discours de l`ambassadrice
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discours de l`ambassadrice
Egregio Sindaco, Egregia Presidente, Egregi Rappresentanti della religione ebraica e della religione musulmana, Egregi Signore e Signori, Cari amici, Oggi siamo tutti qui perché vogliamo difendere la Pace e tutti insieme difendere la libertà dell’essere umano. Tutti voi sapete quanto è accaduto la settimana scorsa a Parigi, ma si tratta di un evento che non riguarda soltanto Parigi o la Francia. Anche se ancora non parlo bene l’italiano, desidero esordire nella vostra lingua per affermare che questi attentati riguardano ognuno di noi e volevano colpire la libertà fondamentale dell’essere umano, quella di pensare e di esprimersi liberamente. Tale libertà appartiene a ciascuno di noi, indipendentemente dalla nazionalità, dalla cultura, dal colore della pelle, dalla religione, ed è anche la libertà di coloro che religione non hanno. Voglio anche esprimere, senza avvalermi dell’interprete, alla popolazione di Roma e di tutta l’Italia i più profondi ringraziamenti a nome mio e del mio paese. Le vostre manifestazioni di solidarietà sono state per noi un vero conforto in questo duro momento, la testimonianza di un’amicizia che la Francia non dimenticherà. Perché è la Francia che ha subito questa dura prova, la Francia è stata colpita nel suo cuore, Parigi, la “Ville Lumière”, Parigi, sorella di Roma. Ed ora proseguirò in francese … Trois jours de suite, des terroristes ont tué. D’abord des journalistes, des humoristes, un policier, des amis de Charlie-Hebdo, mais aussi un policier achevé sur le trottoir, un policier qui se prénommait Ahmed et faisait lui aussi son devoir. Ensuite une autre policière, une femme donc. Le lendemain encore, quatre morts dans deux prises d’otages, dont l’une visant des citoyens français en raison de leur religion. A chaque fois, des crimes odieux, l’offense de la barbarie à la Liberté. Oui, la France a été blessée mais elle est vivante, elle est debout et elle ne pliera pas, comme l’a dit hier solennellement le Président de la République. Car ce qui s’est passé aussi la semaine dernière, ce ne sont pas seulement les attentats et la réaction de tout un peuple, c’est un élan de solidarité dans le monde entier, en Europe et ailleurs. La réaction de tous a été à la hauteur de cette tragédie. Ici, en Italie, les gestes d’amitié et de soutien ont été sans égal. Je ne compte pas le nombre de messages reçus à l’ambassade ni les innombrables mots laissés dans le registre de condoléances devant le palais Farnèse. Le président du conseil Matteo Renzi est venu au palais Farnèse le jour-même de l’attentat : c’était un geste exceptionnel pour une situation exceptionnelle. Je n’oublierai pas non plus la réaction spontanée et généreuse de tant d’Italiens et d’amis de la France, qui se sont retrouvés dès mercredi soir devant l’ambassade, spontanément je le redis, pour exprimer leur émoi et affirmer leur solidarité, pour défendre la Liberté, comme ils se sont retrouvés dans beaucoup de villes, du Nord au Sud de l’Italie. La réaction de toutes les autorités italiennes a été exemplaire : drapeaux français en berne sur les frontons de beaucoup de mairies, organisation de rassemblements de soutien. Et, grâce à vous, Monsieur le maire, Madame la présidente, à Rome, ville jumelle de Paris, l’illumination de la façade du Capitole aux couleurs du drapeau français. C’était magnifique. C’est une image qui restera, et un symbole d’amitié qui restera aussi dans nos cœurs. Au nom de la France, je vous exprime à nouveau ma reconnaissance. Pourquoi est-ce que la barbarie a déclenché un tel élan de fraternité ? Parce que chacun a compris que c’était sa propre liberté qui était en jeu. Liberté de la presse, liberté d’expression, liberté de penser, liberté tout court car la liberté ne se divise pas. Le monde l’a compris, il s’est levé, avec calme et avec détermination. Tous les Italiens aussi l’ont compris. Et aujourd’hui qu’il me soit permis de souligner aussi l’expression immédiate de solidarité que j’ai reçue -dès mercredi dernier- de la part à la fois de la communauté juive et de la communauté musulmane de Rome. J’en ai été très émue. J’y ai vu la preuve que sans même que nous nous parlions nous nous étions compris sur l’essentiel : tous les hommes sont frères. Tous les hommes sont frères. Celui qui tue un homme tue l’Humanité toute entière, dit le Coran, que vous avez cité. Tu ne tueras point, dit la Bible. Nous disons la même chose. Enfin ces soutiens nous rappellent combien il est essentiel de lutter, avec force, contre les divisions comme contre les amalgames. Le Président de la République française, François Hollande, mais aussi le Premier ministre, Manuel Valls, ont appelé à l’unité. Le Premier ministre l’a rappelé hier à l’Assemblée nationale : sans les Juifs de France la France ne serait pas la France. Et ce qui vaut en France pour les juifs vaut aussi pour les musulmans. Notre République est fraternelle, la religion musulmane a toute sa place en France. Ceux qui ont commis ces actes, ces terroristes, ces criminels, ces fanatiques, n'ont rien à voir avec l’Islam. Le président Hollande l’a dit, je le redis. Le terrorisme n’a pas de religion et je ne veux appeler les assassins que par leur nom, qui n’est pas celui de Dieu mais seulement celui du Crime. Aussi, tout comme les actes antisémites, les actes contre les musulmans sont inacceptables. De leur côté, il est essentiel que les autorités musulmanes condamnent le plus fermement possible toute les formes d’instrumentalisation de l’islam à des fins idéologiques, comme vient de faire M. Abdellah Redouane, au nom de musulmans d’Italie, et il faut l’écouter. Aujourd’hui, nous sommes unis encore plus qu’hier. Ce que les criminels ont voulu atteindre, ce n’est pas seulement la France, c’est un idéal universel partagé par des femmes et des hommes de toutes nations et de toutes cultures. Et notre réponse, c’est notre unité, la tolérance, le respect de l’autre et le respect des lois, le vivre-ensemble. C’est donc avec force et avec solennité que je m’associe aujourd’hui à l’appel à la paix porté par vous tous ici à Rome, ville de civilisation, ville de dialogue, ville de liberté. Città della Pace. Je vous remercie./.