programma del concerto
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programma del concerto
FESTIVAL BENJAMIN GODARD NEI SALOTTI PARIGINI DAL 9 APRILE AL 15 MAGGIO 2016 Palazzetto Bru Zane – martedì 3 maggio, ore 20 Godard e la mélodie Tassis Christoyannis, baritono Jeff Cohen, pianoforte PALAZZETTO BRU ZANE CENTRE DE MUSIQUE ROMANTIQUE FRANÇAISE Compositore prolifico, eccellente autore di mélodies, nonché abile violinista e un pianista virtuoso, Benjamin Godard (1849-1895) non ha lasciato quasi traccia di sé nella storia della musica, se non per la sua Berceuse tratta dall’opera Jocelyn. Appassionato di musica strumentale, Godard privilegia nelle sue pagine lo slancio del cuore sul ragionamento della mente. Benjamin Godard svolge un ruolo attivo nella vita musicale francese all’inizio della Terza Repubblica. Si esibisce in quartetto ed è anche direttore d’orchestra, veste nella quale fonda la Société des concerts modernes. Il suo stile, alla maniera del classicismo romantico di Mendelssohn, rimane tradizionale e non subisce il fascino della scrittura wagneriana. Alcune delle sue pagine fanno vibrare l’intimo sentimentalismo dell’ascoltatore, mentre altre evocano il colore pittoresco o gli arcaismi del passato attraverso uno stile alla portata del grande pubblico. Compositeur prolifique, violoniste habile, pianiste virtuose, mélodiste de premier ordre, Benjamin Godard (1849-1895) n'a laissé quasiment aucune trace dans l'histoire de la musique, si ce n'est avec sa « Berceuse » tirée de l'opéra Jocelyn. Amoureux de musique instrumentale, l'artiste privilégie l'élan du cœur sur le raisonnement de l'esprit. Benjamin Godard tient un rôle actif dans la vie musicale française des débuts de la Troisième République. Il se produit en quatuor ou comme chef d'orchestre : en tant que tel, il fonde la Société des concerts modernes. Son style, dans la veine du classicisme romantique d'un Mendelssohn, reste traditionnel et éloigné de l'écriture wagnérienne. Nombre de ses pièces et mélodies font vibrer la fibre sentimentale de son auditoire, tandis que d'autres évoquent le pittoresque ou les archaïsmes du passé à travers un style mis à la portée du grand public. Le mélodies di Benjamin Godard Le mélodies di Benjamin Godard sono a tal punto ignote agli specialisti che non esiste un’opera sull’argomento che ne faccia menzione, eppure egli è uno dei compositori più prolifici in questo campo; la maggior parte di esse si colloca in un momento chiave dell’evoluzione del genere, intorno al 1870. Accaparrato dall’opera dopo il successo della sua sinfonia drammatica Le Tasse nel 1878, Godard compose diverse opere liriche che tennero celato uno dei lati più interessanti della sua produzione. Quando diede per la prima volta alcuni suoi lavori alle stampe, nel 1867, scelse due sonate per pianoforte e violino e trenta mélodies, rivelando la predilezione del giovane musicista per generi tenuti in alta considerazione dai compositori tedeschi. La sua ultima partitura pubblicata, qualche settimana prima la morte precoce, è pure una mélodie, Les Larmes, i cui ultimi versi colpiscono e commuovono per il modo in cui riecheggiano la disillusione dello stesso compositore: Al posto delle mattine radiose ora una cupa notte è calata e le lacrime che cadono silenziose sulle mie speranze appassite nessuno le ha mai intuite! Benjamin Godard, pur rimanendo sulla strada originale da lui imboccata e che avrebbe finito per isolarlo, ha grandemente contribuito all’elaborazione di un repertorio tra i più emblematici del genio francese. Les mélodies de Benjamin Godard Les mélodies de Benjamin Godard sont à ce point si