. – Oh, oh, oh ! Beh ! È un’idea che ho avuta sempre in testa. Come mestiere… e… poi… plum, plum, plum, plum, plum… patapùnfete ! Mi romperò il collo un giorno o l’altro e nessuno mi cercherà più ! G. – E la vostra mamma? M. – Allora, che cosa fai? L’aspetti o vai con questi? Dai ! Monta su, che porto la motocicletta davanti ai carabinieri. Coraggio ! Così lui ti trova lì quando lo mettono fuori. Aho ! Ma parte sto dinosauro? Film de Federico Fellini (1954). © Besa Editrice. Cet enregistrement vidéo en version originale permet de travailler la compréhension et l’expression orale non sous-titrée (visionnage, écoute et compréhension). Cette séquence centrale, qui se déroule après l’arrestation de Zampanò, où Gelsomina, restée seule, finit par se confier à l’adversaire de Zampanò laissé en liberté par la police, permet d’analyser une situation d’aliénation (Gelsomina, victime de sa naïveté et de sa pauvreté, est plus particulièrement soumise à Zampanò qui la terrorise), situation qui évolue, au cours de la séquence, en libération, plus exactement en velléité de libération car la fin de l’extrait laisse supposer un retour au point de départ. Progressivement, en passant d’un visionnage intégral à des visionnages fragmentés, on amènera les élèves à décrire les deux personnages, puis à les comprendre. Le troisième personnage, Zampanò, fera également l’objet d’une analyse, même s’il est absent. On s’attachera aux moyens artistiques mis en œuvre (éclairages sélectifs créant des effets de clair-obscur, champs-contrechamps, musique…). On privilégiera le rôle signifiant des accessoires : le triporteur signe d’aliénation dont Gelsomina se dégage (Scendi!) pour y retourner ensuite (Monta su!) ; la vestaglia, théoriquement attribut érotique de la féminité, en réalité une vulgaire couverture, signe de pauvreté et de misère ; le mouchoir lié aux pleurs, au malheur ; la cigarette liée à la pensée et au statut d’intellectuel (particulièrement dans les années 1950 ; voir Malraux, Sartre, Aragon…) ; la corde, à laquelle il est fait allusion, symbole de hardiesse et de liberté ; la piste du cirque démonté, lieu festif devenu triste et sombre ; le caillou qui représente la petitesse transfigurée par la lumière. Le professeur pourra s’inspirer du questionnement ci-après (où ne figurent pas les questions élémentaires de description) : il adoptera et sélectionnera celles qui conviendront le mieux aux capacités de ses élèves. La difficulté et la richesse de cette séquence consistent dans l’ambiguïté des personnages que l’on peut faire découvrir aux élèves par un jeu de questions dont les réponses resteront ouvertes. Les femmes et le pouvoir 21 – Gelsomina è un’adulta o una ragazza? – Per noi spettatori, è bella o brutta? – Ama o odia Zampanò? – Con quali parole o gesti si esprime la sua ribellione e/o il suo amore? – Attraverso gli sguardi e più generalmente le espressioni del viso di Gelsomina, quali sentimenti contradditori si esprimono? – Paragonate la mobilità del funambolo e la staticità della ragazza. – Che ruolo assume il Matto rispetto a Gelsomina? – Come si può spiegare l’alternarsi nel suo discorso della benevolenza ridente e dell’ironia beffarda? – Che immagine di Zampanò viene suggerita: bestione o poveraccio? – La filosofia della vita che viene sviluppata significa ottimismo o pessimismo? A quali fonti ideologiche attinge? La séquence, pleine de vivacité et densément dialoguée, devrait tout naturellement déboucher en classe sur un véritable débat. Una giornata particolare Mattina dell’8 maggio 1938, giorno della visita di Hitler a Roma. LA MADRE (girando per la casa con una tazza di caffè in mano) – Umberto! ... Umberto! ... Alzati! ... Su! UMBERTO – Beh… Mamma… LA MADRE – Fabio! ... Arnaldo!... Alzatevi!... Romana!... Romana!... Va prima tu al cesso che sei la più lunga!... Maria Luisa!... Svegliati!... Emanuele! ...Emanuele! IL PADRE – Eh?… LA MADRE – Alzati, che è tardi! IL PADRE – ... alle cinque di mattina… LA MADRE – Veramente son quasi le sei! IL PADRE – Le sei?! E non mi potevi svegliare prima? LA MADRE – Son tre volte che ti chiamo! (Gli serve il caffè.) IL PADRE – Così poco? LA MADRE – Te l’ho fatto ristretto… Maria Lui’, alzati! Tu sei capace di far aspettare pure Hitler! IL PADRE – Ma guarda… le sei. Manco il tempo di fare ginnastica! LA MADRE – Ti potevi ritirar prima ieri sera! IL PADRE – Perché? Uno non si può più far la partita con gli amici? LA MADRE – Sì… con gli amici… IL PADRE – Eh! LA MADRE – Littorio!... Su, bello di mamma, su! LITTORIO – Ci ho sonno! LA MADRE – Certo che far alzare una creatura a quest’ora… (Si porta in braccio il bambino.) Poi se fate tardi non date la colpa a me! Andiamo, che è tardi, su! (Lava Littorio nel lavabo.) LITTORIO – Ahi… Ahi… LA MADRE – Fabio! (Lavando Littorio) Le orecchie… LITTORIO – Ahi… IL PADRE – È libero il cesso? MARIA LUISA – E dai, Fabio! (Fabio è rinchiuso nei gabinetti e fuma.) La Madre – Maria Lui’, vieni a lavarti in cucina! E tu, Fabio, sbrigati che ci deve venire papà! (Si sentono i figli litigare.) UN FIGLIO – C’ero prima io! UN ALTRO – Mo’ ti faccio vedere! (Fabio tira lo sciacquone e apre la finestra.) IL PADRE – I miei stivali!... LA MADRE – Umberto, daglielo tu a Littorio l’olio di fegato di merluzzo! IL PADRE (che fa ginnastica) – … 2… 13… LA MADRE – Domani li porto dallo scarparo, tengono i tacchi consumati. IL PADRE – Non ci potevi pensare ieri? ... 16... 17... 18… LA MADRE (a Romana che si sta truccando) – Vai all’adunata o a una festa da ballo? ROMANA – Ma che vuoi? 䊉䊉䊉 22 Italien – cycle terminal 䊉䊉䊉 ARNALDO (che canta) – La Iuogoslavia ha detto che la Dalmazia è sua/E noi le rispondemmo ma li mortacci tua! LA MADRE – Le male parole, sempre male parole… ARNALDO – Oh! è una canzone che dobbiamo cantare alla sfilata, è una canzone patriottica! LA MADRE – Sarà patriottica ma è sboccata. (Lei trova una foto nel letto di Umberto.) (A Umberto che si sta dipingendo baffi finti) E questa, che sarebbe? UMBERTO – Che ne so? LA MADRE – Santa Caterina non è! Ma non ti vergogni? Lo sai che se lo dico a tuo padre, ti piglia a mazzate? UMBERTO – Ma se me l’ha data lui… LA MADRE – Eh certo… A lui che gliene importa se un figlio si rovina la salute? Lo sai che si può diventar ciechi? Chiedilo al vice parroco senti quello che ti dice! UMBERTO – Ma quale vice parroco? Quello mezzo cieco? LA MADRE – Eh, proprio lui! Tiene le cateratte, stupido che non sei altro! ...E vatti a rilavare la taccia! Ridicolo! (Sta vestendo Littorio.) (A Fabio) …E tu, ancora non ti vesti? FABIO – Io all’adunata non ci vado. LA MADRE – Bravo! così! ti rimandano a ottobre a tutte le materie… e perché non ci dovresti andare? FABIO – Mi pigliano tutti in giro perché io… son ciccione. LA MADRE – Embè. Grassezza è mezza bellezza! vatti a vestire, va! MARIA LUISA (facendo vedere la camicetta) – Mamma, mamma, ma qua c’è un buco! LA MADRE – Beh! te lo tieni no. (II padre si pettina in bagno.) LA MADRE – Maria Lui’ Attenta all’acqua che bolle! Piglia le tazze! MARIA LUISA – Ma che ci danno il pranzo dopo la sfilata? LA MADRE – Fino a stasera vi daranno il rancio… ARNALDO – Mamma, mi aiuti a mettere la fascia? LA MADRE – Mmm… (Va ad aiutare Arnaldo.) (Indicando Littorio che non può vestirsi da solo) Maria Lui’! MARIA LUISA (a Littorio) – Tirati sui! LA MADRE (a Arnaldo) – Va, tira! tira, dai! LITTORIO (a Maria Luisa) – Ma scema! MARIA LUISA – Mamma, Littorio non ce la fa a vestire! ARNALDO – Ma m’è rimasto il braccio dentro! LA MADRE – E non ci potevi stare più attento? ARNALDO – E che faccio? Vado così? (II padre ride e si asciuga le mani al vestito della moglie.) LA MADRE – Se ti vuoi pure soffiare il naso, non fare complimenti! IL PADRE – Capirai! Vai in giro che fai schifo! FABIO – Sabato mi hanno fregato il pompon… IL PADRE – Non si dice pompon. È parola straniera. Chiamalo fiocco, nappa, non so… Italianizza! Chiamalo pompono! LA MADRE – E tu, italianizza pure i giornali che porti in casa! (Straccia la foto.) IL PADRE – Ma che stai a dire! Vostra madre si è alzata storta stamattina, eh? FABIO – Ma mamma, sabato all’adunata mi hanno fregato… il coso! Come faccio mamma? LA MADRE – E io due mani tengo! IL PADRE – Andiamo, sbrigatevi un po’ morbidoni! UN FIGLIO – Per me l’adunata è al Circo Massimo. UN ALTRO – Per noi invece è all’obelisco di Axum. LA MADRE (a Romana che sta in camera a infilarsi le calze) – E ancora lì stai? Credevo che volevi almeno rifare il letto tuo prima di uscire! ROMANA – Ah… LA MADRE – Scusa, scusa tanto! FABIO (indicando il fiocco che la madre gli sta facendo con il cordone della tenda) – Ma quello è bianco! LA MADRE – Mo’ lo tingiamo di nero. IL PADRE – È pronta la colazione? LA MADRE – È pronta… è pronta. Film d’Ettore Scola (1977). D.R. Les femmes et le pouvoir 23 Cet enregistrement vidéo en version originale non sous-titrée permet de travailler la compréhension et l’expression orale. Cette scène est la première séquence réelle du film après la diffusion des documents d’archives pendant et après le générique. Elle se déroule le matin du 8 mai 1938, jour de la visite de Hitler à Rome. Ce passage permet d’analyser la relation au pouvoir en période d’influence et de domination : influence du pouvoir fasciste et