PALAZZETTO BRU ZANE CENTRE DE MUSIQUE ROMANTIQUE
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PALAZZETTO BRU ZANE CENTRE DE MUSIQUE ROMANTIQUE
STAGIONE 2014-2015 Palazzetto Bru Zane – lunedì 16 febbraio 2015, ore 20 L'heure exquise Marie-Nicole Lemieux, contralto Roger Vignoles, pianoforte PALAZZETTO BRU ZANE CENTRE DE MUSIQUE ROMANTIQUE FRANÇAISE La mélodie francese La mélodie francese – talvolta per due voci e pianoforte, più spesso per un solo cantante accompagnato – rappresenta indubbiamente il genere più elevato nella gerarchia dei repertori nell’Ottocento e nel primo Novecento. Il suo giusto apprezzamento presuppone una cultura poetica e un amore per il dettaglio spinti all’estremo. I pensieri simbolisti o, all’opposto, i versi tratti da Ronsard o Villon ne fanno un genere che non è errato considerare innanzitutto letterario. Questa raffinatezza – da taluni considerata elitaria – spiega il fatto che la mélodie rimanga un genere poco apprezzato dal «grande» pubblico, dato che una parte di questa musica (e curiosamente la parte più eseguita in concerto) molto spesso rifugge dall’espressione di sentimenti diretti. Il talento dell’interprete dev’essere quello di un narratore, l’arte del pianista quella di un’orchestra immaginaria. Lanciata da Gounod e Berlioz, la moda della mélodie fiorisce successivamente sia tra i conservatori (Dubois, Massé, Delibes, Paladilhe, Hahn…) sia tra le fila degli innovatori come Chausson, Debussy, Ravel e Poulenc, accanto ai quali troneggia il maestro incontestato del genere, Gabriel Fauré. La mélodie française La mélodie française – parfois pour deux voix et piano, plus souvent pour un seul chanteur accompagné – représente sans aucun doute le genre le plus élevé dans la hiérarchie des répertoires du XIXe et du premier XXe siècles. Sa juste appréciation suppose une culture poétique et un goût du détail portés à l’extrême. Les pensées symbolistes ou, à l’opposé, les vers empruntés à Ronsard ou Villon en font un genre qu’il n’est pas faux de considérer comme littéraire avant tout. Ce raffinement – qui a pu passer pour élitiste – explique que la mélodie demeure un genre peu prisé du « grand » public, d’autant qu’une partie de cette musique (et bizarrement la partie la plus jouée en concert) se refuse très souvent à l’expression de sentiments directs. Le talent de l’interprète doit être celui d’un conteur, l’art du pianiste, celui d’un orchestre imaginaire. Lancée par Gounod et Berlioz, la mode de la mélodie s’épanouit ensuite aussi bien chez les conservateurs (Dubois, Massé, Delibes, Paladilhe, Hahn…) que du côté des novateurs comme Chausson, Debussy, Ravel et Poulenc, à côté desquels siège le maître incontesté du genre, Gabriel Fauré. 1 1. Guillaume Lekeu Trois Poèmes (Guillaume Lekeu) : Sur une tombe – Ronde – Nocturne 4. Claude Debussy Fêtes galantes, 2e série (Paul Verlaine) : Les Ingénus – Le Faune – Colloque sentimental 2. Reynaldo Hahn Offrande (Paul Verlaine) D'une prison (Paul Verlaine) Puisque j’ai mis ma lèvre (Victor Hugo) L'heure exquise (Paul Verlaine) Fêtes galantes (Paul Verlaine) 5. Henri Duparc L'Invitation au voyage (Charles Baudelaire) La Vie antérieure (Charles Baudelaire) Sérénade florentine (Jean Lahor) Phidylé (Leconte de Lisle) 3. Ernest Chausson Le Charme (Paul Armand Silvestre) La Caravane (Théophile Gautier) Nell'ambito del Carnevale di Venezia Durata del concerto / Durée du concert 60 min. Le opere Les œuvres Negli anni Settanta dell’Ottocento, Fauré e Duparc danno lustro e prestigio alla mélodie francese; non per questo, tuttavia, il genere rinuncia al suo ruolo di divertissement mondano. Lo attestano, per esempio, le mélodies di Hahn, il cui edonismo si basa peraltro su mezzi più ambiziosi. L’arricchimento del linguaggio è in gran parte dovuto alla sensibilità letteraria dei musicisti stessi, che talora scrivono personalmente i propri testi, come fa Lekeu. Anche se bastano dei versi modesti a scatenare l’immaginazione dei compositori, i grandi poeti, tuttavia, occupano un posto di rilievo nei testi della seconda metà del XIX secolo. Baudelaire ispira a Duparc i suoi due titoli più celebri, L’invitation au voyage (1870) e La vie antérieure (1884). Accanto a lui troviamo Leconte de Lisle (Phidylé), Théodore de Banville, Théophile Gautier (La Caravane) e soprattutto Verlaine, colonna della produzione di Debussy tra il 1882 e il 1904 (data della seconda serie delle Fêtes galantes). È indicativo, inoltre, che Lekeu apponga in epigrafe alla sua Ronde il verso «E a noi piaceva quel gioco d’inganni», tratto dagli Ingénus di Verlaine. Numerose raccolte di mélodies incantano per la scioltezza del ritmo e la sensualità sonora. Per trasporre tali immagini evanescenti, evitando l’enfasi e il tratteggio troppo preciso, il canto adotta spesso un tono confidenziale e sembra emergere dalle gradazioni armoniche del pianoforte. Le lacrime si celano dietro una piroetta, deliziosi e frivoli divertissements tentano di tenere a distanza i turbamenti del cuore, di cui tuttavia si intuisce la gravità. Ma Banville, Lahor, Leconte de Lisle e Baudelaire condividono con Verlaine alcune tematiche, in particolare la dolorosa realtà che induce a rifugiarsi nel sogno, ove «tutto non è che ordine e bellezza, lusso, calma e voluttà». Dans les années 1870, Fauré et Duparc donnent à la mélodie française ses lettres de noblesse. Mais le genre ne renonce pas pour autant à son rôle de divertissement mondain. En témoignent, entre autres, les mélodies de Hahn, dont l’hédonisme repose pourtant sur des moyens plus ambitieux. L’enrichissement du langage est dû en grande partie à la sensibilité littéraire des musiciens qui, comme Lekeu, écrivent parfois leurs propres textes. S’il suffit de vers modestes pour déclencher leur imagination, les grands noms occupent cependant une place de choix dans la seconde moitié du XIXe siècle. Baudelaire inspire à Duparc ses deux plus célèbres titres, L’Invitation au voyage (1870) et La Vie antérieure (1884). Il côtoie Leconte de Lisle (Phidylé), Théodore de Banville, Théophile Gautier (La Caravane) et surtout Verlaine, socle de la création debussyste entre 1882 et 1904 (date de la deuxième série des Fêtes galantes). Il est en outre révélateur que Lekeu place en épigraphe de sa Ronde « Et nous aimions ce jeu de dupes », emprunté aux Ingénus de Verlaine. Nombre des recueils de mélodies envoûtent par la souplesse du rythme et la sensualité des sonorités. Pour transposer leurs images évanescentes, fuyant l’emphase et le dessin trop précis, le chant adopte souvent un ton de confidence et semble émerger des dégradés harmoniques du piano. Les larmes se dissimulent sous une pirouette, des divertissements délicieux et frivoles tentent de tenir à distance les émois du cœur dont on devine pourtant la gravité. Mais Banville, Lahor, Leconte de Lisle et Baudelaire partagent avec Verlaine certains sujets, en particulier la réalité douloureuse qui conduit à se réfugier dans le rêve où « tout n’est qu’ordre et beauté, luxe, calme et volupté ». 