Alla vostra attenzione un breve scritto di Marc Strauss, riflessione in
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Alla vostra attenzione un breve scritto di Marc Strauss, riflessione in
Alla vostra attenzione un breve scritto di Marc Strauss, riflessione in chiave psicoanalitica all’indomani dei gravi attentati terroristici di Parigi. In Francia tali fatti hanno riaperto il dibattito sulle questioni sociali, tanto da far dichiarare al Primo Ministro Manuel Valls che “esiste un apartheid territoriale, sociale ed etnico”, evocando la miseria delle banlieue e le discriminazioni razziali che condurrebbero a covare tensioni e rancori viscerali. Le parole di Marc Strauss ci interrogano al di là dei confini nazionali francesi. La traduzione in italiano è a cura del Forum Psicoanalitico Lacaniano (FPL) di Napoli. Angela Coppola delegato FPL Chers Collègues, Les évènements que nous avons vécus début janvier à Paris ont suscité nombre de commentaires où la psychanalyse était singulièrement absente. Lacan a pourtant proposé, pour rendre compte des formes contemporaines du malaise dans la civilisation, des repères qui permettent de ne pas s’en tenir au discours du maître et ses idéaux mis à mal. Je me permets donc de vous adresser ce texte dont j’ai rédigé une première version le 25 janvier. Il n’apprendra pas grand chose au lecteur de nos listes, mais une question reste posée, sur le principe et sur la forme : pensons-nous utile de faire entendre notre point de vue au-delà de nos cercles analytiques ? Et si oui, comment procéder pour avoir quelque chance d’être entendus ? Bien cordialement à vous, Marc Strauss Procès de ségrégation ou apartheid ? Lacan, en 1967, la mondialisation n’étant encore qu’à ses débuts, écrivait : « Notre avenir de marchés communs trouvera sa balance d’une extension de plus en plus dure des procès de ségrégation. » Il présente cette extension comme la « conséquence du remaniement des groupements sociaux par la science, et nommément de l’universalisation qu’elle y introduit ». En 1969, sans doute pris par un sentiment d’urgence suite aux évènements récents, il a formalisé les liens sociaux à partir de la façon dont un sujet institue l’autre comme un interlocuteur, un partenaire dont la parole vaut. Un groupe se détermine donc par les valeurs et les interdits que partagent ceux qui le constituent, et au regard desquels ils se supportent comme humains. Dans une société non universalisée, les groupes séparés cohabitent à travers les procès qu’ils s’y font, chacun y reconnaissant la prépondérance d’une parole qui leur assigne à tous leurs limites. Parallèlement, la science moderne, dont il n’est pas question de contester les acquis, a introduit dans nos vies une toute autre dimension de la valeur, la réduisant à ce qui est « objectivement » calculable, sans que le sujet y soit pris en compte. Si le pacte de parole n’est plus fondamental pour se reconnaître comme homme, celui-ci se réduit à son corps, et finalement à sa valeur marchande. Le seul universel matérialisable est en effet l’argent, qui laisse chacun désemparé quant à ce qui fonde sa valeur comme humain. Ainsi le différent, au lieu de se régler plus ou moins aimablement dans un prétoire, qui n’a jamais exclu le champ de bataille, se fait toujours plus dur, et les positions plus inflexibles. A l’extrême se profile le rejet de tout ce qui serait recevable de l’autre, sa négation. Ne soyons pas plus timides que Lacan : ce sont les camps qu’il présentait en 1967 comme le modèle précurseur de cet horizon. Les moyens techniques de la modernité y ont été utilisés pour la première fois afin d’opérer une ségrégation radicale d’êtres vivants qui, pour être aussi parlants, n’en étaient pas pour autant reconnus comme humains. Ces repères inédits pour éclairer la forme contemporaine du malaise dans la civilisation sont encore peu connus. L’actualité nous encourage à nous en ressaisir, puisque les attentats de ces derniers jours a été une manifestation de ce refus de reconnaître dans tout homme un interlocuteur possible. Qu’y opposer ? Comment sauver l’espace du prétoire, de la