Essai-bref: Paris dans l`art: décor ou personnage

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Essai-bref: Paris dans l`art: décor ou personnage
Corpus : Paris dans l’art : décor ou personnage
(esabac en poche pages 105-107)
Document 1
Un amas confus de maisons
Des crottes dans toutes les rues
Ponts, églises, palais, prisons
Boutiques bien ou mal pourvues
Force gens noirs, blancs, roux, grisons
Des prudes, des filles perdues,
Des meurtres et des trahisons
Des gens de plume aux mains crochues
Maint poudré qui n’a pas d’argent
Maint homme qui craint le Sergent
Maint Fanfaron qui toujours tremble,
Pages, Laquais, Voleurs de nuit,
Carrosses, chevaux et grand bruit
C’est là Paris que vous en semble ?
Paul Scarron, « Sur Paris », Poésies diverses, 1654
Document 2
Paris est le plus délicieux des monstres : là, jolie femme ; plus loin, vieux et pauvre ; ici, tout
neuf comme la monnaie d’un nouveau règne ; dans ce coin, élégant comme une femme à la
mode. Monstre complet d’ailleurs ! Ses greniers, espèce de tête pleine de science et de génie,
ses premiers étages, estomacs heureux ; ses boutiques, véritables pieds ; de là partent tous les
trotteurs, tous les affairés. Eh ! quelle vie toujours active a le monstre ? À peine le dernier frétillement des dernières voitures de bal cesse-t-il au coeur que déjà ses bras se remuent aux
Barrières, et il se secoue lentement [...]. Beau spectacle ! Mais, ô Paris ! qui n’a pas admiré tes
sombres paysages, tes échappées de lumière, tes culs-de-sac profonds et silencieux ; qui n’a
pas entendu tes murmures, entre minuit et deux heures du matin, ne connaît encore rien de ta
vraie poésie, ni de tes bizarres et larges contrastes. Il est un petit nombre d’amateurs, de gens
qui ne marchent jamais en écervelés, qui dégustent leur Paris, qui en possèdent si bien la phy
sionomie qu’ils y voient une verrue, un bouton, une rougeur. Pour les autres, Paris est toujours cette monstrueuse merveille, étonnant assemblage de mouvements, de machines et de
pensées, la ville aux cent mille romans,la tête du monde. Mais, pour ceux-là, Paris est triste
ou gai, laid ou beau, vivant ou mort ; pour eux, Paris est une créature ; chaque homme, chaque
fraction de maison est un lobe du tissu cellulaire de cette grande courtisane de laquelle ils
connaissent parfaitement la tête, le coeur et les moeurs fantasques. Aussi ceux-là sont-ils les
amants de Paris.
Honoré de Balzac, Ferragus, 1833
Document 3
Ô Paris, ville ouverte
Ainsi qu’une blessure,
Que n’es-tu devenue
De la campagne verte.
Te voilà regardée
Par des yeux ennemis,
De nouvelles oreilles
Écoutent nos vieux bruits.
La Seine est surveillée
Comme du haut d’un puits
Et ses eaux jour et nuit
Coulent emprisonnées.
Tous les siècles français
Si bien pris dans la pierre
Vont-ils pas nous quitter
Dans leur grande colère ?
L’ombre est lourde de têtes
D’un pays étranger.
Voulant rester secrète
Au milieu du danger
S’éteint quelque merveille
Qui préfère mourir
Pour ne pas nous trahir
En demeurant pareille.
Jules Supervielle, « Paris », Poèmes de la France malheureuse, 1939-1945
Document 4
Era una grande città piena di miti letterari, libertari e afrodisiaci che sconfinano l’uno nell’altro e si fondono : così come in un nudo di Courbet si sente l’interludio tra un amplesso e
l’altro, la Comune e la conversazione con Baudelaire; ma era anche un insieme di paesi piccoli
tra i quali scegliere, ritagliare e vivere quello che meglio ci si addice, quello in cui siamo nati o
quello in cui abbiamo sognato di vivere. Piccoli paesi che sfaccettano e ripetono la città
grande; grande città che sente la campagna, che se ne alimenta e ne respira, che per emblemi
la ripete. Davanti alle botteghe sostavano dei gatti, agitavano la coda come una bandiera.