3 I compositori Les compositeurs Ernest Chausson (1855-1899) Nato in una famiglia facoltosa, Chausson poté giovarsi dell’istruzione di un precettore che, desideroso di offrirgli una solida cultura generale, lo iniziò molto presto alle discipline artistiche. Fu probabilmente sotto questo influsso che decise qualche anno dopo, una volta intrapresi studi giuridici coronati da un dottorato nel 1877, di abbracciare la carriera di compositore. Tra il 1879 e il 1880 fu iscritto al Conservatorio nelle classi di Massenet e di Franck. Ma fu soltanto con quest’ultimo che proseguì la propria formazione fino al 1883. Molto attento alle correnti più innovatrici, assistette nel 1882 alla prima esecuzione di Parsifal, e nel 1886 fu nominato segretario della Société nationale de musique. Da quel momento in poi non cessò di frequentare, fino alla tragica scomparsa in un incidente di bicicletta, i maggiori esponenti del mondo musicale, in particolare Duparc, Fauré e Debussy. A estrema dimostrazione della sua mente aperta e curiosa, il suo salotto di rue de Courcelles sarà uno dei luoghi più ricercati della capitale, frequentato tanto da Mallarmé quanto da Monet o Puvis de Chavannes. Esigentissimo, Chausson è autore di una sessantina di composizioni il cui stile unisce la sapienza di costruzione e di scrittura del suo maestro César Franck ai colori così particolari dell’arte wagneriana. Alcune sue opere figurano tra quelle più rappresentative della musica francese di fine Ottocento, come il dramma lirico Le Roi Arthus, la Sinfonia in si bemolle, il poema sinfonico Viviane, il Poème per violino e orchestra o i suoi numerosi lavori vocali (tra cui la Chanson perpétuelle) e cameristici. 4 Ernest Chausson (1855-1899) Issu d’une famille aisée, Chausson bénéficia de l’instruction d’un précepteur qui, soucieux de lui offrir une solide culture générale, l’initia très tôt aux disciplines artistiques. C’est sans doute sous cette influence qu’il décida, quelques années plus tard, après avoir suivi des études juridiques couronnées par un doctorat en 1877, d’embrasser une carrière de compositeur. Entre 1879 et 1880, il fut inscrit au Conservatoire dans les classes de Massenet et de Franck. Mais c’est avec ce dernier seul qu’il poursuivit sa formation jusqu’en 1883. Très attentif aux courants les plus novateurs, il assista en 1882 à la création de Parsifal, et fut nommé en 1886 secrétaire de la Société nationale de musique. Dès lors, il ne cessa de fréquenter, jusqu’à sa tragique disparition dans un accident de vélo, la fine fleur du monde musical, notamment Duparc, Fauré et Debussy. Ultime démonstration de son esprit ouvert et curieux, son salon de la rue de Courcelles aura été l’un des lieux les plus courus de la capitale, fréquenté aussi bien par Mallarmé que Monet ou Puvis de Chavannes. Très exigeant, il est l’auteur d’une soixantaine d’ouvrages dont le style associe à la science de la construction et de l’écriture franckiste les couleurs si particulières de l’art wagnérien. Certaines de ses œuvres comptent parmi les plus représentatives de la musique française de la fin du siècle, tels le drame lyrique Le Roi Arthus, la Symphonie en si bémol, le poème symphonique Viviane, le Poème pour violon et orchestre ou ses nombreuses pièces vocales (dont la Chanson perpétuelle) et de musique de chambre. Claude Debussy (1862-1918) Nato in un ambiente modesto, Debussy ricevette una prima educazione alquanto sommaria. I suoi studi musicali iniziarono verso il 1870, sotto la guida di Jean Cerutti e poi di Antoinette Mauté. Accortisi rapidamente delle sue capacità, lo iscrissero al Conservatorio nel 1872. Debussy seguì con alterna fortuna le classi di Marmontel (pianoforte), Durand (armonia) e Guiraud (composizione), prima di ottenere un primo prix de Rome nel 1884. Tre anni dopo lo ritroviamo assiduo frequentatore dei salotti e degli ambienti simbolisti. Scopre allora Bayreuth, i gamelan giavanesi, Musorgskij o Maeterlinck, ed elabora il proprio stile così particolare, fondato su una libertà formale e tecnica, una supremazia dei sensi sulla regola (nel rifiuto di qualunque gratuito accademismo) e un’assoluta padronanza della scrittura e dell’orchestra. A poco a poco la fama procuratagli da opere come il Prélude à l’après-midi d’un faune (1891-1894) o i Nocturnes per orchestra (1897-1899) gli conferisce lo statuto di capofila dell’avanguardia, posizione confermata nel 1902 dalla prima esecuzione dell’opera Pelléas et Mélisande. Personaggio chiave della storia della musica moderna, Debussy è autore di un catalogo ricco di centocinquanta opere che includono pressoché tutti gli organici. Tra i suoi contributi fondamentali citiamo la Suite bergamasque, i Préludes e le Images per pianoforte, La Mer, Jeux e le Images per orchestra, nonché vari lavori cameristici (tra cui un quartetto e tre sonate) e vocali (Proses lyriques, Chansons de Bilitis). Claude Debussy (1862-1918) Issu d’un milieu modeste, Debussy reçut une première éducation assez sommaire. Ses études musicales commencèrent vers 1870, sous la direction de Jean Cerutti puis d’Antoinette Mauté. Très vite conscients de ses capacités, ils l’inscrivirent au Conservatoire en 1872. Debussy suivit avec plus ou moins de bonheur les classes de Marmontel (piano), Durand (harmonie) et Guiraud (composition), avant d’obtenir un premier prix de Rome en 1884. Trois ans plus tard, on le retrouve fréquentant avec assiduité les salons et les milieux symbolistes. Il découvre alors Bayreuth, les gamelans javanais, Moussorgski ou Maeterlinck, et élabore son style si particulier, fondé sur une liberté formelle et technique, une primauté des sens sur la règle (dans un refus de tout académisme gratuit), et une maîtrise sans faille de l’écriture et de l’orchestre. Peu à peu, la réputation que lui valent des ouvrages comme le Prélude à l’après-midi d’un faune (1891-1894) ou les Nocturnes pour orchestre (1897-1899) lui confère le statut de chef de file de l’avant-garde, position que confirme, en 1902, la création de l’opéra Pelléas et Mélisande. Personnage-clef de l’histoire de la musique moderne, Debussy est l’auteur d’un catalogue riche de 150 œuvres touchant à presque toutes les formations. Parmi ses contributions majeures, citons la Suite bergamasque, les Préludes et les Images pour piano, La Mer, Jeux et les Images pour orchestre, ainsi que diverses pièces de musique de chambre (dont un quatuor et trois sonates) et de musique vocale (Proses lyriques, Chansons de Bilitis). 