peu connues des spécialistes que pas un ouvrage sur le sujet ne leur consacre la moindre occurrence. Godard est pourtant l’un des compositeurs les plus prolifiques en la matière et l’essentiel de sa production se situe à un moment clef de l’évolution de ce genre, autour de 1870. Accaparé par l’opéra après le succès de sa symphonie dramatique Le Tasse en 1878, Godard composa plusieurs ouvrages lyriques qui occultèrent un des pans les plus intéressants de son œuvre. Pour ses premières publications, en 1867, il fit le choix de livrer deux sonates pour piano et violon et trente mélodies, révélant ainsi le goût d’un jeune musicien pour des genres prônés par la musique allemande. Son ultime partition éditée, quelques semaines avant sa mort prématurée, est aussi une mélodie, Les Larmes, dont les derniers vers troublent, tant ils font écho aux désillusions du compositeur : Les radieuses matinées Ont fait place à la sombre nuit Et les larmes tombant sans bruit Sur mes espérances fanées On ne les a pas soupçonnées ! Benjamin Godard, tout en restant dans la voie originale qui allait finir par l’isoler, a hautement contribué à l’élaboration d’un répertoire qui caractérise si bien le génie français. Benjamin Godard 1. Te souviens-tu (B. Godard) 2. Le Banc de pierre (T. Gautier) 3. Je ne veux pas d’autres choses (V. Hugo) 4. Dieu, qui sourit et qui donne (V. Hugo) 5. Jacotte (Velnac) Six Fables de La Fontaine, op. 17 : 6. La Laitière et le Pot-au-lait 7. La Cigale et la Fourmi 8. Le Renard et le Corbeau 9. Le Coche et la Mouche 10. Le Renard et les Raisins 11. Le Rat de ville et le Rat des champs 13. L'Invitation au voyage (C. Baudelaire) Nouvelles Chansons du vieux temps, op. 24 : 14. Suis-je belle ? (E. Deschamps) 15. Printemps (J.-A. de Baïf) 16. Menuet (L. Advier) 17. Chanson de Malherbe (F. de Malherbe) 12. Nocturne pour piano en la mineur, op. 150 Durata del concerto / Durée du concert 1h20 18. Guitare (V. Hugo) 19. Chanson (V. Hugo) 20. Le Ménétrier (Velnac) 21. Printemps (É. Guinand) Le opere Les œuvres A quindici anni, Godard ha già al suo attivo due sinfonie e un quartetto per archi allorché si lancia nella composizione di trenta mélodies, che intitola Morceaux de chants (1867). Tale denominazione estremamente vaga ben riflette lo status indefinito attribuito alla mélodie francese fino agli anni settanta dell’Ottocento, in virtù del quale il termine viene applicato a brani appartenenti a generi molto diversi, dalla romanza alla scène lyrique. Peraltro, la cura con cui Godard evita di usare la parola mélodie rasenta l’ostinazione: basti pensare che successivamente pubblicò cinque serie di 12 Morceaux pour chant et piano, cui seguirono raccolte di favole, canzoni, pastorali, Lieder e altre villanelle. Solo a partire dal 1889 lascia entrare nei suoi titoli la parola mélodie. Alla musica vocale Godard non ricorse con la stessa regolarità e frequenza con cui compose per il pianoforte: nel 1876 aveva già pubblicato 120 mélodies, ma, dopo quella data, solo alcune pagine isolate videro sporadicamente la luce, oltre a una raccolta, La Chanson des mois op. 102 (1886-93). Come i suoi contemporanei (Gouvy, Reber, Saint-Saëns), Godard è un avido lettore di poesia antica, e, oltre ad alcune singole mélodies su testi di Charles d’Orléans e Rousseau, le dedica tre raccolte: le Fables de La Fontaine op. 17 (1872), le Nouvelles Chansons du vieux temps op. 24 (1874) et le Pastorales op. 29 (1869-76), che comprende Les Adieux du berger di Florian. Quest’ultimo brano denota una spiccata propensione per i testi di ispirazione bucolica, che si ritrova nella Chanson du Berger op. 11, su parole dello stesso