Stavano fermi con gli occhi che osservavano attenti, come cani da guardia davanti ai cesti
d’insalata verde e di carote gialle, di cavoli dai riflessi bluastri e di rosati ravanelli. Le botteghe
sembravano orti... Le terrazze dei caffè fiorivano di tavoli rotondi dalle gambe sottili, e i
camerieri avevano l’aspetto di giardinieri, e quando versavano il caffè e il latte nelle tazze
pareva annaffiassero delle bianche aiuole. Lungo i margini c’erano alberi e chioschi, pareva
che gli alberi vendessero giornali. Nelle vetrine la merce danzava alla rinfusa, ma in un ordine
ben preciso e sempre soprannaturale. Le guardie nelle strade andavano a passeggio, già, a
passeggio,una pellegrina sulla spalla destra o sulla sinistra; che quell’indumento dovesse
proteggere dalla grandine e da un acquazzone era ben strano. [...] E forse la città non era più
così per coloro che vi erano nati el’abitavano e per coloro che la conoscevano da prima.«Parigi
non è più Parigi»: un’idea corrente, affermata da quelli che la conoscevano bene e da quelli
che non la conoscevano affatto. Ma per loro Parigi era ancora Parigi. Ci andavano appena
potevano, dunque; e sempre vagheggiavano di restarvi.
Leonardo Sciascia, Candido, 1977
Doc. 5 Tableau Caillebotte Rue de Paris; temps de pluie 1877
Essai-bref: Paris dans l’art: décor ou personnage?
Introduction
‹‹Era una grande città piena di miti letterari, libertari e afrodisiaci che sconfinano
l’uno nell’altro e si fondono […]››: c’est ainsi que Leonardo Sciascia, écrivain italien
du XXème siècle, décrit Paris. Nous pouvons avoir donc une idée précise de Paris,
qui nous porte à penser à cette ville comme pleine de vie et majestueuse pour son
passé et les grands personnages de l’histoire qui y ont laissé un signe.
Le corpus qui nous est proposé se compose de cinq documents : le premier est ‹‹Sur
Paris››, un poème de Paul Scarron du 1654 ; le deuxième est un extrait tiré du roman
‹‹Ferragus›› écrit par Balzac en 1833 ; le troisième est le poème ‹‹Paris›› écrit par
Jules Supervielle entre 1939 et 1945 ; le quatrième est un extrait tiré du roman
‹‹Candido›› écrit par Leonardo Sciascia en 1977 ; le cinquième est le tableau ‹‹Rue
de Paris ; temps de pluie›› dressé par Gustave Caillebotte en 1877.
Ces cinq documents nous permettent de nous poser la question suivante : est-ce que
Paris dans l’art est un personnage ou est-il utilisé seulement comme décor ?
Tout d’abord, nous montrerons la ville de Paris vue comme un décor, ensuite comme
source de sentiments et sensations et enfin comme personnage.
Développement
Pour illustrer Paris comme un décor, nous pouvons analyser le document dans
lequel Sciascia décrit les détails les plus petits des rues de Paris ; par exemple, il
écrit : ‹‹Davanti alle botteghe sostavano dei gatti››, ‹‹Le terrazze dei caffé fiorivano
di tavoli rotondi dalle gambe sottili››, ‹‹Lungo i margini c’erano alberi e chioschi››,
‹‹Nelle vetrine la merce danzava alla rinfusa, ma in un ordine ben preciso e sempre
soprannaturale›› ou ‹‹Le guardie nelle strade andavano a passeggio››. Il nous donne
un portrait précis des lieux qui serviront de décor pour les personnages de son
histoire.
Gustave Caillebotte aussi utilise la ville de Paris comme un décor ; les personnages
représentés dans le tableau marchent dans une rue de Paris qui fait seulement de
scénario à leurs expressions et personnalités.
Paris peut être aussi vu comme source de sentiments et sensations. De cette façon,
nous allons examiner l’extrait du roman de Balzac : il nous décrit Paris comme un
lieu particulier. Par exemple, il écrit : ‹‹Paris est toujours cette monstrueuse
merveille, étonnant assemblage de mouvements, de machines et de pensées, la ville
aux cent mille romans, la tête du monde››. Cette phrase nous fait comprendre comme
certains hommes, que Balzac appelle ‹‹amants de Paris››, voient la ville comme un
lieu où aller rechercher des émotions. Mais Sciascia aussi la décrit de cette manière :
‹‹Era una grande città piena di miti letterari, libertari e afrodisiaci›› et comme ‹‹un
insieme di piccoli paesi tra i quali scegliere, ritagliare e vivere quello che meglio ci si
addice››. Nous pouvons remarquer que Paris est un lieu dans lequel beaucoup
d’hommes vont rechercher une vie meilleure qui est conforme à leur propre esprit.