5 Henri Duparc (1848-1933) Nella storia della musica Duparc appare come un’eccezione. Allievo di Franck al Collegio dei Gesuiti, riceve tutta la propria istruzione da questo maestro senza mai entrare al Conservatorio. Pur partecipando alla fondazione della Société nationale de musique (1871), non vi ricopre alcun incarico ufficiale. All’influsso di Franck si somma quello di Liszt e soprattutto di Wagner, che Duparc scopre probabilmente ai Concerts Pasdeloup. In seguito assiste alla prima de L’Oro del Reno e de La Valchiria a Monaco, si reca a Bayreuth nel 1883 e nel 1886. Autore di una Sonata per violoncello e pianoforte, di alcune pagine pianistiche, di un mottetto per tre voci e organo, del poema sinfonico Lénore (1875), deve tuttavia la celebrità alle sue diciassette mélodies. In questo corpus spiccano Chanson triste, Soupir, Extase, Élégie, Phidylé e soprattutto le due mélodies su poesie di Baudelaire: L’Invitation au voyage e La Vie antérieure che è, nel 1884, la sua ultima partitura compiuta. Dopo quella data il compositore realizza ancora l’orchestrazione di una manciata di mélodies, trascrive per due pianoforti alcune opere per organo di Bach e di Franck. La musica seguita tuttavia a ossessionarlo. Dal 1879 al 1912 Duparc lavora all’opera La Roussalka senza terminarla e distrugge tutto ciò che compone. Affetto da iperestesia, viene colpito da cecità e paralisi. La tensione tra l’identità francese e il fascino per Wagner ha forse contribuito alla sua costante denigrazione di se stesso. Nondimeno Duparc ha saputo elaborare uno stile vocale, una scrittura pianistica e un linguaggio armonico la cui ricchezza, sottigliezza e originalità rimangono uniche. 6 Henri Duparc (1848-1933) Dans l’histoire de la musique, Duparc fait figure d’exception. Élève de Franck au Collège des Jésuites, il reçoit tout son enseignement de ce maître, sans jamais entrer au Conservatoire. S’il participe à la fondation de la Société nationale de musique (1871), il n’y occupe aucun poste officiel. À l’influence de Franck s’ajoute celle de Liszt et surtout de Wagner, qu’il découvre probablement aux concerts Pasdeloup. Puis Duparc assiste à la création de L’Or du Rhin et de La Walkyrie à Munich, se rend à Bayreuth en 1883 et 1886. Auteur d’une Sonate pour violoncelle et piano, de quelques pages pianistiques, d’un motet pour trois voix et orgue, du poème symphonique Lénore (1875), il doit toutefois sa célébrité à ses dixsept mélodies. De ce corpus se détachent Chanson triste, Soupir, Extase, Élégie, Phidylé, et surtout les deux mélodies sur des poèmes de Baudelaire : L’Invitation au voyage et La Vie antérieure qui, en 1884, est sa dernière partition achevée. Après cette date, le compositeur réalise encore l’orchestration d’une poignée de mélodies, transcrit pour deux pianos quelques œuvres pour orgue de Bach et de Franck. La musique continue pourtant de l’obséder. De 1879 à 1912, Duparc travaille à son opéra La Roussalka sans le terminer, et il détruit tout ce qu’il compose. Atteint d’hyperesthésie, il est gagné par la cécité et la paralysie. La tension entre son identité française et sa fascination pour Wagner a peut-être participé à son perpétuel dénigrement de soi. Cependant, Duparc a su élaborer un style vocal, une écriture pianistique et un langage harmonique dont la richesse, la subtilité et l’originalité restent uniques. Reynaldo Hahn (1874-1947) Nato a Caracas, Hahn si trasferisce a Parigi nel 1878. Il suo ingresso nell’alta società è facilitato dalle numerose relazioni della famiglia, appartenente alla borghesia d’affari venezuelana. Nel 1885 viene ammesso al Conservatorio di Parigi, dove ottiene solo magri risultati ma incontra il pianista Risler – amico con cui intratterrà una fitta corrispondenza per il resto della vita. È al di fuori delle istituzioni parigine che il giovane ottiene i primi successi e completa la propria formazione di compositore: allievo privato di Jules Massenet, Hahn si distingue nei salotti aristocratici (tra cui quello della principessa Mathilde) interpretando le mélodies che egli stesso ha composto, in particolare le Chansons grises (su testi di Verlaine) e gli Études latines. Il suo successo gli consente d’incontrare Stéphane Mallarmé, Edmond de Goncourt, Sarah Bernhardt e Marcel Proust, del quale diventerà amante e poi intimo amico. Naturalizzato francese nel 1912, Hahn chiede di partire per il fronte nel 1914 e lavora successivamente presso il Ministero della Guerra (1916). Mentre agli inizi del secolo la produzione di Hahn si era distinta all’Opéra-Comique (L’Île du rêve nel 1900 e La Carmélite nel 1902), nel periodo tra le due guerre si orienta invece verso l’operetta – Ciboulette (1923) e Malvina (1935) – e la commedia musicale, tra cui Mozart (1925) per Yvonne Printemps e Ô mon bel inconnu (1933) per Arletty. Dopo il 1945 Reynaldo Hahn riceve una consacrazione istituzionale: viene infatti nominato membro dell’Académie des beaux-arts e direttore dell’Opéra de Paris (1945-46). Reynaldo Hahn (1874-1947) Né à Caracas, Hahn s’installe à Paris en 1878. Son intégration dans la haute société est facilitée par les nombreux contacts entretenus par sa famille, issue de la bourgeoisie d’affaire vénézuélienne. Admis au Conservatoire de Paris en 1885, il n’y obtient que de maigres récompenses mais rencontre le pianiste Risler – ami avec lequel il entretiendra toute sa vie une correspondance suivie. Ses premiers succès musicaux et sa formation de compositeur se joueront en dehors des institutions parisiennes : élève particulier de Jules Massenet, Hahn se distingue dans les salons aristocratiques (dont celui de la princesse Mathilde) en interprétant les mélodies qu’il compose, notamment Les Chansons grises (sur des textes de Verlaine) et les Études latines. Son succès lui permet de rencontrer Stéphane Mallarmé, Edmond de Goncourt, Sarah Bernhardt et Marcel Proust, dont il sera l’amant puis l’ami intime. Naturalisé français en 1912, il demande à partir au front en 1914 puis travaille au ministère de la Guerre (1916). Alors qu’il s’était distingué à l’Opéra-Comique au début du siècle (L’Île du rêve en 1900 et La Carmélite en 1902), sa production durant l’entre-deux guerre s’oriente vers l’opérette – Ciboulette (1923) et Malvina (1935) – et la comédie musicale – dont Mozart (1925) pour Yvonne Printemps et Ô mon bel inconnu (1933) pour Arletty. Reynaldo Hahn obtient une consécration institutionnelle après 1945 : il est nommé membre de l’Académie des beaux-arts et directeur de l’Opéra de Paris (1945-1946). 