soumission de la femme à ce pouvoir et à ses représentants ; domination totale de tous les hommes de la tribu familiale. On peut envisager trois visionnages de la séquence, chacun d’entre eux ayant pour but de cerner un personnage ou un groupe de personnages. Premier visionnage : ritratto della madre. – Descrizione fisica. – Che cosa fa? Quali sono le sue successive attività? – Qual è il suo ruolo nella famiglia? – Come viene considerata? Deuxième visionnage : ritratto del padre. – Come si comporta con la moglie? – Come si comporta con i figli? – Che cosa rappresenta? – In che modo il regista concepisce la figura del padre? Troisième visionnage : l’atteggiamento dei figli. – I figli maschi (quelli grandi/quelli piccoli). – Le femmine. – Come si comportano? (In modo generale e, più particolarmente, con la madre.) Ce travail de repérage peut être fait oralement : le professeur veillera à ce que les élèves restituent de la manière la plus juste possible l’atmosphère de la scène, et les amènera peu à peu vers une réflexion plus critique et vers l’expression d’un point de vue personnel. Particulièrement, ils pourront s’interroger sur l’attitude de la mère vis-à-vis de la tyrannie masculine dont elle est victime au sein de sa famille et de la société en général : adhésion à ce maschilismo ? soumission ? passivité ? recul critique ? Un travail de prospective (évolution ultérieure du personnage d’Antonietta) amènera les élèves à inventer une suite et à envisager plusieurs issues possibles : prise de conscience, rébellion vouée à l’échec ou non… On peut éventuellement mettre en perspective le personnage d’Antonietta avec la figure de Rosaria dans le film Pane e Tulipani de Mario Soldini (2001). Est également envisageable une approche interdisciplinaire avec le professeur d’histoire dans le cadre de son programme et du chapitre « Guerres, démocraties et totalitarismes (1914-1945) » et faire découvrir dans la séquence les rapports entre l’histoire racontée et le contexte historique tels qu’ils sont suggérés par le metteur en scène. On pourrait prolonger cette étude par un travail écrit. Si cet extrait est présenté en introduction d’une séquence sur le fascisme, on peut envisager la question suivante : quali caratteristiche del fascismo possono essere evidenziate attraverso questa scena? Si, au contraire, le passage est proposé en conclusion d’un travail sur le fascisme, le sujet pourrait être le suivant : quali diversi aspetti del fascismo vengono rappresentati in questa scena? Travail à partir d’un extrait de roman Passami il sale Dell’attribuzione delle deleghe assessorili capisco poco, all’inizio: l’atteggiamento polemico di Campiano, che ritiene usurpato il posto da vicesindaco che gli spettava di diritto, mi pesa e mi distrae. Il sindaco elenca gli incarichi che intende attribuirmi, e mi sembra di non aver nulla da obiettare. Obiettano altri, soprattutto gli assessori del Partito che ha espresso la mia candidatura: attenti più di quanto io non sia al peso specifico dei diversi settori, rosicchiano una piccola delega qui, un Ufficio là, un Servizio da un’altra parte, e io li lascio fare, contenta di essere aiutata in un lavoro che mi appare assai gravoso. Mi sfilano il Progetto Giovani, mi sottraggono la prevenzione delle tossicodipendenze, tagliano via dai miei compiti qualcosa che riguarda gli anziani e tutto quello che, anche molto alla lontana, ha attinenza con la cultura. Soltanto quando anche il Progetto Donna sta prendendo il volo, e vuole accaparrarselo un maschio, un dubbio mi attraversa, e un soprassalto d’orgoglio: basta una piccola impuntatura, il Progetto Donna resterà mio. Un puro titolo, visto che la funzionaria addetta è stata dirottata altrove e i fondi non si sa dove siano, ma quando provo, riuscendoci, a riprendermi anche il ben più dovizioso Progetto Giovani, scopro che quel che chiedo, conta: qualcosa dunque si può modificare, ora e poi. Puro titolo è anche la delega ai Tempi e agli Orari della città: pensando alla Banca del Tempo, antico e inesausto amore, strappo senza alcuna difficoltà anche questa, probabilmente perché non interessa a nessuno. Non ci sono soldi da prendere, né da elargire. Di fronte ai mugugni e alle frecciate, devo decidermi a capire che qui non si discute di opportunità, né di competenze, né tantomeno di passione: in gioco c’è il potere, quella cosa su cui ho sempre trovato poco elegante ragionare. Per anni ho riflettuto sui ruoli, ho studiato la questione delle azioni positive per favorire le pari opportunità fra donne e uomini, ho dibattuto questioni come la coppia aperta e la divisione del lavoro domestico. Ma questa parola – potere – e l’emozione che c’è dietro non l’ho affrontata mai. 䊉䊉䊉 24 Italien – cycle terminal 䊉䊉䊉 Farlo ora è difficile, mi sembra perfino di cattivo gusto. Ho la sensazione di qualcosa di volgare, che mi sporcherà irrimediabilmente le mani, i rapporti, le idee. Mentre vedo l’ultimo consigliere comunale camminare sul corso come su un cuscino d’aria, gonfio del suo ruolo e a suo modo efficace nel proporlo all’esterno, capisco che devo conquistarmi la maggior quota possibile di potere perché senza potere i progetti non camminano, e provo a convincermi che sarò capace di considerarlo – adesso e dopo – un mezzo e non un fine. Clara Sereni, Passami il sale, Milan, Rizzoli, 2002. © Rizzoli. Ce texte, compte tenu de sa difficulté, sera proposé de préférence à des élèves d’un bon niveau, par exemple ceux ayant choisi l’option de spécialité. – Li ottengono facilmente? Quale verbo lo dimostra? – Come appare la narratrice all’inizio del brano? Per quali motivi rimane passiva? Objectifs Analyse du personnage central – Linguistique et lexical : réactivation possible du lexique appris en seconde, concernant la politique et l’administration de la ville (il sindaco, il vicesindaco, la delega, l’assessore, l’incarico, etc.). – Civilisationnel et culturel : le pouvoir d’un parti, d’une coalition, dans la gestion des villes ; les enjeux politiques des élections municipales ; la place du politique dans la vie quotidienne ; le pouvoir du citoyen, et surtout la place des femmes en politique, leur pouvoir réel et leur attitude face à ce pouvoir. Pour l’étude du deuxième paragraphe du texte (depuis « Mi sfilano il Progetto Giovani… » jusqu’à «…Non ci sono soldi da prendere, né da elargire. »), on demandera aux élèves de relever les formes verbales et de les classer en deux colonnes : – verbi che esprimono la passività della protagonista; – verbi che esprimono le reazioni della protagonista. À partir des éléments recueillis dans ce tableau, les élèves seront en mesure de répondre à d’autres questions comme : – Come si evolve la protagonista? – Quale elemento facilita tale evoluzione? Perché? Pour les deux derniers paragraphes (depuis « Di fronte ai mugugni… » jusqu’à la fin du texte), audelà des questions de compréhension, on pourra prolonger la réflexion à l’aide de questions comme : – Quale idea del potere esprime la protagonista? – Come si può interpretare l’espressione: « un mezzo e non un fine »? Schéma d’exploitation possible – Réactivation nécessaire du vocabulaire administratif sous forme d’exercice oral, en début de séquence : cet exercice facilitera la compréhension du texte et l’expression des élèves, lors des phases suivantes. – Compréhension de la situation initiale : repérer les personnages, la situation, les enjeux… – Travail centré sur la protagoniste : comprendre son évolution et sa conception du pouvoir. Réactivation et fixation du vocabulaire administratif Elle peut se réaliser dans le cadre d’une discussion préliminaire (en italien) avec la classe : – Come si elegge il sindaco di una città? – Come viene costituita la giunta comunale? – Quali compiti possono assumere gli assessori? – Come vengono finanziati i progetti? – Ecc. Compréhension de la situation initiale On pourra travailler sur le premier paragraphe du texte, depuis « Dell’attribuzione delle deleghe… » jusqu’à «…mi appare assai gravoso. », sous forme d’exercice de compréhension de l’oral (à l’aide d’un enregistrement) ou de l’écrit. – Chi voleva diventare vicesindaco? – Chi aiuta la narratrice? – Che cosa ottengono per lei? – Quali parole esprimono i sentimenti di Campiano? Travail à partir d’un dessin humoristique Ce dessin humoristique de Pat Carra (voir document p. 27) s’inscrit dans le cadre du programme culturel de la classe de première, illustre la notion de pouvoir telle qu’elle peut s’exercer au sein du couple. La nature du document (dessin humoristique), la simplicité du dessin et la brièveté du texte font que ce travail peut être proposé en une séance et servir d’introduction ou de conclusion à la réflexion sur la domination mais également sur l’influence. On rappelera éventuellement le prérequis suivant : le lexique concernant la description physique (vêtements, parties du corps, attitudes). On procédera tout d’abord à une description détaillée des personnages, leurs attitudes et leur habillement étant révélateurs d’une certaine classe sociale (voire d’une activité professionnelle, pour l’homme), d’une certaine supériorité également (port de tête, air compassé et index levé du mari), et d’une Les femmes et le pouvoir 25 sorte de