négociation, comme a su le faire la Chancelière fédérale allemande avec la Grèce, en assouplissant sa position avant même l’inéluctable confirmation des urnes ? La solution est-elle de ranimer les valeurs intangibles qui unissent la communauté ? La marche du 11 janvier 2015 en a été la gigantesque incantation. Depuis se déclinent indéfiniment les hypothèses sur le déclin de ces valeurs, et les solutions pour les restaurer. Et en attendant de les avoir trouvées, il reste à préserver l’ordre public. Lacan n’a jamais plaidé pour une restauration des idéaux qui relèvent d’un discours précédant la science ; il ne rêvait pas d’empêcher ses effets logiquement déductibles, dont cette violence croissante de la ségrégation, que le Premier Ministre a désignée avec le terme d’apartheid. Lacan s’appuyait sur ce qui n’est jamais universalisable : le sujet, dans la singularité radicale de son existence, qui le fait être différent de tous, tout en appartenant à un collectif. Cette différence fait l’objet même de la psychanalyse, avec l’inconscient. En quoi elle n’est pas une alternative à l’universalisation, mais un repère plus ajusté pour atténuer la dureté de ses effets que l’est l’espoir vain de ressusciter l’empire perdu des valeurs collectives. Non que celles-ci ne soient indispensables : sans elles il n’est pas de pacte de parole qui tienne, trahison comprise. Mais elles ne peuvent plus répondre seules à l’universalisation qui, s’y ajoutant, les dénie. L’appoint est donc aussi à chercher du côté de ce que Lacan a produit comme le plus récent des discours apparu dans l’histoire, l’analytique, qualifiant la psychanalyse de « poumon artificiel de la science ». Un comble, puisque il n’est pas de poumon artificiel sans la science, à moins de faire de la psychanalyse la science qui permet à la singularité de se dire. Prétentieux ? À voir… Certainement oui, s’il s’agit de proposer à chacun une psychanalyse en remplacement des procès de ségrégation dans lesquels il est pris. Mais peut-être non, si le discours des valeurs collectives permet de préserver une place à ce qui leur échappe toujours. Cette option est le contraire de la négation de l’autre, une négation qui se retrouve aussi dans le discours statistique des experts qui, pour notre bien disent-ils, veulent régenter nos façons de vivre. Le contraire aussi d’un œcuménisme paresseux qui ferait mine d’ignorer l’inéluctable des procès de ségrégation. Cari Colleghi, gli avvenimenti che abbiamo vissuto all’inizio di gennaio a Parigi hanno suscitato un gran numero di commenti dove la psicoanalisi era singolarmente assente. Eppure Lacan ha proposto, per rendere conto delle forme contemporanee del disagio della civiltà, dei riferimenti che permettono di non attenersi al discorso del Padrone ed ai suoi ideali così compromessi. Mi permetto dunque di indirizzarvi questo testo di cui ho redatto una prima versione il 25 gennaio. Non dirà grandi cose al lettore delle nostre liste, ma una questione si pone sul principio e sulla forma: riteniamo utile far sentire il nostro punto di vista al di là della nostra cerchia analitica? E se sì, come procedere per avere qualche chance di essere intesi? Cordialmente Marc Strauss Processo di segregazione o apartheid? Lacan, nel 1967, la mondializzazione non era ancora che agli inizi, scriveva: “Il nostro avvenire di mercati comuni, avrà come contrappeso, un’estensione sempre più dura dei processi di segregazione”. Presenta questa estensione come la “conseguenza del rimaneggiamento dei raggruppamenti sociali a opera della scienza e, per chiamarla per nome, dell’universalizzazione che la scienza vi introduce”. Nel 1969, senza dubbio preso da un sentimento d’urgenza a seguito dei recenti avvenimenti, ha formalizzato i legami sociali a partire dal modo con cui un soggetto istituisce l’altro come interlocutore, un partner la cui parola vale. Un gruppo si determina, dunque, per i valori e gli interdetti che condividono coloro che lo costituiscono e, rispetto ai quali, essi si sostengono come umani. In una società non universalizzata i gruppi separati coabitano attraverso procedimenti interni, dove