7 Guillaume Lekeu (1870-1894) Nato in Belgio (a Heusy, vicino a Verviers), Guillaume Lekeu si trasferisce nel 1879 in Francia, a Poitiers, ma resterà legato per tutta la vita alla sua regione natale. Inizia a studiare musica nella banda del suo paese, e prosegue la propria formazione al di fuori delle istituzioni musicali tradizionali: impara a suonare il violino, il pianoforte e il violoncello, e inizia a comporre a partire dal 1885, sotto l’impulso di uno dei suoi professori al liceo di Poitiers. È a quest’epoca che nasce il suo interesse per i grandi maestri tedeschi; la passione per Wagner lo spinge, a 19 anni, a effettuare un pellegrinaggio a Bayreuth. Nel 1888, seguendo la professione del padre, commerciante di lane, la famiglia Lekeu si stabilisce a Parigi, e dall’anno successivo (dopo essersi recato a Bayreuth), Guillaume diventa allievo privato di César Franck. Nel novembre 1890, prima della morte del suo maestro, a Verviers ha luogo la prima esecuzione pubblica di un’opera di Lekeu: il Primo studio sinfonico, diretto dal suo amico Louis Kéfer. L’anno dopo, diventa allievo di Vincent d’Indy e, sollecitato da lui, si presenta al Prix de Rome belga, ove la sua cantata Andromède ottiene il secondo premio. Quel mezzo insuccesso si trasforma in successo allorché, agli inizi del 1892, il Gruppo dei Venti (Les XX) di Bruxelles lo invita a dirigere alcuni brani tratti dalla stessa cantata. Il violinista Eugène Ysaÿe ne fu così colpito da commissionare al giovane compositore l’opera che resta tuttora la più nota del suo catalogo, ovvero la Sonata per pianoforte e violino, eseguita per la prima volta da Ysaÿe per il Gruppo dei Venti nel marzo 1893, insieme ai Trois Poèmes per canto e pianoforte. 8 Guillaume Lekeu (1870-1894) Né en Belgique (à Heusy, près de Verviers), Guillaume Lekeu s’installe en France dès 1879, à Poitiers, mais restera toute sa vie attaché à sa région natale. Ses études musicales, débutées dans la fanfare de son village, se poursuivent en dehors des institutions musicales : il apprend à jouer du violon, du piano et du violoncelle, et commence à composer dès 1885, notamment sous l’influence de l’un de ses professeurs du lycée de Poitiers. Son intérêt pour les grands maîtres allemands s’éveille à cette époque et sa fascination pour Wagner le pousse, à 19 ans, à effectuer un pèlerinage à Bayreuth. En 1888, suivant la carrière de négociant de laine du père, la famille Lekeu s’installe à Paris et, dès l’année suivante (après s’être rendu à Bayreuth), Guillaume devient l’élève particulier de César Franck. En novembre 1890, avant le décès de ce dernier, Lekeu donne la première audition publique d’une ses œuvres à Verviers : la Première Étude symphonique, dirigée par son ami Louis Kéfer. L’année suivante, il devient l’élève de Vincent d’Indy et se présente à sa demande au prix de Rome belge, sa cantate Andromède obtenant le deuxième prix. Ce semi-échec devient un succès quand, au début de l’année 1892, le Cercle des XX de Bruxelles l’invite à diriger des extraits de cette cantate. Le violoniste Eugène Ysaÿe, alors impressionné par le jeune compositeur, lui commande l’œuvre qui reste la plus connue de son catalogue : la Sonate pour piano et violon, créée par Ysaÿe au Cercle des XX en mars 1893 en même temps que les Trois Poèmes pour chant et piano. I testi Les textes Guillaume Lekeu : Trois poèmes (testi del compositore) Sur une tombe – Ronde – Nocturne Su una tomba Sur une tombe Nel soave mattino di primavera aleggia il profumo dei fiori appena sbocciati; la carezza del vento culla le foglie novelle nel parco silenzioso del mistero della Morte. Sotto queste rose, le cui sorelle un tempo amavi, ora riposi, pura, indimenticabile Amica, riposi, nel tuo immortale pallore. Le sere invernali, in cui i miei pensieri riandavano al tuo ricordo, sono ormai passate; e la tua tomba oggi ho voluto rivedere. Oh! Che tu possa, da questa tomba amata ove rose e viole dolcemente proteggono il sonno tuo tranquillo, respirare l’aroma triste e delicato dell’immortale fiore che dal mio cuore è nato: il nostro eterno, eterno Amore! La printanière et douce matinée Est pleine du parfum des nouvelles fleurs ; La caresse du vent berce les jeunes feuilles du parc Silencieux du Mystère de la Mort. Sous ces roses, dont jadis tu as aimé les sœurs, Tu reposes, tu reposes, pure, inoubliable Amie, En ton immortelle pâleur. Les soirs d'hiver, où ma pensée A revécu ton souvenir, se sont enfuis ; Et c'est ta tombe qu'aujourd'hui j'ai voulu revoir. Oh ! Puisses-tu, de cette tombe aimée Où les violettes et les roses Protègent doucement ton paisible sommeil, Puisses-tu respirer la senteur triste et tendre De l'immortelle fleur qu'en mon cœur fit éclore Notre Amour éternel, notre Amour éternel ! 