distance (de liberté ?) que cherche à prendre la femme (coiffure, allure décontractée). On passera ensuite à l’analyse du discours qui confirme les impressions relevées lors de la description du document : l’épouse revendique sa liberté, s’en réclame et généralise cette aspiration à l’ensemble des femmes. Elle pousse la provocation jusqu’à affirmer que les hommes craignent cette liberté toute neuve qu’elles ont acquise, les plaçant ainsi en position d’infériorité. Le mari, quant à lui, victime d’une certaine façon d’une société conformiste, dément et réaffirme sa supériorité – et celle de ses congénères (« da noi stabiliti ») – tout en montrant qu’il reste maître de la situation. L’humour de ce document autorise celui des jeunes qui, sur le même ton, peuvent se provoquer les uns 26 Italien – cycle terminal les autres en reproduisant des stéréotypes. S’ensuivra alors une discussion au cours de laquelle les élèves pourront prendre une certaine distance critique en infirmant ou confirmant les propos de l’un ou de l’autre et en révélant aussi leur propre personnalité. Conclusion L’intérêt linguistique de ces quatre documents est évident : l’italien riche et varié qu’ils proposent, oral ou écrit, est vivant, le plus souvent dialogué. Du dialogue naît la dialectique que des élèves de première peuvent commencer à s’approprier en exprimant le pour et le contre à propos de témoignages qui renvoient directement aux quatre notions du programme culturel : la domination, l’influence, la révolte et l’opposition. Documents © Pat Carra. Document 1 – vignette humoristique Les femmes et le pouvoir 27 L es Italiens dans le monde Supports : – « Vita scopre New York », in Mazzucco Melania G., Vita, Milano, Rizzoli, 2003 : extrait de roman ; – « Censimento Usa: la rivincita degli italoamericani », Corriere della Sera, 7 octobre 2003: article de presse; – « Addio spaghetti e mandolino. Ora l’Italia è il Paese dello stile », Corriere della Sera, 3 juin 2004 : article de presse ; – « L’ultimo imperatore regna sulla moda », Il Sole 24 ore, 14 octobre 2002 : article de presse. Niveau : classe terminale. Cadre général : le rapport au monde. Notions : identités, interdépendances, conflits, contacts des cultures. Thème : les Italiens dans le monde. Objectifs : – développement des compétences de compréhension de la langue écrite et d’expression orale en vue de la préparation à l’épreuve orale du baccalauréat ; – traitement de notions et d’un thème inscrits au programme culturel de terminale. Croisement avec d’autres disciplines : – histoire : l’Europe de l’Ouest en construction de 1945 à nos jours ; – sciences économiques et sociales : croissance, capital et progrès technique ; mondialisation, évolutions sociales et culturelles ; – etc. Objectifs généraux Démarche proposée Dans le cadre de la classe terminale, le professeur a pour objectif, outre le travail sur les différentes compétences en langue, de parfaire la technique d’approche des textes, afin de préparer les élèves à l’oral du baccalauréat. Il aura le souci de faire étudier des documents variés par leur forme et leur contenu culturel, tout en restant dans le cadre du programme. À travers cette variété, il s’attachera à donner à ses élèves des compétences transversales et des repères coordonnés, à leur apporter une vision large, dans le temps et dans l’espace, de l’évolution des sociétés et des pays. L’étude de la langue ne se limite pas à l’apprentissage d’un code de communication : elle permet aussi aux élèves de découvrir d’autres cultures, des visions différentes de celles auxquelles ils sont habitués. Le professeur travaillera en relation avec ses collègues des autres disciplines, afin de donner davantage de sens à l’enseignement que recevront les élèves. Les documents proposés seront le point de départ de recherches personnelles qui leur permettront d’acquérir le sens de la relativité, l’esprit de tolérance et le sens critique indispensables à l’acquisition de l’autonomie. Le professeur veillera à faire travailler les différentes compétences en langue et à construire des séances comportant des activités variées et progressives. Il n’oubliera pas de procéder à l’évaluation des acquis, modulée en fonction des objectifs qu’il aura définis. Chacun des supports apporte un élément différent. L’étude des deux premiers textes permettra aux élèves de terminale d’acquérir une vision diachronique de la condition des émigrés. Ces deux textes sont complémentaires. Avec « Vita scopre New York », on aborde la notion « contact des cultures », inscrite au programme culturel : dans une première phase, le contact est générateur de conflits. Avec « La rivincita degli italoamericani », on voit comment le conflit s’est estompé avec le temps et a abouti à la naissance d’une nouvelle « identité » : c’est la deuxième phase. Le texte suivant, « Addio spaghetti e mandolino… », se place dans l’optique de la notion « contacts des cultures » ; plus long et très riche, il demandera une recherche préalable de la part des élèves. Il pourrait être étudié après les deux autres, en fin d’année, dans une classe où des recherches auraient été menées en 28 Italien – cycle terminal interdisciplinarité, permettant ainsi de faire bénéficier toute la classe des apports que constituent ces recherches. Cet article montre l’évolution favorable de l’image de l’Italie dans le monde. Cependant, si les stéréotypes sont plus flatteurs, ils n’en restent pas moins schématiques et ne correspondent pas à la réalité ressentie par les Italiens eux-mêmes. Le dernier texte, « L’ultimo imperatore… », donne une image de la présence de l’Italie dans le monde, à travers la description de la réussite d’un chef d’entreprise italien, dans un domaine où l’Italie excelle : la mode. Il montre comment une entreprise familiale italienne ne reste pas enfermée sur le territoire national, même si sa taille n’est pas comparable à celle des grandes firmes multinationales. Il se rattache à la notion « interdépendances » et peut être étudié indépendamment des autres ou comme élément complémentaire, témoignage de l’essor économique de l’Italie dans la deuxième moitié du XXe siècle. En fonction du niveau de sa classe et des contraintes horaires, le professeur pourra faire le choix de n’étudier qu’une partie du dossier. Dans le cadre de l’heure de dédoublement, deux textes différents pourront être étudiés parallèlement. Propositions d’exploitations pédagogiques Travail à partir d’un extrait de roman Vita scopre New York La scena si svolge nei primi anni del Novecento. Non avevano la minima idea di dove si trovassero. Era come essere sulla luna. La città – così sudicia e pittoresca nei pressi del porto – era diventata più bella. Sparite le case di legno fatiscenti, le folle stracciate e gli ambulanti. Sparita la gente bracalona che parlava dialetti vagamente familiari, la miriade di ragazzini che giocavano a biglie negli scoli della fogna. Ora ai lati della strada c’erano palazzi con facciate di marmo, e i pedoni portavano bombette e mazzarelli da passeggio di canna di bambù. Camminavano rasentando i muri, per passare inosservati. Ma non passavano inosservati sulla Broadway alla Trentaquattresima strada un ragazzino con un abito di cotone liso, un berretto e la federa di un cuscino a righe sulla spalla, e una bambina scalza coi capelli neri e un vestito a fiori più lurido del marciapiede. Ormai si trascinavano. Avevano i piedi in fiamme, e la città non finiva mai. A tratti si interrompeva – per un po’ costeggiavano un prato, o l’ennesima voragine, dove operai stavano costruendo le fondamenta di un palazzo – ma poi ricominciava, più imponente, bella e lussuosa di prima. Erano già le cinque del pomeriggio. Vita incollò il naso alla vetrina di un negozio. In verità non era un negozio. Alto sei piani, lungo trecento metri, immenso, occupava un intero isolato. Nella vetrina, il manichino di una donna slanciata, sportiva, ostentava un braccio nudo: la sua mano impugnava un attrezzo enigmatico, simile a una racchetta da neve. La donna sorrideva. Era una donna finta, ma tutte le donne qui – anche quelle vere – sembravano finte. Non erano vestite di nero. Non portavano la tovaglia in testa. Né il corpetto ricamato né le sottane. Erano altissime, magrissime, biondissime. Avevano sorrisi radiosi, come la donna del cartellone, al cimitero – denti bianchi, fianchi stretti, piedi grandi. Vita non aveva mai visto donne simili, ed era affascinata. Forse al sole di questa città, anche lei sarebbe diventata così – da grande. Dobbiamo andarcene – disse Diamante, tirandola per un lembo del vestito. Ci guardano tutti storto. Vita sguainò la lingua in direzione di una signora che, appena scesa da una carrozza, li indicava a un tipo vestito di blu che se ne stava con le mani in mano accanto a un incrocio. Che ce ne importa? rispose Vita, estasiata davanti al manichino. Chi nun ce po’ vede’ gli occhi se cava. Eppure tutti li guardavano come se avessero appena rubato una gallina. E già verso di loro veniva un poliziotto. Il manganello gli sbatteva contro la coscia. “Hey, kids!” Il poliziotto era giallo di capelli, con la pelle bianca come la carne della sogliola. “Hey, come here!” Diamante e Vita non avevano simpatia per le