autore (cui si deve anche la celebre romanza Plaisir d’amour). I testi più antichi delle 4 À quinze ans, Godard est déjà l’auteur de deux symphonies et d’un quatuor à cordes lorsqu’il se lance dans la composition de trente mélodies sous le titre de Morceaux de chants (1867). Cette dénomination on ne peut plus vague est bien le reflet du statut indéfini dont se pare la mélodie française jusque dans les années 1870 ; elle lui permit de faire se côtoyer des pièces qui peuvent en effet s’apparenter à des genres allant de la romance à la scène lyrique. Le soin, d’ailleurs, que Godard prit à éviter le vocable mélodie tient de l’opiniâtreté : il publia par la suite cinq séries de 12 Morceaux pour chant et piano, puis leurs succédèrent des recueils de fables, chansons, pastorales, lieder et autres villanelles. Ce n’est qu’à partir de 1889 qu’il fit enfin apparaître dans ses titres le terme mélodie. Les pièces vocales ne furent pas, comme pour le piano, le réceptacle régulier de sa pensée artistique : en 1876, Godard avait déjà publié 120 mélodies mais après cette date, seules quelques pages isolées virent le jour sporadiquement aux côtés d’un recueil, La Chanson des mois op. 102 (1886-93). Comme ses contemporains (Gouvy, Reber, Saint-Saëns), Godard est lecteur de poésie ancienne et, en dehors de quelques mélodies (Charles d’Orléans, Rousseau), lui consacre trois recueils : les Fables de La Fontaine op. 17 (1872), les Nouvelles Chansons du vieux temps op. 24 (1874) et les Pastorales op. 29 (1869-76). De ce dernier est extrait Les Adieux du berger de Florian, révélant un penchant prononcé pour les textes champêtres que l’on retrouve dans La Chanson du Berger op. 11, du même (également auteur de la célèbre romance Plaisir d’amour). Les textes plus anciens Nouvelles Chansons (soprattutto dal XV al XVII secolo) non devono trarre in inganno: la loro musica è, piuttosto, settecentesca e riflette l’infatuazione allora in voga per il cosiddetto «stile antico». Qui Godard snocciola gavotte, minuetti e siciliane da cui si scosta solo l’ultimo brano, stranamente arcaicizzante, grazie alle inflessioni modali d’obbligo. Viceversa, per le Fables de La Fontaine, Godard crea delle autentiche scenette teatrali cantate, libere da qualunque costrizione formale. Le altre mélodies, tratte dai Morceaux op. 7, 10, 11 e 19, accostano nomi celebri come quelli di Théophile Gautier e Victor Hugo ad altri più modesti, come Émile Souvestre o Velnac. Spesso si indicano in Liszt e Saint-Saëns i musicisti che hanno maggiormente attinto all’opera di Victor Hugo, con una quindicina di opere ciascuno, ma Godard, con le sue 23 partiture, conquista un primato insospettato, rivelandosi uno dei compositori più fecondi tra tutti quelli che si sono ispirati al grande poeta. Come Saint-Saëns, anche Godard funge a volta da paroliere delle sue stesse opere (per una decina di partiture); Te souviens-tu? ne è un buon esempio, che non ha solo valore aneddotico, giacché anche Cécile Chaminade e Julius Bleichmann, intorno al 1890, hanno rivestito questi versi della loro musica. Nelle sue mélodies, Godard subordina il carattere della linea vocale agli accenti della prosodia, adattandola alla singolarità di ciascuna strofa; in compenso, l’invenzione sempre nuova e la raffinatezza dell’armonia – l’accompagnamento, quindi – conferiscono a questi brani un sapore indubitabilmente originale. des Nouvelles Chansons (du XVe au XVIIe siècle principalement) ne doivent pas abuser : leur musique est plus volontiers XVIIIe siècle et reflète l’engouement pour ce que l’on qualifiait de « style ancien ». Godard y façonne gavottes, menuets et siciliennes