9 10 Girotondo Ronde Vieni, vieni, entra nel girotondo che canta nel chiarore dorato, scendente dal cielo stellato. Non restare a guardare la danza che oscilla in un ritmo inquietante davanti al tuo sguardo sognante. Venez, venez, mêlez-vous à la ronde Qui chante dans la clarté blonde, Tombant du ciel étoilé. Ne restez pas à regarder la danse, Rythme troublant qui se balance Sous votre œil songeur et voilé. Vieni, portami il tuo sorriso divino, portami la tua dolce beltà; accanto a me sentirai sussurrare i bisbigli d’amore di questa bella notte d’estate. Venez, apportez-nous votre divin sourire, Votre douce beauté ; Près de nous vous entendrez bruire Les murmures d'amour de ce beau soir d'été. Vieni, vieni, entra nel girotondo; non esiste dolore profondo alla tua radiosa età. Sai che tutto, qui, t’ama, che sei la gioia suprema dell’universo incantato. Venez, venez, mêlez-vous à la ronde ; Il n'est pas de peine profonde À votre âge ensoleillé. Vous savez bien que tout ici vous aime, Que vous êtes la joie suprême De l'univers émerveillé. Lascia che si risvegli, mia bella smemorata, il tuo cuore addormentato: sii felice con me, e infedele all’amico tuo infedele. Laissez se ranimer, ô ma belle oublieuse, Votre cœur endormi : Avec nous veuillez être heureuse, Et soyez infidèle à l'infidèle ami. Vieni, vieni, entra nel girotondo vorticoso come l’onda nel profumo dei baci; gusta con me l’amorosa ebbrezza: un’infinita soave carezza palpita nei tuoi occhi abbassati. Venez, venez, mêlez-vous à la ronde Qui tourbillonne comme l'onde Dans le parfum des baisers ; Venez goûter notre amoureuse ivresse : Tout l'infini de la caresse Palpite en vos yeux baissés. Le amanti verranno, folli, a una a una a prenderti per mano, e tu vedrai svanire, al chiar di luna, la tua felicità senza domani. Les amantes viendront, folles, l'une après l'une, Vous prendre par la main, Et vous verrez fuir, dans le clair de lune, Votre bonheur sans lendemain. Notturno Nocturne Dai prati lontani blu cupo ove fioriscono le stelle, scende, lenta e preziosa, la carezza di un velo di pallido argento nel velluto dell’ombra. Des prés lointains d'azur sombre Où fleurissent les étoiles, Descend, lente et précieuse, le caresse d'un long voile D'argent pâli dans le velours de l'ombre. Ai rami delle betulle, dei sorbi e dei pini, la lunga tenda appende le misteriose pieghe ove dorme il sonno delle strade e l’immemore pace del sogno e della terra. Aux branches des bouleaux, des sorbiers et des pins, La tenture suspend ses longs plis de mystère Où dort le sommeil des chemins Et l'oublieuse paix du rêve et de la terre. 11 L’aria fresca e pura, tra le foglie, esala un lento sospiro così dolce che sembra il desiderio di amate vergini morte L'air frais et pur, dans les feuillées, Laisse mourir un lent soupir Si doux qu'il semble le désir Des défuntes vierges aimées Cercando l’invisibile gioiello che va cullando, là presso il ruscello, la soave canzone mormorante dell’onda che sorride nella spuma... Cherchant l'invisible joyau Que va berçant, près du ruisseau, La chanson murmurante et douce. De l'onde rieuse en la mousse... La luna splende come un fermaglio d’oro e, profumando la pianura serena, l’erica s’addormenta nell’ombra luminosa. La lune resplendit comme une agrafe d'or ! Et, parfumant la plaine heureuse, La bruyère s'endort Dans l'ombre lumineuse. Reynaldo Hahn : Offrande (testo di Paul Verlaine) 12 Ecco ramaglie e frutta, fiori e foglie, ed ecco il mio cuore che batte solamente per voi. Non dilaniatelo con le vostre mani bianche, e agli occhi belli dolce sia l’umile dono. Voici des fruits, des fleurs, des feuilles et des branches Et puis voici mon cœur qui ne bat que pour vous. Ne le déchirez pas avec vos deux mains blanches Et qu'à vos yeux si beaux l'humble présent soit doux. Eccomi a voi coperto ancora di rugiada ghiacciata sulla fronte al vento del mattino. Soffrite che la mia stanchezza riposi ai vostri piedi, J'arrive tout couvert encore de rosée Que le vent du matin vient glacer à mon front. Souffrez que ma fatigue, à vos pieds reposée, sognando i cari istanti che la blandiranno. Lasciate ch’io muova sul giovane seno il capo tutto sonoro ancora dei vostri ultimi baci; fate che dopo la buona tempesta si plachi oh voi che riposate, fate ch’io dorma, un poco. Rêve des chers instants qui la délasseront. Sur votre jeune sein laissez rouler ma tête Toute sonore encore de vos derniers baisers ; Laissez-la s'apaiser de la bonne tempête, Et que je dorme un peu puisque vous reposez. Reynaldo Hahn : D'une prison (testo di Paul Verlaine) Il cielo, lassù oltre il tetto, così azzurro e sereno! Un albero, lassù oltre il tetto, dondola la sua chioma. Le ciel est, par-dessus le toit, Si bleu, si calme ! Un arbre, par-dessus le toit, Berce sa palme. La campana, nel cielo che scorgo, rintocca dolcemente. Un uccello, nell'albero che scorgo, canta un lamento. La cloche, dans le ciel qu'on voit, Doucement tinte. Un oiseau sur l'arbre qu'on voit Chante sa plainte. Dio mio, Dio mio! La vita è là, semplice e tranquilla. Un rumore pacifico, sale dalla città. Mon Dieu, mon Dieu, la vie est là Simple et tranquille. Cette paisible rumeur-là Vient de la ville. Che cosa hai fatto, tu qui ridotto in perpetua tristezza, dimmi, che cosa ne hai fatto, della tua giovinezza? Qu'as-tu fait, ô toi que voilà Pleurant sans cesse, Dis, qu'as-tu fait, toi que voilà, De ta jeunesse ? 13 Reynaldo Hahn : Puisque j'ai mis ma lèvre (testo di Victor Hugo) 14 Poiché la tua coppa ancor piena alle labbra ho portato; poiché la mia fronte impallidita sulla tua ho posato; poiché talvolta ho respirato il dolce fiato della tua anima, profumo nell’ombra sprofondato; Puisque j'ai mis ma lèvre à ta coupe encore pleine ; Puisque j'ai sur ton front posé mon front pâli ; Puisque j'ai respiré parfois la douce haleine De ton âme, parfum dans l'ombre enseveli ; Poiché mi è stato dato di sentirti pronunciare le parole in cui s’esprime il mistero del cuore; poiché ti ho visto piangere, poiché ho visto sorridere la tua bocca sulla mia e i tuoi occhi nei miei; Puisqu'il me fut donné de t'entendre me dire Les mots où se répand le cœur mystérieux ; Puisque j'ai vu pleurer, puisque j'ai vu sourire Ta bouche sur ma bouche et tes yeux dans mes yeux ; Ora posso dire agli anni che volano via veloci: – Passate! Passate pure! Non posso più invecchiare! Andatevene pure coi vostri fiori appassiti; ho nell’anima un fiore che nessuno potrà mai rubare! Je puis maintenant dire aux rapides années : – Passez ! passez toujours ! Je n'ai plus à vieillir ! Allez-vous-en avec vos fleurs toutes fanées ; J'ai dans l'âme une fleur que nul ne peut cueillir ! Le vostre ali, all’urtarlo, non verseranno una goccia del vaso che mi disseta e fino all’orlo ho riempito. La mia anima ha ben più fuoco delle ceneri che recate, e il mio cuore molto più amore dell’oblio che portate! Votre aile en le heurtant ne fera rien répandre Du vase où je m'abreuve et que j'ai bien rempli. Mon âme a plus de feu que vous n'avez de cendre ! Mon cœur a plus d’amour que vous n’avez d’oubli ! Reynaldo Hahn : L'heure exquise (testo di Paul Verlaine) La luna bianca splende nei boschi; e da ogni ramo tra foglia e foglia esce una voce… La lune blanche Luit dans les bois ; De chaque branche Part une voix Sous la ramée... O mia diletta. Ô bien-aimée. Lo stagno riverbera, specchio profondo, la figurina nera del salice là piange il vento… L'étang reflète, Profond miroir, La silhouette Du saule noir Où le vent pleure... Sogniamo, è tempo. Rêvons, c'est l'heure. Un vasto e tenero acquietamento sembra venire dal firmamento iridescente… Un vaste et tendre Apaisement Semble descendre Du firmament Que l'astre irise... L’ora è ammaliante. C'est l'heure exquise. 