guardie. Non portavano mai buone notizie. Quando, tutte impennacchiate, le autorità – fossero guardie, carabinieri, sindaci, politici o borghesi di Minturno – si azzardavano a venire verso il paese, i ragazzini di Tufo li bersagliavano di sassate. Per dimostrare la loro profonda simpatia. Vita spinse la porta e se lo tirò dietro. Passarono sotto un arco con la scritta MACY’S ed entrarono nel regno della luce. Vita non aveva mai visto un luogo simile, né lo avrebbe visto negli anni successivi. Non avrebbe più varcato il confine di Houston Street. Ma quel pomeriggio rimase indelebile nella sua memoria – con la vivida immediatezza di un sogno. Melania G. Mazzucco, Vita, Milano, Rizzoli, 2003. © Rizzoli. Les Italiens dans le monde 29 Ce texte évoque les « contacts des cultures » et les « conflits » qui s’ensuivent : d’une part, l’hostilité que provoque la vue de pauvres immigrés dans un quartier riche de New York et, d’autre part, la peur instinctive qu’ils éprouvent à la vue des policiers. Séance 1 Elle sera consacrée à une première approche globale du texte. Après une (ou plusieurs) lecture(s) de l’intégralité du texte, on en définira le cadre, les lieux, les protagonistes, la situation dans laquelle se trouvent ces derniers, l’époque du récit, le genre. Seront dégagées les principales articulations et seront définies les intentions de l’auteur. Séance 2 : du début à « …più imponente, bella e lussuosa di prima. » Dans ce passage, le professeur fera découvrir à ses élèves comment l’auteur a dépeint le contraste entre le lieu où se trouvent les personnages et celui où ils vivent habituellement, le malaise qu’ils ressentent et la curiosité qu’ils provoquent. Prolongement possible : les conditions de vie des émigrés italiens à New York, leurs quartiers, leurs coutumes. Séance 3 : depuis « Erano già le cinque… » jusqu’à « …da grande. » Les élèves devront découvrir comment est mise en lumière la différence entre le monde moderne et attirant que traversent les protagonistes et « leur » monde, en particulier en ce qui concerne les femmes. Prolongement possible : la différence de développement qui existait à cette époque entre les États-Unis et l’Italie. Séance 4 : depuis « Dobbiamo andarcene… » jusqu’à la fin À la fascination des protagonistes, à leur désir de connaître cet univers luxueux, répondent l’hostilité et le rejet des Américains. Par ailleurs, ce passage met en évidence le rapport ambigu des immigrés à l’autorité, qui rend plus difficile encore leur intégration. Prolongement possible : l’accueil réservé aux Italiens arrivant aux États-Unis, l’hostilité qu’ils suscitent (voir l’affaire Sacco et Vanzetti). En conclusion, le professeur peut demander aux élèves de rechercher des documents sur l’émigration italienne aux États-Unis (périodes, importance numérique, présence actuelle et localisation de ressortissants d’origine italienne, contribution des immigrés italiens au développement des États-Unis) et d’amorcer une réflexion plus large sur les migrations dans le monde. Travail à partir d’articles de presse Censimento Usa : la rivincita degli italoamericani Esteri Superata la media nazionale di reddito e istruzione. L’associazione « sons of Italy »: « C’è ancora un gap enorme fra come siamo e come gli americani ci vedono ». Gli italiani d’America divorziano poco, sono più colti della media degli statunitensi e, siccome fanno in buona parte lavori d’ufficio, guadagnano anche qualcosina in più dell’americano medio. Il governo di Washington ha reso noti i risultati dell’ultimo censimento (risale al 2000), e la Sons of Italy, la più antica associazione degli italoamericani, ne ha estrapolato i dati relativi al proprio gruppo etnico. Ne viene fuori la prima radiografia completa dei nostri connazionali che vivono negli Stati Uniti. Sono esattamente 15 milioni e 723 mila quelli che si riconoscono come italoamericani, il 6 per cento dei 281 milioni e 422 mila abitanti sparpagliati nei 50 Stati americani. Buona parte (il 96 per cento) sono discendenti di emigrati, ma pur essendo nati sul territorio americano, si dicono orgogliosi delle loro origini italiane e ci tengono a insegnare ai figli la nostra lingua. Tanto che l’italiano è la quarta lingua più parlata nelle case americane. Gli italoamericani rappresentano il quarto gruppo etnico europeo più numeroso dopo tedeschi, irlandesi e inglesi. Ma mentre questi vanno diminuendo, gli italiani sono gli unici in notevole aumento. Rispetto al censimento del 1990, sono cresciuti di un milione. Vivono quasi tutti nei centri urbani, raggruppati in 3 milioni e 948 mila famiglie, di solito hanno un unico figlio e solo nell’8 per cento dei casi divorziano, meno rispetto alla media delle famiglie americane, di cui l’11 per cento va in frantumi. Il 14 per cento, e cioè 2 milioni e 240 mila, ha un’età inferiore ai 17 anni. Il gruppo più consistente (692 739) vive a New York. Ma gli americani di sangue italico sono sparsi in tutti i 50 Stati. Perfino in Alaska, dove si sono insediati in 17 944. Non c’è una città senza italiani. A Tampa, in Florida, ammontano a 199 147. A Denver, in Colorado, ne troviamo 123 553. Una folta rappresentanza compare anche nella città del gioco e del vizio, Las Vegas, in Nevada, dove se ne sono sistemati 102 708 su un milione e mezzo di abitanti. In media guadagnano 61 300 䊉䊉䊉 30 Italien – cycle terminal 䊉䊉䊉 dollari all’anno, rispetto a un introito medio nazionale di 50 mila dollari annui. Riescono a ottenere lavori più remunerativi (il 66 per cento sono white collars workers, impiegati e dirigenti) grazie al fatto che dispongono di un’istruzione superiore alla media. Il 29 per cento ha conseguito un diploma. Un buon numero (7 per cento) vanta una laurea e un altro 2 per cento sta al top della società americana, insegna nelle università o svolge professioni di prestigio. « Dopo questo rapporto – dice Joseph Sciame, presidente della Sons of Italy – spero che gli americani la piantino di rappresentarci come tipi rozzi, mafiosi e capaci di parlare solo un inglese napoletanizzato. » Fondata nel 1905, la Sons of Italy si batte da tempo per modificare la vecchia immagine dell’italoamericano con la coppola e il mandolino. L’ultima protesta l’ha lanciata a luglio scorso contro gli spot pubblicitari delle tv americane che reclamizzano mentine, succhi di frutta, siti Internet usando personaggi italiani dipinti come mafiosi e galoots, zoticoni, circondati da vecchie megere, grasse e un po’ stupide. « C’è un gap enorme – dice Sciame – fra come siamo e come gli americani ci vedono ». Marco Nese, « Censimento Usa : la rivincita degli italoamericani », Corriere.it, 7 ottobre 2003. © Corriere della Sera. Séance 1 : titres En préambule, on étudiera les documents statistiques sur l’émigration italienne aux États-Unis recueillis par les élèves. Ensuite, pour aborder le texte, il conviendra de tenir compte de la spécificité d’un article de journal (testata, data, titoli, occhiello, etc.). On remarquera que l’article est basé sur des données objectives et statistiques (un recensement), mais qu’un mot (la rivincita) dans le titre principal introduit une tonalité affective. La teneur de ce titre sera analysée et l’apport des deux titres secondaires sera précisé. On lira ensuite l’article dans son intégralité, afin d’en dégager les idées principales : – 1re partie (deux premiers paragraphes) : importance numérique et spécificités des Italo-américains ; – 2e partie (depuis « vivono quasi tutti… » jusqu’à «…un milione e mezzo di abitanti. ») : leur localisation ; – 3e partie (depuis « In media guadagnano… » jusqu’à «…professioni di prestigio. ») : leur réussite en terme de revenu et d’instruction ; – 4e partie (dernier paragraphe) : persistance de stéréotypes négatifs à leur encontre. Séance 2 : 1re partie du texte La classe sera amenée à constater l’apparition d’une identité particulière qui permet de distinguer ce groupe ethnique du reste de la population: ce sont des Américains qui cependant ne renient pas leurs racines. On mesurera l’importance de la présence de ce groupe aux États-Unis. La classe sera invitée à s’interroger sur le fait que le nombre d’Italo-américains croît alors que les statistiques sur l’émigration italienne montrent leur présence s’est tarie à partir des années 1980. Cette idée sera rapprochée du fait que, désormais, les Italo-américains sont fiers de leurs origines. Cela a-t-il toujours été le cas ? Pourquoi ? Séance 3 : 2e et 3e parties Dans ce passage, très statistique, l’accent sera mis sur la répartition de la présence des Italo-américains sur tout le territoire : il ne s’agit pas d’un phénomène ponctuel, cantonné dans un espace limité. On s’interrogera sur les raisons qui peuvent expliquer le nombre inférieur de divorces et l’importance numérique des jeunes. Travail complémentaire : réactivation de la connaissance des nombres, des pourcentages, des dates. Séance 4 : dernière partie du texte Les élèves seront amenés à constater l’opposition qui existe entre ce dernier paragraphe et la tonalité optimiste du reste de l’article. Ce paragraphe explique le sous-titre et justifie l’emploi du mot « rivincita » dans le titre. Relever les critiques faites aux Italoaméricains ; faire éventuellement un rapprochement