ciascuno vi riconosce la preponderanza di una parola che pone loro dei limiti. Parallelamente, la scienza moderna, di cui non si contestano le acquisizioni, ha introdotto nella nostra vita, tutta un’altra dimensione del valore, riducendolo a ciò che è “oggettivamente” calcolabile, senza che il soggetto vi sia tenuto in conto. Se il patto di parola non è più fondamentale per riconoscersi come umano, questi si riduce al suo corpo e, in definitiva, al suo valore di mercato. Il solo universale materializzabile è, infatti, il denaro, che lascia ciascuno smarrito rispetto a ciò che fonda il suo valore come uomo. Così, il diverso, invece di negoziare più o meno amabilmente in un tribunale, che non ha mai escluso il campo di battaglia, si fa sempre più duro e le posizioni più inflessibili. All’estremo si profila il rigetto di tutto ciò che sarebbe ricevibile dall’altro, la sua negazione. Non dobbiamo essere più timidi di Lacan: questi sono i campi che egli presentava nel 1967 come il modello precursore di questo orizzonte. I mezzi tecnici della modernità vi sono stati utilizzati per la prima volta al fine di operare una segregazione radicale di esseri viventi, che benché parlanti, non erano riconosciuti come esseri umani. Questi riferimenti inediti, per chiarire la forma contemporanea del disagio nella civiltà, sono ancora poco conosciuti. L’attualità ci incoraggia a riprenderceli, dal momento che gli attentati di questi ultimi giorni sono stati una manifestazione di questo rifiuto a riconoscere in ogni uomo un interlocutore possibile. Cosa opporvi? Come salvare lo spazio del tribunale, della negoziazione? Nel modo in cui lo ha fatto la Cancelliera federale tedesca con la Grecia, ammorbidendo la sua posizione anche prima dell’ineluttabile conferma delle urne? Risvegliare i valori intangibili che uniscono la comunità è la soluzione? La marcia dell’11 gennaio 2015 ne è stato il gigantesco incantesimo. Da allora si declinano indefinitamente le ipotesi sul tramonto di questi valori e le soluzioni per restaurarli. E aspettando di averle trovate resta da preservare l’ordine pubblico. Lacan non ha mai sostenuto la causa di una restaurazione di ideali che testimonino di un discorso che precede la scienza. Non pensava proprio di impedirne gli effetti, logicamente deducibili, tra i quali la crescente violenza della segregazione, che il Primo Ministro ha indicato con il termine di apartheid. Lacan si appoggiava su quello che non era universalizzabile: il soggetto, nella singolarità radicale della sua esistenza, che lo fa essere diverso da tutti, pur appartenendo ad un collettivo. Questa differenza fa, con l’inconscio, l’oggetto stesso della psicoanalisi. Che non è un’alternativa all’universalizzazione, ma un riferimento più adeguato, per attenuare la durezza dei suoi effetti, della speranza vana di resuscitare l’impero perduto dei valori collettivi. Non che questi non siano indispensabili: senza di essi non c’è patto di parola che tenga, tradimento compreso. Ma essi non possono più rispondere da soli all’universalizzazione che, aumentando, li nega. Il contributo è, dunque, anche da cercare sul versante di quello che Lacan ha prodotto come il più recente dei discorsi apparso nella storia, l’analitico, qualificando la psicoanalisi come “polmone artificiale della scienza”. Un colmo, dal momento che non c’è polmone artificiale senza scienza, a meno di fare della psicoanalisi la scienza che permetta alla singolarità di dirsi. Pretenzioso? Da vedere… Certamente sì, se si tratta di proporre a ciascuno una psicoanalisi in sostituzione dei processi di segregazione nei quali egli è preso. Ma forse no, se il discorso dei valori collettivi permette di preservare un posto a ciò che sempre si sottrae. Questa opzione è il contrario della negazione dell’altro, una negazione che si ritrova anche nel discorso statistico degli esperti, che per il nostro bene, dicono, vogliono dettar legge sui nostri modi di vivere. Il contrario anche di un ecumenismo pigro che mostra di ignorare l’ineluttabilità dei processi di segregazione. traduzione a cura del Forum Psicoanalitico Lacaniano (FPL) di Napoli