15 Reynaldo Hahn : Fêtes galantes (testo di Paul Verlaine) 16 Chi se ne va per serenate e le belle che stanno a sentire scambiano ciarle insulse sotto le fronde canterine. Les donneurs de sérénades Et les belles écouteuses Échangent des propos fades Sous les ramures chanteuses. Ed è Aminta ed è Tirsi, ed è l’eterno Clitandro, e Dàmide che alle crudeli dona teneri versi. C'est Tircis et c'est Aminte, Et c'est l'éternel Clitandre, Et c'est Damis qui pour mainte Cruelle fait maint vers tendre. Le corte giacchine di seta, le vesti lunghe con strascico, e l’eleganza e l’allegrezza e le bluastre ombre molli, Leurs courtes vestes de soie, Leurs longues robes à queues, Leur élégance, leur joie Et leurs molles ombres bleues, nell’estasi van roteando di una luna grigiorosata, mentre al brividìo della brezza il mandolino va cianciando. Tourbillonnent dans l'extase D'une lune rose et grise, Et la mandoline jase Parmi les frissons de brise. Ernest Chausson : Le Charme (testo di Paul-Armand Silvestre) Quando mi ha sorpreso il tuo sorriso, tutto il mio essere fremere ho sentito, ma che cosa m’abbia soggiogato, allora non l’avevo ancor capito. Quand ton sourire me surprit, Je sentis frémir tout mon être, Mais ce qui domptait mon esprit, Je ne pus d’abord le connaître. Quando il tuo sguardo su di me si è posato, ho sentito la mia anima fondere, ma che mai fosse quel turbamento, non ho saputo rispondere. Quand ton regard tomba sur moi, Je sentis mon âme se fondre, Mais ce que serait cet émoi, Je ne pus d’abord en répondre. A conquistarmi per sempre è stato un incanto più dolente; che ti amavo ho saputo quando la tua prima lacrima ho veduto. Ce qui me vainquit à jamais, Ce fut un plus douloureux charme ; Et je n’ai su que je t’aimais, Qu’en voyant ta première larme. Ernest Chausson : Le Caravane (testo di Théophile Gautier) La carovana umana nel Sahara del mondo, per questa via degli anni che non ha più ritorno, va strascicando i piedi, arsa al fuoco del giorno, bevendo dalle braccia il sudor che l’inonda. La caravane humaine au Sahara du monde, Par ce chemin des ans qui n'a plus de retour, S'en va traînant le pied, brulée aux feux du jour, Et buvant sur ses bras la sueur qui l'inonde. 17 Ruggisce il gran leone, infuria la tempesta: all’orizzonte vago, né minareto, né torre; l’unica ombra in vista è quella dell’avvoltoio, che solca il cielo, cercando la sua preda immonda. Le grand lion rugit et la tempête gronde : À l'horizon fuyard, ni minaret, ni tour ; La seule ombre qu'on ait, c'est l'ombre du vautour, Qui traverse le ciel, cherchant sa proie immonde. Andiamo sempre avanti, ed ecco che scorgiamo qualcosa di verde che a dito ci mostriamo: è un bosco di cipressi, cosparso di bianche lapidi. L'on avance toujours, et voici que l'on voit Quelque chose de vert que l'on se montre au doigt : C'est un bois de cyprès, semé de blanches pierres. Dio, perché riposiate, nel deserto del tempo, al posto delle oasi ha posto i cimiteri: stendetevi e dormite, viaggiatori affannati! Dieu, pour vous reposer, dans le désert du temps, Comme des oasis a mis les cimetières : Couchez-vous et dormez, voyageurs haletants ! Claude Debussy : Fêtes galantes, 2e série (testo di Paul Verlaine) Les Ingénus – Le Faune – Colloque sentimental 18 Gli ingenui Les Ingénus I tacchi alti lottavano contro le gonne lunghe, così che a seconda del terreno e del vento balenavano a tratti le caviglie, ahi spesso intercettate! E a noi piaceva quel gioco d’inganni. Les hauts talons luttaient avec les longues jupes, En sorte que, selon le terrain et le vent, Parfois luisaient des bas de jambes, trop souvent Interceptés ! Et nous aimions ce jeu de dupes. Sotto il fogliame l’aculeo di un insetto geloso insidiava talvolta il collo delle belle, ed era un lampeggiar di nuche bianche, ad abbagliare i nostri giovani occhi pazzi. Parfois aussi le dard d'un insecte jaloux Inquiétait le col des belles sous les branches, Et c'étaient des éclairs soudains des nuques blanches, Et ce régal comblait nos jeunes yeux de fous. Cadeva la sera, equivoca sera d’autunno: al nostro braccio le belle, appese sognanti, sussurrarono allora parole tanto speciose, che ancora ne è stupefatta l’anima, tremante. Le soir tombait, un soir équivoque d'automne : Les belles se pendant rêveuses à nos bras, Dirent alors des mots si spéciaux, tout bas, Que notre âme, depuis ce temps, tremble et s'étonne. Il fauno Le Faune Un vecchio fauno di terracotta Ride al centro delle aiuole, presago forse d’un seguito maligno agli istanti sereni Un vieux faune de terre cuite Rit au centre des boulingrins, Présageant sans doute une suite Mauvaise à ces instants sereins che mi guidarono e ti guidarono, – malinconici pellegrini – a quest’ora che in fuga volteggia, a suon di tamburello. Qui m'ont conduit et t'ont conduite, – Mélancoliques pélerins, – Jusqu'à cette heure dont la fuite Tournoie au son des tambourins. 