avec le texte « Vita scopre New York » ; discuter des messages choisis par la publicité et s’interroger sur les sentiments auxquels ils font appel. Les Italiens dans le monde 31 Addio spaghetti e mandolino Indagine su 80 testate e un migliaio di siti. Non è più tutto pizza, Totò e Mafia. Della moda, del costume e della cucina. La stampa internazionale cambia idea. Con qualche semplificazione. Vi ricordate quel campeggiatore tedesco del primo Fantozzi 1 che, infuriato per il baccano insopportabile che gli impediva di dormire, urlava dalla sua tenda: « Silenzio, italiani sempre rumore, sempre cantare, chitarra e mandolino »? Vi ricordate la famosa copertina dello Spiegel con una pistola su un piatto fumante di spaghetti? Ecco. Dimenticate tutto. Oggi gli italiani, nell’immaginario collettivo, sono ben altro: stile, qualità, classe, raffinatezza, eccellenza. Una radicale mutazione antropologica? Piuttosto, un diverso modo, rispetto a un passato anche recente, di percepire la nostra identità. Niente più pizza e mafia, pulcinellerie e criminalità, ma gusto ed eleganza. il ragionier Ugo Fantozzi va in soffitta insieme con Sordi 2, Totò 3, la mozzarella e don Vito Corleone 4, superati a destra e a sinistra dalla Ferrari, dal Nero d’Avola 5 e dalle Tod’s. È questo il risultato di un’inchiesta realizzata da Eta Meta Research in occasione del premio « Profeti in Patria », che verrà assegnato oggi alle Scuderie del Quirinale. Si tratta del monitoraggio, durato un mese, di ottanta testate internazionali e un migliaio di siti Internet. Esaminando oltre 1 100 articoli dedicati al nostro Paese, apparsi tra aprile e maggio, l’immagine che emerge è molto diversa dagli stereotipi del passato. Stereotipo scaccia stereotipo, verrebbe da dire. Prima eravamo tutti furbi e/o delinquenti, divoratori di « macaroni »; ora siamo tutti allievi di Petronio, l’« arbiter elegantiae » della Roma imperiale. C’è solo il Chicago Tribune che ricorda ai nostalgici del tempo che fu gli antichi cliché italioti: « Bisogna fare molta attenzione per le strade delle città italiane, dove ad ogni angolo di strada si rischia di essere derubati ». Per il resto sono iperboli e apologie: « L’Italia è oggi la vera e indiscutibile regina dello stile mondiale ». Vera e indiscutibile. Ci sarebbe poco da aggiungere alla dichiarazione così formulata dall’inglese Sunday Times, se non fosse che in Italia ci viviamo noi, e che girando per le strade di Milano, di Roma e della provincia i sudditi della « regina dello stile » rivelano un senso civico alquanto discutibile nella vita quotidiana. Anche se vestono Armani e mangiano carpaccio di branzino. Ci si può indubbiamente sentire lusingati se il settimanale statunitense Maxim parla degli uomini italiani come « maestri di raffinatezza » e il tedesco Stem sottolinea « la classe innata di italiani e italiane nello scegliere abbigliamento e accessori », se il New York Times elogia « la qualità dei prodotti e della cucina italiani » e il quotidiano spagnolo El Pais esalta i nostri vini. Si può rimanere compiaciuti nell’apprendere che dalla Francia (Le Figaro) alla Russia (Moskoi~skaya Pravda) arrivano solo complimenti sull’« eccellenza » della Ferrari. Rimane da chiedersi fino a che punto l’alto livello merceologico sia sintomo di un’analoga crescita di quello che viene definito lo stile. A meno che il concetto di stile non escluda a priori accessori secondari come la cultura e la civiltà. Così non c’è bisogno di correre con il ricordo alla volgarità caciarona della « dolce vita » o alla Fontana di Trevi messa in vendita da Totò, per rimanere perplessi di fronte agli aggettivi che designano, all’estero, il maschio italiano: « affascinante », « elegante », « seduttore ». Che è ben altra cosa rispetto al tradizionale « donnaiolo » o « play boy da spiaggia ». E la donna? « Sexy », « curatissima », con uno « stile innato ». Che è ben altra cosa rispetto alla tradizionale « sciantosa » di annamagnanesca 6 memoria. Duecentotrenta articoli vengono consacrati alla moda e al design. 17 a Renzo Piano 7, che il New York Times definisce un « architetto simbolo della nostra epoca ». E poi: c’è lo chef Moreno Cedroni (« il creatore del sushi all’italiana »), c’è la San Pellegrino e c’è la Barilla. Se un tempo, secondo la saggezza popolare, l’abito non faceva il monaco, oggi l’italiano consiste nel marchio che esibisce. « Fatta l’Italia bisogna fare gli italiani », disse Massimo D’Azeglio 8. Bene, quel che non poté oltre un secolo di unità, all’alba degli anni Duemila sembra, agli stranieri, una questione risolta una volta per tutte. Tant’è vero che « se i nostri vip e personaggi famosi sono completamente sconosciuti all’estero (al di là di pochi nomi legati al mondo dell’imprenditoria), l’uomo della strada è adesso preso ad esempio e diventa termine di paragone ». L’uomo della strada. Ma la domanda è: di quale strada si parla, oltre a Foro Bonaparte e via Condotti 9? Vorrà dire qualcosa se 84 articoli vengono dedicati alle griffes di Prada e Gucci, ma solo 80 parlano delle nostre città d’arte e del nostro patrimonio culturale? È vero che il Guardian e il Sunday Times annunciano che « anche quest’anno ci si aspetta un vero e proprio esodo dei rappresentanti del jet set nella splendida cornice della Toscana, sempre più simile a una colonia britannica ». Pazienza che l’unico a soffermarsi sul cattivo stato dei monumenti sia il Moscow News. È altresì vero, come osserva Saro Trovato, presidente di Eta Meta ed esperto di comunicazione, che « solo rispetto a pochi anni fa l’immagine dell’Italia è completamente cambiata ». È vero che: « Ci sono oggi alcuni marchi italiani che vengono vissuti come dei veri ambasciatori dell’eleganza e dello stile, capaci di racchiudere tutti i valori e i simboli di questa nuova concezione dell’Italia ». Forse però ci accontenteremmo, una volta tanto, di essere percepiti dagli altri per quello che siamo. Con i nostri vizi e con le nostre virtù. Un Paese con un bel po’ di sushi, sempre meno mandolini, un po’ di mafia, qualche griffe prestigiosa in vetrina, diversi buzzurri griffati anche tra la brava gente (alcuni più onesti degli altri), poca raffinatezza, 䊉䊉䊉 32 Italien – cycle terminal 䊉䊉䊉 qualche raffineria senza depuratori che ancora incombe nelle zone più belle del Bel Paese, che per fortuna rimangono tante. E non solo la Toscana di Tony Blair. Paolo Di Stefano, « Addio spaghetti e mandolino. Ora l’Italia è il Paese dello stile », Corriere della sera, 3 giugno 2004. © Corriere della sera. 1. Le ragionier Ugo Fantozzi est le personnage principal du film « Fantozzi » ( 1975), film inspiré d’une série de romans de Paolo Villaggio, qui incarne le héros dans le film. Fantozzi est devenu le symbole du petit employé malchanceux, tout comme Cipputi, son contemporain, est le symbole de l’ouvrier. 2. Alberto Sordi (1920-2003) acteur et réalisateur. Il a incarné de nombreux personnages d’Italiens moyens, un peu cynique et lâche, conformiste et « mammone », poursuivant un idéal jamais réalisé. 3. Totò – Antonio de Curtis (1898-1967) – acteur comique qui a créé un personnage de marionnette désarticulée, avec un chapeau melon, un smoking trop grand, des chaussures basses et des chaussettes colorées. C’est le Charlot italien. 4. Don Vito Corleone est le chef d’une famille mafieuse de New York dans le film réalisé par Francis Ford Coppola, The Godfather (1972), interprété par Marlon Brando : il a été classé comme le plus grand personnage de l’histoire du cinéma par la revue spécialisée « Premiere ». 5. Nero d’Avola : symbole de l’œnologie sicilienne, vin rouge produit sur le territoire d’Avola, dans la province de Syracuse. 6. Annamagnesca, adjectif formé à partir du nom d’Anna Magnani (1908-1973), grande actrice italienne qui a incarné pour les plus grands réalisateurs italiens des personnages passionnés au tempérament de feu. 7. Renzo Piano (né à Gênes en 1937) : architecte qui a réalisé, entre autres, le Centre Pompidou à Paris, le stade de Bari, l’exposition internationale Christophe Colomb à Gênes, le New York Times building, la reconstruction de la Potsdamer Platz de Berlin. 8. Massimo d’Azeglio (1798-1866), piémontais, écrivain et homme d’État, grande figure du Risorgimento. 