Quelques fois, Paris est présenté comme un personnage. Paul Scarron, dans son
poème, nous montre la ville à travers une description minutieuse et detaillée ; Paris
est le personnage principal et enfin il demande au lecteur : ‹‹C’est là Paris que vous
en semble ?››. En fait, beaucoup d’artistes rendent Paris le centre de leurs œuvres,
comme Jules Supervielle fait dans son poème intitulé ‹‹Paris›› ; ici, en effet, nous
pouvons trouver, avec la description de la ville, une invocation aussi, ‹‹Ô Paris››,
comme si elle était destinataire du poème. En revanche, Balzac dresse une véritable
personnification de Paris. Il l’appelle ‹‹jolie femme››, comme pour la comparer à une
femme.
Conclusion
Le rôle de Paris dans l’art n’est pas bien défini ; dans la littérature, non seulement
française, beaucoup d’auteurs décrivent la ville, comme dans l’art beaucoup d’artistes
ont créé des œuvres qui la représentent. Le rôle donné à Paris est toujours différent,
parce qu’il rencontre les âmes des artistes et des écrivains qui l’interprètent d’une
façon différente. Pour d’autres artistes encore, Paris est seulement un lieu de
naissance de leur inspiration due à l’importante histoire artistique et littéraire qui
caractérise Paris.
En conclusion, nous pouvons affirmer que le rôle de Paris dans l’art a une origine
subjective.
Valeria Vinci
Liceo Ginnasio Statale Aristosseno Taranto
Classe V G Linguistico Internazionale Esabac
GRIGLIA DI VALUTAZIONE
QUARTA PROVA Scelta
ESABAC
Épreuve de Français
CANDIDAT
Description
Devoir blanc ( Prova in bianco)
Devoir gravement incomplet( quasi totalmente incompleto)
VINCI VALERIA
Légende Points attribués
1
2-3
GRILLE D'ÉVALUATION
Compréhension du texte
Le candidat comprend les documents proposés/le texte
Compétences Iinguistiques
Maitrise du vocabulaire: le candidat peut utiliser un vocabulaire généralement
Approprié bien que des confusions et le choix de mots incorrects se produisent
sans gèner la communication
Le candidat a un bon contrôle grammatical. Des erreurs non systématiques
peuvent encore se produire sans conduire à des malentendus
Degré d'élaboration des phrases: le candidat peut utiliser de manière
appropriée des contructions variées.
Uniquement pour le candidat choisissant l'essai bref
Le candidat interprète et analyse les documents en fonction de la
problématique indiquée
Le candidat répond à la problématique proposée ave c une réflexion personnelle
argumentée, en associant de façon pertinente les éléments déduits de l'analyse
des documents et les connaissances acquises
Le candidat respecte la consigne et la méthode
Uniquement pour le candidat choisissant le commentaire dirigé
Le candidat interprète et analyse le texte en répondant aux questions de
2 x 1.50
1.25 1 0.50
X
2 x 1.50
1.25 1 0.50
2 x 1.50
1.25 1 0.50
2 1.50
x
3 2.50
x
1.25 1 0.50
2 x 1.50
1.25 1 0.50
2.25 2 1.50
2
1.50 1.25 1
0.50
3
2.50 2.25 2
1.50
2
1.50 1.25 1
0.50
manière argumentée
Le candidat rédige un texte c1air, structuré et détaillé pour exposer une
a rgumentation
Le candidat dans la réflexion personnelle respecte la consigne et la méthode
TOTALE QUARTA PROVA IN QUINDICESIMI
PUNTEGGIO
VOTO
GIUDIZIO
1
1
COMPITO
IN
BIANCO
2-3
2
COMPITO
QUASI
TOTALMENTE
INCOMPLETO
4-5
3
GRAVEMEN
INSUFFICEN
TE
TE
TOTAL.
6-7
4
INSUFF.
15/15
8-9
5
MEDIOCR
E
10
11-12
13
14-15
6
7
8
9-10
SUFF. DISCRETO BUONO OTTIlMO
ECCELL.
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