19 20 Colloquio sentimentale Colloque sentimental Nel vecchio parco solitario e gelido, passavano due forme poco fa. Hanno occhi morti, hanno labbra molli, e le parole si odono a stento. Dans le vieux parc solitaire et glacé Deux formes ont tout à l'heure passé. Leurs yeux sont morts et leur lèvres sont molles, Et l'on entend à peine leurs paroles. Nel vecchio parco solitario e gelido, due spettri rievocavano il passato. Dans le vieux parc solitaire et glacé Deux spectres ont évoqué le passé. – Ti ricordi dell’estasi di un tempo? – Perché volete che me ne ricordi? -- Te souvient-il de notre extase ancienne ? -- Pourquoi voulez-vous donc qu'il m'en souvienne ? – Al solo nome mio ti batte il cuore? L’anima mia vedi sempre in sogno? – Non la vedo. -- Ton cœur bat-il toujours à mon seul nom ? Toujours vois-tu mon âme en rêve? -- Non. – Ah! I bei giorni di una gioia indicibile che univano le nostre bocche! – è possibile. Ah ! Les beaux jours de bonheur indicible Où nous joignions nos bouches ! -- C'est possible. – Com’era azzurro il cielo, e grande la speranza! – La speranza fuggì, vinta, nel cielo nero. -- Qu'il était bleu, le ciel, et grand l'espoir ! -- L'espoir a fui, vaincu, vers le ciel noir. Andavano così tra l’avena selvatica, e ne udì le parole soltanto la notte. Tels ils marchaient dans les avoines folles, Et la nuit seule entendit leurs paroles. Henri Duparc : L'Invitation au voyage (testo di Charles Baudelaire) Andare, o sorella, o fanciulla, come sarebbe dolce, laggiù andare (ci pensi?) a vivere, tu e io! Amare a sazietà Amare e morire Nel paese che ti rassomiglia! I soli inumiditi Di quegli inquieti cieli pel mio spirito Hanno l’incanto così misterioso Dei tuoi occhi ingannevoli, splendenti tra le lacrime. Mon enfant, ma sœur, Songe à la douceur D'aller là-bas vivre ensemble ! Aimer à loisir, Aimer et mourir Au pays qui te ressemble ! Les soleils mouillés De ces ciels brouillés Pour mon esprit ont les charmes Si mystérieux De tes traîtres yeux, Brillant à travers leurs larmes. Tutto, laggiù, è ordine e bellezza, lusso, calma e voluttà. Là, tout n'est qu'ordre et beauté, Luxe, calme et volupté. Guarda: vedi su quei canali vascelli dormire, di umor vagabondo. Perché sia pago perfino il minimo tuo desiderio sono venuti di capo al mondo. I soli declinanti rivestono i campi, i canali, Vois sur ces canaux Dormir ces vaisseaux Dont l'humeur est vagabonde; C'est pour assouvir Ton moindre désir Qu'ils viennent du bout du monde. Les soleils couchants Revêtent les champs, 21 la città intera, di giacinto e d’oro. Il mondo s’addormenta in una calda luce. Les canaux, la ville entière, D'hyacinthe et d'or ; Le monde s'endort Dans une chaude lumière. Tutto, laggiù, è ordine e bellezza, lusso, calma e voluttà. Là, tout n'est qu'ordre et beauté, Luxe, calme et volupté. Henri Duparc : La Vie antérieure (testo di Charles Baudelaire) Sotto spaziosi portici gran tempo ho abitato, che i soli lampeggianti sul mare coloravano, e che i loro pilastri, maestosi e dritti, a sera somiglianti facevano a caverne basaltiche. I marosi, rivolvendo le immagini dei cieli, in modo mistico e solenne mischiavano ai colori del tramonto, riflesso dai miei occhi, i forti accordi della loro musica possente e ricca. Là ho vissuto in calme voluttà, nell’azzurro circondato dalle onde, da splendori e schiavi ignudi che, intrisi di profumi, sventolando 22 J'ai longtemps habité sous de vastes portiques Que les soleils marins teignaient de mille feux, Et que leurs grands piliers, droits et majestueux, Rendaient pareils, le soir, aux grottes basaltiques. Les houles, en roulant les images des cieux, Mêlaient d'une façon solennelle et mystique Les tout puissants accords de leur riche musique Aux couleurs du couchant reflété par mes yeux. C'est là que j'ai vécu dans les voluptés calmes, Au milieu de l'azur, des vagues, des splendeurs Et des esclaves nus, tout imprégnés d'odeurs, le palme rinfrescavan la mia fronte, e a cui solo importava approfondire il male chiuso dentro il mio languire. Qui me rafraîchissaient le front avec des palmes, Et dont l'unique soin était d'approfondir Le secret douloureux qui me faisait languir. Henri Duparc : Sérénade florentine (testo di Henri Cazalis, alias Jean Lahor) Stella, la cui beltà risplende come un diamante nella notte, guarda la mia amata che ha chiuso gli occhi, E su di lei fai scendere la benedizione del cielo. Étoile, dont la beauté luit Comme un diamant dans la nuit, Regarde vers ma bien-aimée Dont la paupière s'est fermée, Et fais descendre sur ses yeux La bénédiction des cieux. S’addormenta: e tu dalla finestra entra nella sua stanza beata; come un bacio, sul suo candore, pòsati fino all’aurora, e fa che un astro sorgente d’amore possa sognare allora. Elle s'endort : par la fenêtre En sa chambre heureuse pénètre ; Sur sa blancheur, comme un baiser, Viens jusqu'à l'aube te poser, Et que sa pensée alors rêve D'un astre d'amour qui se lève. 23 Henri Duparc : Phidylé (testo di Leconte de Lisle) 24 L’erba è morbida al sonno sotto i freschi pioppi, presso i pendii muschiosi donde le sorgenti bagnano in mille rivoli i prati in fiore per poi andare a perdersi nei cupi boschi. L'herbe est molle au sommeil sous les frais peupliers, Aux pentes des sources moussues, Qui dans les prés en fleur germant par mille issues, Se perdent sous les noirs halliers. Riposa, o Phidylé! Il mezzogiorno splende tra le foglie, e invita al sonno. Tra timo e trifoglio, in pieno sole, solo le api volubili si sentono ronzare. Repose, ô Phidylé ! Midi sur les feuillages Rayonne et t'invite au sommeil. Par le trèfle et le thym, seules, en plein soleil, Chantent les abeilles volages. Una calda fragranza aleggia sui sentieri, i rossi fiori dei campi chinano il capo, e gli uccelli, rasentando in volo la collina, cercano l’ombra della rosa canina. Un chaud parfum circule au détour des sentiers, La rouge fleur des blés s'incline, Et les oiseaux, rasant de l'aile la colline, Cherchent l'ombre des églantiers. Ma quando l’Astro, calando lungo l’arco fiammante del suo corso, vedrà i suoi ardori placarsi, che il tuo più bel sorriso e il tuo bacio più dolce mi ricompensino della lunga attesa! Mais, quand l'Astre, incliné sur sa courbe éclatante, Verra ses ardeurs s'apaiser, Que ton plus beau sourire et ton meilleur baiser Me récompensent de l'attente ! La traduzione delle poesie di Paul Verlaine Offrande, L'heure exquise, Fêtes galantes, Les Ingénus, Le Faune, Colloque sentimental, è tratta da Verlaine, Prose e poesie, trad. di Sandro Bajini e Diana Grange Fiore, I Meridiani, Mondadori, Milano 2013. La traduzione di D'une prison di Verlaine è di Ferdinando Albeggiani. Le poesie di Charles Baudelaire Invitation au voyage e La vie antérieure sono tratte da Baudelaire, I fiori del male, trad. di Luigi de Nardis, Feltrinelli, Milano 1990. Il Palazzetto Bru Zane è a disposizione degli aventi diritto per quanto riguarda le fonti letterarie che non è riuscito a contattare. Gli interpreti Les interprètes Marie-Nicole Lemieux, contralto Nella sua infanzia e nei suoi anni di studio in Québec, Marie-Nicole Lemieux ha maturato una solida formazione, sviluppando su questa base una voce unica, coltivata al Conservatorio di Chicoutimi e poi al Conservatorio di Musica di Montréal con Marie Daveluy. Le sue qualità vocali si rivelano in modo prorompente