9. Foro Bonaparte et via Condotti : lieux élégants de Milan et de Rome. Le dernier paragraphe du texte précédent – s’il a été étudié – pourra constituer une bonne introduction à la notion de stéréotypes. Cette fois-ci, il ne s’agit plus des Italo-américains mais des Italiens euxmêmes. Compte tenu de la difficulté du texte, plusieurs approches peuvent être envisagées : étude du texte amputé de certains passages, travail autonome et/ou en classe dédoublée. Séance 1 : titre et 1er paragraphe Après avoir défini la nature du texte, sa date, on étudiera les différentes parties du titre et la fonction du premier paragraphe. Le professeur fera ensuite découvrir à ses élèves les moyens mis en œuvre par le journaliste pour souligner le changement : vivacité du style, éléments humoristiques. Séance 2 : 2e paragraphe Recenser les différents stéréotypes, anciens et nouveaux, pour les confronter. On s’interrogera sur leur origine. Enfin, il conviendra de relever puis d’analyser les éléments apportés par l’auteur. Séance 3 : 3e et 4e paragraphe On analysera la part due au cinéma italien dans la naissance des stéréotypes. Ce sera l’occasion de parler de l’importance du cinéma italien dans les décennies qui ont suivi la deuxième guerre mondiale. Suivra une recherche sur les origines du changement. Le professeur pourra également demander aux élèves de citer les noms de cinéastes prestigieux ou de films qu’ils connaissent. Séance 4 : dernier paragraphe À quelle conclusion arrive le journaliste ? Quelle est, selon lui, la véritable image de l’Italie actuelle, celle dans laquelle les Italiens se reconnaissent ? Les élèves seront amenés à confronter leur propre vision des Italiens à celles que le texte suggère. Approfondissement possible Si les trois documents ci-dessus ont été étudiés dans leur ensemble, il sera possible, lors d’une séance de synthèse, de rapprocher les différents éléments qu’ils comportent. S’ajouteront les connaissances acquises grâce aux recherches individuelles des élèves ou aux apports des autres disciplines. La démarche permettra alors de parvenir à une image de l’Italie telle qu’elle a évolué au cours des dernières décennies. Plus généralement, on essaiera de définir ce qu’est l’identité d’un pays ou d’un groupe ethnique et ce sur quoi repose la vision qu’en ont les autres pays ou les autres groupes. On se demandera si les contacts de cultures sont source de conflits ou s’ils permettent de mieux connaître les autres, de lutter contre les stéréotypes. Cela permettra de découvrir comment de nouvelles identités peuvent naître de ces contacts. Les Italiens dans le monde 33 L’ultimo imperatore regna sulla moda Imprenditori. Il successo di Giorgio Armani, dagli esordi in Rinascente alla guida di una delle aziende di settore leader nel mondo. Il gruppo conta su 8 marchi, ha 4 300 dipendenti ed è presente in 34 paesi. L’ultimo imperatore. In T-shirt, pantaloni di tela e scarpe da ginnastica: quasi una divisa che sembra fare a pugni, almeno a prima vista, con il lusso e l’eleganza che ama proporre. Raffinato e abile intrattenitore « Forse parla troppo in fretta, ma il tempo non basta mai »); piacevole padrone di casa « È il mio hobby ricevere e stupire gli ospiti »); narciso quel tanto che basta (« Prima o poi scriverò la mia storia di « Cenerentolo ». E ho già il titolo in tasca: Eccomi qua »); un maestro di stile che peraltro adora sbagliare da solo (« In fondo questo è il mio vero lusso »). In effetti Giorgio Armani con quel suo carisma intrigante, personaggio a tutti gli effetti lo è. Accorto nel giocare col tempo (« Alle sette mi sveglio e mezz’ora dopo sono già in palestra. Ed è l’unico momento in cui posso occuparmi de me stesso »); gran lavoratore (in azienda assicurano che stargli al passo risulta praticamente impossibile), ma anche un geniale stilista e un accorto imprenditore che non ha alcuna intenzione di mettersi a riposo « Non voglio ricominciare a vivere in maniera diversa; in realtà non ho un’altra vita su cui contare »). Insomma un uomo tanto geniale quanto pratico, pronto a confrontarsi con i mille problemi che comporta la guida di un impero, pur ammettendo di non conoscere i programmi giornalieri. « Anche perché di questioni da risolvere se ne presenta una ogni cinque minuti: dal colore di un vestito a un partner in Asia. Fortuna vuole che sia un decisionista ». A essere onesti, riuscire a giocare in prima persona su tanti tavoli (il Gruppo Armani, una delle aziende leader nel campo della moda a livello mondiale, fa infatti capo al suo fondatore al 99e rotti per cento) non deve risultare facile: collezioni a parte, e in questo senso « bucare » è vietato, in squadra giocano oltre 4 300 dipendenti, con una presenza allargata a 34 Paesi a fronte di 8 marchi [...] Non a caso Giorgio Armani che ha da poco acquistato il maglificio Deanna e la maggioranza della « I Guardi »nel campo calzaturiero, risulta uno degli uomini più ricchi d’Italia e a parlargli di Borsa è come nuotare controcorrente. « Non ne ho bisogno. Tanto più che dover rispondere ad altri di impegni che non sarebbero recepiti, come del tempo, speso per un evento, non mi sembra una buona idea ». Di certo passi da gigante, quel ragazzo di provincia che è riuscito a cucirsi addosso il marchio di uno stile praticamente unico, ne ha fatti tanti. Giorgio nasce infatti a Piacenza l’11 luglio 1934, figlio di un impiegato (« Mio padre Ugo, pur non occupandosi di politica, lavorava alla Federazione del fascio ») e di Maria Raimondi, « davvero una gran donna ». Della partita, oltre a Giorgio, facevano parte anche Sergio, « il maggiore, che non c’è più », e la sorella Rosanna (« Rappresenta la mia famiglia, unitamente ai nipoti, Andrea, Roberta e Silvana attivi in azienda, e compagno di lavoro, Leo Dell’Orco, braccio destro per la realizzazione delle confezioni uomo ». Secondo logica il ragazzo frequenta le scuole inferiori poi si iscrive al liceo scientifico di Piacenza e quindi in quello di via Lulli a Milano, dove la famiglia si era trasferita (« Abitavamo in una casetta di ex ferrovieri in via Frapolli »), quindi frequenta poi un paio d’anni l’ateneo di medicina. Ma gli studi non facevano per lui: « Ero insofferente, perché volevo incominciare a guadagnare in fretta un po’ di quattrini ». Così decise di « liberarsi » dal militare, per poi accasarsi alla Rinascente come assistente degli architetti che realizzavano le vetrine (« In realtà non facevo granché e avevo poche responsabilità »). Quindi passò all’ufficio stile moda affiancando gli addetti agli acquisti. [...] La svolta, nella vita di Giorgio Armani, arrivò nel 1968, quando decise di rischiare in prima persona, affiancato da Sergio Galeotti, che sarebbe poi morto nel 1985. « Lo avevo conosciuto tempo prima, durante una vacanza a Forte dei Marmo, e mi aveva colpito per la sua generosità, disponibilità, umanità e voglia di fare. Lui abitava a Pietrasanta e lavorava come geometra in uno studio di architettura, ma quell’attività, visto il suo entusiasmo e la sua esuberanza, gli andava un po’ stretta. Sta di fatto che un bel giorno decidemmo di aprire un piccolo ufficio di consulenza, due locali in tutto in via Boschetti, a ridosso di corso Venezia. E assumemmo Irene, che ancora oggi lavora con me e alla quale dicevo sempre di continuare a studiare perché non si sapeva come poteva andare a finire ». Passarono alcuni anni e, dopo aver dato vita in quei pochi metri quadrati alle prime sfilate maschili; Armani e Galeotti si lanciarono nel femminile debuttando all’hotel Palace. « Di quattrini ne avevamo davvero pochi, tanto che i pois sui tessuti bianchi li avevamo fatti con un pennarello ». Nemmeno a dirlo quello stile classico un po’ speciale, con accostamenti tanto inediti quanto coraggiosi soprattutto in campo maschile, fruttò le « prime adesioni ». Poi a cavallo fra il 1973 e il 1974, venne deciso di dare vita alla prima linea Armani. « In effetti Sergio aveva imparato a fare bene l’imprenditore, riuscendo a firmare un accordo, noi che non eravamo nessuno, per una fornitura di un certo peso a una catena di grandi magazzini Usa. E nel 1975, il 24 luglio, fondammo la Giorgio Armani spa e presentammo la prima collezione prêt-à-porter uomo e donna ». A questo punto la strada giusta era stata imboccata. Nel 1978, « anche se non avevamo ancora le idee chiare, ci trasferimmo in Via S.Cecilia e siglammo un importante accordo con il Gruppo finanziario tessile (fummo contattati da un loro emissario che ci chiese di realizzare una collezione di prêt-à-porter per Dior, ventilando anche la possibilità di alleanze produttive). Il resto è storia nota: l’anno successivo venne creata la Giorgio Armani corporation negli States; nel 1980 fu la volta di 䊉䊉䊉 34 Italien – cycle terminal 䊉䊉䊉 una intesa significativa con l’Oreal (ex. Helena Rubinstein), ma anche del trasferimento, con 50 dipendenti a busta paga, a Palazzo Durini: una sede nobile, con affreschi del ‘700 alle pareti, dove nel Natale del 1981, poco dopo il debutto del primo Emporio Armani a Milano, demmo una grande festa, detta dei « cuscini d’oro ». E fu una festa che fece storia. La sede di via Durini fu in seguito affiancata da quella di Palazzo Orsini in via Bergognone, dapprima preso in affitto, quindi acquistato: e fu uno dei primi di una lunga serie, che avrebbe visto negli ultimi tempi parte del quartier generale approdare in via Bergognone, nei dodicimila metri quadrati, ristrutturati alla grande, che erano stati della Nestlè, nonché la realizzazione, in collaborazione con l’architetto Tadao Ando, del nuovo spazio Armani-Teatro. Il tutto a fronte di un allargarsi prepotente del giro d’affari. Una corsa sottolineata « a sorpresa », nel 1982, dalla foto di Armani sulla copertina della rivista Tune (un attestato nel campo della moda riservato in precedenza soltanto a Christian Dior). In altre parole era arrivata la definitiva consacrazione, che sarebbe stata supportata da acquisizioni di prestigio (Simint, Intai e Antinea), dalla joint venture di maggioranza con il Gruppo Zegna e da un’altra con Vestimenta per la produzione e distribuzione della prima linea Giorgio Armani uomo e donna: Senza dimenticarci il proliferare a vista d’occhio di tutta una miriade di empori, negozi e