quando vince il Prix de la Reine Fabiola e il Prix du Lied au Concours Reine Elisabeth de Belgique. Inizia allora una carriera internazionale che la porta a esibirsi con direttori quali Bernard Haitink, Simon Rattle, Antonio Pappano, Daniele Gatti, Michel Plasson… In concerto, interpreta brillantemente i capisaldi del repertorio per contralto; del resto, l’ampiezza della sua tavolozza vocale fa di lei una delle poche artiste capaci di dedicarsi al recital. Ne me refuse pas, recital di arie d’opera francesi con l’Orchestre national de France realizzato con il sostegno discografico del Palazzetto Bru Zane, le è valso il Prix de l’Académie Charles Cros e le ha dischiuso una serie di ruoli da protagonista, da Didon (Les Troyens) a Carmen, a Charlotte (Werther). MarieNicole Lemieux è ufficiale dell’Ordre National du Québec, cavaliere dell’Ordre de la Pléiade e dottore honoris causa dell’università del Québec a Chicoutimi. Marie-Nicole Lemieux, contralto De son enfance et de ses études au Québec, Marie-Nicole Lemieux a gardé un solide naturel sur lequel s’est épanouie une voix unique, travaillée au Conservatoire de Chicoutimi puis au Conservatoire de musique de Montréal auprès de Marie Daveluy. Ses qualités vocales éclatent lorsqu’elle remporte le Prix de la Reine Fabiola et le Prix du Lied au Concours Reine Elisabeth de Belgique. Elle commence alors une carrière internationale, rencontrant des chefs comme Bernard Haitink, Simon Rattle, Antonio Pappano, Daniele Gatti, Michel Plasson… En concert, elle poursuit une brillante carrière au service des pièces maîtresses du répertoire pour alto. L’étendue de sa palette vocale en fait par ailleurs une des rares artistes capables de se vouer au récital. Ne me refuse pas, récital d’airs d’opéra français avec l’Orchestre national de France soutenu par le Palazzetto Bru Zane, au disque lui a valu le Prix de l’Académie Charles Cros. Il lui a également ouvert la voie vers une palette de rôles majeurs, de Didon à Carmen en passant par Charlotte (Werther). Marie-Nicole Lemieux est Officier de l’Ordre National du Québec, Chevalière de l’Ordre de la Pléiade et docteur honoris causa de l’université du Québec à Chicoutimi. 25 Roger Vignoles, pianoforte Nel corso della sua carriera, Roger Vignoles ha collaborato con grandi voci come Elisabeth Söderström, Kiri Te Kanawa, Sir Thomas Allen, Barbara Bonney, Kathleen Battle, Christine Brewer, Brigitte Fassbaender, Bernarda Fink, Susan Graham, Thomas Hampson, Lorraine Hunt Lieberson, Dame Felicity Lott, Mark Padmore, John Mark Ainsley, Roderick Williams, Joan Rodgers, Sarah Walker, Measha Brueggergosman e Kate Royal. Oltre a esibirsi sulle scene internazionali, Roger Vignoles ottiene grandi successi anche in campo discografico. Tra le sue registrazioni recenti o imminenti, citiamo Der Wanderer di Schubert, un CD di Lieder e ballate di Carl Loewe con Florian Boesch e uno di mélodies di Tomášek con Renata Pokupić per Hyperion; l’Italienisches Liederbuch di Wolf con Joan Rodgers e Roderick Williams per Champs Hill; Before Life and After di Britten con Mark Padmore per Harmonia Mundi (che ha ottenuto il prestigioso Diapason d’or e il Prix Caecilia nel 2009). Si dedica anche alla direzione d’orchestra e all’insegnamento in masterclass. I momenti salienti della sua stagione 2014-2015 comprendono recital con Renata Pokupić, Christopher Maltman, Marie-Nicole Lemieux, John-Mark Ainsley, Mark Padmore, Florian Boesch, Roderick Williams e Dmitry Sitkovetsky. 26 Roger Vignoles, piano Au cours de sa carrière, Roger Vignoles a collaboré avec de grandes voix comme Elisabeth Söderström, Dame Kiri Te Kanawa, Sir Thomas Allen, Barbara Bonney, Kathleen Battle, Christine Brewer, Brigitte Fassbaender, Bernarda Fink, Susan Graham, Thomas Hampson, Lorraine Hunt Lieberson, Dame Felicity Lott, Mark Padmore, John Mark Ainsley, Roderick Williams, Joan Rodgers, Sarah Walker, Measha Brueggergosman et Kate Royal. Tout en se produisant sur la scène internationale, Roger Vignoles remporte un vif succès dans le domaine discographique. Parmi ses enregistrements récents et à paraître, nous pouvons citer Schubert : Der Wanderer, des lieder et ballades de Carl Loewe avec Florian Boesch ainsi que des mélodies de Tomášek avec Renata Pokupić pour Hyperion ; l’Italienisches Liederbuch de Wolf avec Joan Rodgers et Roderick Williams pour Champs Hill ; Before Life and After de Britten avec Mark Padmore pour Harmonia Mundi (qui a reçu le prestigieux Diapason d’or et le Prix Caecilia en 2009). Il se dédie également à la direction et à l’ensegnement en masterclasses. Les temps forts de sa saison 20142015 comprennent des récitals avec Renata Pokupic, Christopher Maltman, Marie-Nicole Lemieux, John-Mark Ainsley, Mark Padmore, Florian Boesch, Roderick Williams et Dmitry Sitkovetsk. Prossimi eventi al Palazzetto Bru Zane Prochains événements au Palazzetto Bru Zane Domenica 1 marzo Concerto per le famiglie Ore 15-16: laboratorio di preparazione (a cura di Diana d'Alessio) Ore 16-16.30: merenda Ore 16.30: concerto dell'Ex Novo Ensemble Musiche di SAINT-SAËNS, CAPLET Per genitori e bambini a partire dai sei anni Sabato 7 marzo Comporre al femminile Ore 19: Nicolas Stavy presenta la figura della compositrice Hélène de Montgeroult conversando con Alexandre Dratwicki, direttore scientifico del Palazzetto Bru Zane Ore 20: concerto Musiche di MONTGEROULT, M. JAËLL, BONIS Nicolas Stavy, pianoforte Ingresso gratuito. Prenotazione obbligatoria Domenica 29 marzo Concerto per le famiglie Storie sonanti Ore 15.30-16.30 a cura di Barchettablu Per genitori e bambini dai quattro ai sei anni Martedì 31 marzo, ore 18 Presentazione del festival dedicato a George Onslow Conversazione-concerto con le artiste del Quatuor Ardeo e Alexandre Dratwicki, direttore scientifico del Palazzetto Bru Zane Ingresso libero. Consigliata la prenotazione Finale con brindisi Sabato 11 aprile, ore 20 Generazione romantica Musiche di ONSLOW, SAINT-SAËNS, ALKAN, CHOPIN Emmanuelle Bertrand, violoncello Pascal Amoyel, pianoforte Domenica 12 aprile, ore 17 Quartetto d'archi Musiche di Onslow Quatuor Diotima Contributi musicologici Louise Bernard de Raymond, Hélène Cao, Fanny Gribenski, Étienne Jardin, Nicolas Southon Traduzioni Arianna Ghilardotti, Paolo Vettore Palazzetto Bru Zane Centre de musique romantique française San Polo 2368, 30125 Venezia - Italia tel. +39 041 52 11 005 bru-zane.com