boutiques. Mauro Castelli, « L’ultimo imperatore regna sulla moda », Il Sole 24 ore, 14 ottobre 2002. © Il Sole 24 ore. Cet article peut donner un éclairage complémentaire aux textes précédents : il montre une image de l’Italie moderne, celle d’Italiens d’origine modeste restés dans leur pays et qui ont réussi grâce à leur travail et à leur créativité. Comme de nombreux articles de la presse italienne, il rapporte volontiers, avec une certaine bienveillance, des exemples de réussites personnelles : en Italie, « l’imprenditore » bénéficie d’une image positive. Séance 1 : titres et 1er paragraphe Il serait intéressant de mettre ici en évidence l’apparence modeste et sportive du personnage en opposition avec l’image conventionnelle de l’homme d’affaires tout puissant suggérée par le titre. Séance 2 : 2e, 3e et 4e paragraphes On tracera le portrait de Giorgio Armani avec ses qualités de chef d’entreprise. Il conviendra de distinguer les éléments apportés par les propos d’Armani lui-même de ceux ajoutés par l’auteur. Prolongement possible : réflexion sur le style de la presse italienne spécialisée et comparaison avec la presse française, rôle et fonction du vocabulaire. Séance 3 : 5e et 6e paragraphes Les origines de G. Armani, le rôle de sa famille, son cursus scolaire relativement modeste, ses débuts dans la vie active tout aussi modestes. Ce sera l’occasion de signaler que les entreprises italiennes, surtout les PMI, sont pour la plupart des entreprises familiales. Le professeur demandera aux élèves de citer des familles italiennes connues dont le nom est associé à une entreprise (FIAT/Agnelli, Benetton, Barilla, etc.). Séance 4 : 7e et 8e paragraphes Le tournant dans la vie de G. Armani est son association avec Sergio Galeotti, simple géomètre, lui aussi plein de dynamisme. Analyser les caractéristiques des débuts (on part de presque rien, on prend des risques) et les facteurs de la réussite (de l’ingéniosité pour suppléer un manque de moyens et de la chance, mais aussi très vite une ouverture sur le monde par l’intermédiaire d’un accord avec une chaîne américaine de grands magasins). Séance 5 : du 9e paragraphe à la fin La réussite de G. Armani. Les grandes étapes de cette réussite. Remarquer que la consécration finale, alors qu’il s’agit d’un chef d’entreprise italien, vient d’une revue américaine : c’est là un signe de l’interdépendance entre l’Italie et le reste du monde, particulièrement les États-Unis avec lesquels elle a de nombreux liens techniques, économiques, scientifiques et humains. Conclusion Sur le rapport au monde de l’Italie et des Italiens, les témoignages et documents sont innombrables. Le présent dossier en a sélectionné plusieurs assortis de suggestions d’exploitation pédagogique. Chacun choisira, en fonction de sa classe, de travailler dans le cadre d’une étude thématique (sur l’émigration par exemple) ou dans celui d’un travail plus ponctuel sur un seul aspect du dossier. Les Italiens dans le monde 35 L’ art, une réponse à la barbarie Supports : – « Una promessa mantenuta », publicité pour le groupe Maggiore, 2002 ; – « Di fronte alla barbarie », in Feltrinelli per Firenze, Florence, Feltrinelli, 1993 : extrait de la préface ; – Antonio Tabucchi, « Lettera ai ragazzi di Firenze », in Feltrinelli per Firenze, ibid. : lettre extraite du recueil de témoignages. Niveau : classes de première et de terminale. Cadre général : programmes culturels de première et de terminale. Notions : « Les relations de pouvoir », « Le rapport au monde ». Thèmes : – violence terroriste ; – universalité de l’art italien. Objectifs généraux 1re étape – étude du contexte En adaptant ses objectifs, le professeur pourra, dans le cadre des programmes culturels des classes de première et de terminale, exploiter les documents suivants visant à dénoncer la barbarie en général et le terrorisme en particulier, ainsi qu’à célébrer la portée universelle de l’art italien à travers les œuvres de grands peintres. Il s’agira, en classe de première, de conduire la classe à une double réflexion portant, d’une part, sur les rapports du citoyen éclairé au terrorisme et, d’autre part, sur l’influence exercée par un maître sur son élève. En classe de terminale, on orientera davantage le travail vers la dimension universelle du langage artistique. La séquence repose sur trois documents : – une publicité parue fin 2002 dans la presse italienne pour annoncer la réouverture du musée des Offices après l’attentat du 27 mai 1993 ; – un extrait de la préface du recueil de témoignages intitulé Feltrinelli per Firenze ; – une lettre adressée par Antonio Tabucchi aux jeunes de Florence à l’occasion de l’attentat contre le musée des Offices et publiée dans ce recueil. Chaque étape du travail peut faire l’objet d’une mise en œuvre couvrant une ou plusieurs séances. Certaines étapes peuvent être aménagées dans le cadre d’un travail en groupe. Ce dossier ne sera en aucun cas prétexte à un cours d’histoire de l’art, mais un outil en faveur d’un travail linguistique et réflexif. Deux documents seront exploités : une publicité, Una promessa mantenuta, puis un texte, Di fronte alla barbarie. À partir du premier document, les élèves appréhenderont le contexte dans lequel Antonio Tabucchi a rédigé sa lettre aux jeunes gens de Florence, dont un extrait est cité dans le document 2. 36 Italien – cycle terminal Travail à partir d’une publicité Le travail sur la publicité Una promessa mantenuta (voir document page 40) présente les objectifs suivants. Objectifs principaux : – identifier le type de document en décrivant ses différents éléments (iconographiques et textuels) ; – analyser le discours pour émettre des hypothèses quant au contexte historique lié au document ; – vérifier la validité des hypothèses formulées en les confrontant aux informations du document 2. Objectifs annexes : – s’attarder sur l’œuvre d’art représentée pour identifier l’épisode mythologique qu’elle évoque (le récit de cet épisode peut constituer un bon exercice d’expression orale) ; – proposer à des élèves d’explorer (via Internet, par exemple) l’identité et l’œuvre du Caravage. Ces exercices supposent comme prérequis une connaissance du lexique lié à la peinture (l’artiste et ses techniques, les courants, les motifs récurrents…). Travail à partir d’une préface Di fronte alla barbarie Dopo lo scoppio di una bomba alla Galleria degli Uffizi, la notte del 27 maggio 1993, il Comune di Firenze volle rispondere alla violenza gratuita con una serie di manifestazioni culturali e così opporre l’arte e la cultura alla barbarie e alla violenza. Contemporaneamente, la libreria Feltrinelli pubblicò un libro regalato in omaggio alle persone presenti nel negozio il 20 giugno 1993, giorno della riapertura degli Uffizi. Nella prefazione a questa raccolta di testimonianze l’editore spiega la propria iniziativa: « Questo libro è stato realizzato in due giorni in seguito all’ attentato agli Uffizi, alla morte di 5 persone e al ferimento di tante altre. Immediata è stata la reazione degli amici che siamo riusciti a interpellare [...]. In questo momento, di fronte alla barbarie di una strage, di fronte all’ orrore, alla pietà, allo sdegno e anche al senso di impotenza che essa provoca, la grande impresa di una nuova libreria e questo piccolo libro hanno la medesima salienza, lo stesso valore. Vogliono essere un contributo all’impegno di tutti coloro che non intendono piegarsi a veder negato il proprio futuro. » Feltrinelli per Firenze, Milano, Feltrinelli, 1993, extrait de la préface. © Antonio Tabucchi/Giangiacomo Feltrinelli : Spa, 1993. 2e étape 3 – travail à partir d’un recueil de témoignages Lettera ai ragazzi di Firenze « Cari ragazzi, Quand’ero ragazzo anch’io, anzi, quand’ero bambino, avevo uno zio che mi portava a Firenze. Quello zio non finirò mai di benedirlo nella mia memoria. Era un uomo generoso e curioso, che amava l’arte e la letteratura e che in segreto scriveva commedie. Aveva deciso che doveva dare un’educazione estetica ai suoi nipoti, e io ero il suo unico nipote. Noi venivamo dalla campagna pisana, e a quel tempo i trasporti non erano quelli che sono oggi. Ci si alzava all’alba. Si prendeva una corriera sgangherata che ci portava a Pisa, e lì aspettavamo il treno per Firenze. Ricordo ancora quelle mattine di viaggio, il caffellatte bevuto in cucina con la luce accesa, perché d’inverno era buio. Il panino mangiato in treno, le cose che mio zio mi raccontava mentre dal finestrino sfilava il paesaggio. Parlava di nomi per me magici, di cose che avrei visto quel giorno. E diceva: il Beato Angelico, Giotto, Caravaggio, Paolo Uccello. Mangiando il mio panino riflettevo fra me e me: un Beato che dipingeva gli angeli, che aveva affrescato tutto il suo convento per la felicità dei suoi confratelli: che cosa meravigliosa! E poi pensavo a Giotto, che era anche la marca delle mie matite, e pensavo che finalmente avrei visto le sue magnifiche pitture, perché lui aveva fatto l’O di Giotto, che era la cosa più perfetta del mondo. E intanto mio zio mi diceva: “e ricordati bene, Antonino, che l’arte è un valore universale, perché appartiene a tutti i popoli, è l’unico linguaggio che li affratelli”. E poi diceva ancora: “sai, i nazisti bruciavano i libri perché ne avevano paura. Bruciavano i libri e gli uomini e noi invece i libri e gli uomini li difendiamo, perché sono il fondamento della civiltà. Noi crediamo nella cultura, per questo oggi ti porto a Firenze, i nazisti credono nei fucili e nei forni crematori.” E poi si arrivava a Firenze, e si scendeva per le strade. Guardavo gli enormi soffitti degli Uffizi, quei quadri misteriosi, quelle tavole impressionanti. Mio zio mi prendeva per mano e mi faceva camminare nel corridoio del Vasari. Questo è un luogo sacro, mi diceva, ricordatelo bene. Dopo si andava in via Ghibellina, in una vecchia trattoria. E mio zio mi chiedeva: “vuoi assaggiare la trippa o preferisci la bistecca?” E da lì si andava a San Marco, a vedere il Beato. Beato lui, pensavo, che vedeva gli angeli. Io non ero mai riuscito neppure a vedere il mio angelo custode. Eppure la sera, prima di andare a letto, mi giravo alla svelta, pensando di sorprenderlo, o mi guardavo di spalle allo specchio. E chiedevo : “zio, come si fa a vedere gli angeli? ” E lui mi rispondeva: “ bisogna credere negli uomini, per vedere gli angeli”. Che frase misteriosa! La rimuginavo fra me e me, aggirandomi nelle celle del convento di San Marco. Solo più tardi avrei capito il senso di quella frase. Oggi per esempio la capisco. Oggi che i diavoli sono di nuovo fra noi, quei diavoli che odiano gli uomini e odiano la cultura e l’arte, che dell’animo umano è l’espressione più alta. Mio zio aveva ragione. I nazisti di allora, che bruciavano gli uomini e i libri, oggi mettono bombe nelle nostre città, che è il loro modo di manifestare la barbarie. Ma noi alla loro barbarie ci opporremo. E guarderemo ancora, commossi e ammirativi, il Beato Angelico, Giotto, Caravaggio e Paolo Uccello. Noi i libri li leggeremo con avidità, e li conserveremo con cura nelle nostre case. Noi ci difenderemo perché i barbari non abbiano il sopravvento. Perché alla loro sporcizia noi opponiamo la nostra civiltà. » Antonio Tabucchi, « Lettera ai ragazzi di Firenze », in Feltrinelli per Firenze, Milano, Feltrinelli, 1993. © Antonio Tabucchi/Giangiacomo Feltrinelli : Spa, 1993. 3. Cette étape a pour objectifs de faire travailler la compréhension de l’oral : comprendre les données explicites de la lettre (lue par le professeur ou enregistrée) ; d’appréhender la structure et les principales fonctions du texte ; d’établir une hiérarchie entre ces fonctions. L’art, une réponse à la barbarie 37 Propositions pour une évaluation de la compréhension de l’oral Scegliere la risposta giusta. * Quando era bambino, Antonio Tabucchi abitava… ■ a Pisa ■ a Firenze ■ in campagna, vicino a Pisa * Suo zio lo portava in viaggio con sé… ■ per incoraggiarlo a leggere libri scritti dai nazisti ■ per dargli un’educazione gastronomica ■ per fargli scoprire i capolavori della pittura italiana * A Firenze, andavano… ■ prima agli Uffizi, poi in trattoria e infine a San Marco ■ in Piazza della Signoria, sul Ponte Vecchio e a Palazzo Pitti ■ prima in trattoria, poi a San Marco e infine agli Uffizi * Lo zio voleva dare al nipote un’educazione… ■ estetica e religiosa ■ estetica e umanistica ■ nazista * Antonio Tabucchi… ■ aveva capito subito i messaggi dello zio ■ cercava di capire il senso di frasi rimaste a lungo misteriose ■ non ha mai capito il senso delle frasi pronunciate dallo zio * Oggi, l’educazione ricevuta dallo zio porta lo scrittore… ■ a combattere il terrorismo tramite la cultura e l’arte ■ a sostenere le azioni dei terroristi ■ a odiare la cultura Propositions pour une réflexion sur les fonctions du texte Classificare le seguenti frasi nelle varie colonne della tabella : ci si alzava all’alba / era un uomo generoso e curioso / noi alla loro barbarie ci opporremo / E poi si arrivava a Firenze / noi venivamo dalla campagna pisana / noi invece i libri e gli uomini li difendiamo / e da lì si andava a San Marco. Funzione descrittiva Funzione persuasiva Funzione narrativa .............................................. ........................................... .......................................... .............................................. ........................................... .......................................... .............................................. ........................................... .......................................... .............................................. ........................................... .......................................... Se la lettera di Antonio Tabucchi ha una triplice funzione (descrittiva, persuasiva e narrativa), è possibile tuttavia stabilire una gerarchia tra queste funzioni. Precisare questa gerarchia completando il testo seguente. 1. Il testo di Tabucchi ha, prima di tutto, una funzione ........................ . Infatti, la lettera ha come scopo principale quello di indurre le persone a cui è diretta (i giovani di Firenze) a reagire in un certo modo. 2. La seconda funzione del testo (al servizio della prima) è ......................... in quanto il messaggio dell’autore poggia su una testimonianza, sull’evocazione del ricordo commosso di un itinerario culturale. 3. In quest’ evocazione, a volte, il testo assume anche una funzione ........................., per esempio quando evoca con precisione e con nostalgia l’itinerario fiorentino del ragazzo insieme allo zio. 3e étape – ouverture Cette étape a pour objectifs : d’approfondir la compréhension du texte en analysant l’implicite (par exemple, en étudiant la personnalité des personnages 38 Italien – cycle terminal et la nature des rapports qu’ils entretiennent : complicité et opposition) ; d’approfondir et d’élargir les problématiques soulevées par le texte en suscitant une réflexion personnelle. À partir des personnages ou groupes de personnes rencontrés au cours de la lecture, on peut élaborer un tableau en classe. L’exemple proposé ci-dessous montre ce que l’on pourrait obtenir en liaison avec les thèmes culturels du programme de première (influence du maître sur l’élève, résistance à la violence et à la barbarie) et de terminale (dimension uni- Personaggi isolati/gruppi di persone verselle du langage artistique dans cette lutte). Les questions suivantes, et d’autres éventuellement, permettront de poursuivre et d’approfondir la réflexion : Condividete l’opinione di Tabucchi e dello zio sul valore universale dell’arte? Quale influenza può avere un pedagogo? Si può giustificare un’azione terrorista? Identificazione precisa Caratteristiche fisiche e morali Funzione Evoluzione nell’ultimo paragrafo Antonio Tabucchi quando era bambino. Lo zio dello scrittore. Il Beato Angelico. Giotto. – Bambino entusiasta e curioso affascinato dai viaggi a Firenze e dalle scoperte che gli permette di fare lo zio. – Descrive precisamente i preparativi e le condizioni di viaggio…, evoca gli oggetti tipici dell’infanzia (la marca delle mie matite) con le parole di un bambino. – Permette ai giovani lettori di identificarsi all’autore della lettera (anch’io). – Permette di insistere sulle emozioni che può procurare l’arte. Non parla più il bambino ma l’adulto che prende atto delle esperienze vissute nell’infanzia per affermare la propria fede nell’importanza della cultura e dell’arte per l’Uomo. Uno zio ; quello Caravaggio, zio ; mio zio. Paolo Uccello, Vasari. Un uomo generoso e curioso che amava l’arte e la letteratura. – Vuole dare un’ educazione estetica al nipote. – Lo scrittore si appoggia su quest’educazione per educare, a sua volta, i ragazzi di Firenze. Lo scrittore capisce finalmente l’opinione dello zio che riconosce valida. Il Beato Angelico, Giotto, Caravaggio, Paolo Uccello, Vasari. Artisti italiani che lo zio fece scoprire al nipote. Citati attraverso l’evocazione dell’episodio dell’O di Giotto, del corridoio del Vasari e degli angeli di Fra Angelico. – Provocano l’emozione del bambino che li scopre. – Simboleggiano la forza e il valore dell’arte contro la barbarie. L’adulto Tabucchi li considera ancora oggi alleati contro la barbarie. I nazisti, i diavoli, i barbari. Rappresentano più generalmente i nemici dell’uomo e della cultura. Violenti e intolleranti, Simboleggiano tutte disprezzano la cultura le forme di barbarie. e i valori umanistici (bruciavano gli uomini e i libri... ; credono nei fucili e nei forni crematori). Noi. Lo zio e gli altri difensori dei valori umanistici. Credono nell’arte, nella cultura e negli uomini (i libri e gli uomini li difendiamo… ; noi crediamo nella cultura…). Antonino. Il pronome « noi » simboleggia la resistenza a qualsiasi forma di barbarie. I nazisti di oggi sono gli autori dell’attentato agli Uffizi (oggi mettono bombe nelle nostre città). Nell’ultimo paragrafo, il « noi » si riferisce piuttosto allo scrittore e ai giovani lettori che egli cerca di convincere riprendendo le teorie dello zio. L’art, une réponse à la barbarie 39 Documents Document 1 – publicité D’après une publicité du groupe Maggiore. Tête de Méduse par le Caravage, huile sur toile, 60 x 55 cm, 1598-1599, Florence, Galerie des Offices. Avec l’aimable autorisation du ministère italien des Biens et des Activités culturelles. Reproduction interdite. Imprimé sur les presses de Jouve 11, Bd Sébastopol 75001 Paris Dépôt légal : novembre 2005.