dont seule la dernière pièce s’écarte, étrangement archaïsante, grâce aux inflexions modales de rigueur. Au contraire, pour les Fables de La Fontaine, Godard créa de véritables saynètes théâtrales chantées, libérées de toute contrainte formelle. Les autres mélodies, prélevées dans les Morceaux opus 7, 10, 11 et 19, font se côtoyer les noms plus modestes d’Émile Souvestre et Velnac, et les poètes plus célèbres Théophile Gautier et Victor Hugo. On cite souvent Liszt et Saint-Saëns, avec une quinzaine de partitions chacun, comme principaux musiciens de ce dernier, mais Godard révèle avec ses 23 partitions une place insoupçonnée : celle d’un des compositeurs les plus féconds du grand poète. Comme Saint-Saëns, le compositeur est parfois son propre parolier (une dizaine de partitions) ; Te souvienstu ? en est l’illustration, et elle dépasse même ce cadre anecdotique puisque Cécile Chaminade et Julius Bleichmann, vers 1890, ont aussi posé leur musique sur ces vers. Dans ses mélodies, Godard subordonne le caractère de la ligne vocale aux accents de la prosodie, l’adaptant aux particularités de chaque strophe ; en revanche, l’invention toujours renouvelée, la subtilité de l’harmonie – l’accompagnement, donc – apportent une saveur incontestablement originale. 5 I testi Les textes 1 – Te souviens-tu (poème de Benjamin Godard) Ti ricordi della tua promessa? Ti ricordi degli anni passati? Ti ricordi della nostra ebbrezza quando ci abbracciavamo stretti stretti? Oh! Conservami la tua tenerezza, ho tanto bisogno dei tuoi baci! Te souviens-tu de ta promesse ? Te souviens-tu des ans passés ? Te souviens-tu de notre ivresse Quand nos bras étaient enlacés ? Oh ! Garde-moi bien ta tendresse, J’ai tant besoin de tes baisers ! Ti ricordi della mia tristezza quando me ne andavo per un giorno? Lungi da te, non facevo che sognare il momento gioioso del ritorno. Oh! Conservami la tua tenerezza, ho tanto bisogno del tuo amore! Te souviens-tu de ma tristesse Lorsque je partais pour un jour ? Loin de toi je rêvais sans cesse À l’instant joyeux du retour. Oh ! Garde-moi bien ta tendresse, J’ai tant besoin de ton amour ! 2 – Le Banc de pierre (poème de Théophile Gautier) 6 In fondo al parco, in un’ombra incerta, c’è una panca solitaria, ricoperta di muschio, ove par di veder la fantasia, che, triste, pensa a un infelice amore. Au fond du parc, dans une ombre indécise, Il est un banc, solitaire et moussu, Où l’on croit voir la rêverie assise, Triste et songeant à quelque amour déçu. Tra gli alberi mormora il ricordo, rievocando le gioie ormai espiate; Le souvenir dans les arbres murmure, Se racontant les bonheurs expiés ; e, qual lacrima, dagli esili rami una foglia cade ai vostri piedi. Et, comme un pleur, de la grêle ramure Une feuille tombe à vos pieds. Andava là, la bella coppia abbracciata, sottraendosi a occhi gelosi, e destava, per sedersi al suo posto, il chiar di luna dormiente sulla panca. Ils venaient là, beau couple qui s’enlace, Aux yeux jaloux tous deux se dérobant, Et réveillaient, pour s’asseoir à sa place, Le clair de lune endormi sur le banc. Ciò che dicevano, lei lo ha dimenticato; ma lui, col cuor ferito, ben ricorda, e nel bosco ritorna tutto solo e triste al luogo ove la incontrava. Ce qu’ils disaient, la maîtresse l’oublie ; Mais l’amoureux, cœur blessé, s’en souvient, Et dans le bois, avec mélancolie, Au rendez-vous, tout seul, il revient. Per l’occhio che sa vedere il pianto delle cose, rimpiange la deserta panca il passato, i lunghi baci e il mazzo di rose come un segnale sul bordo collocato. Pour l’œil qui sait voir les larmes des choses, Ce banc désert regrette le passé, Les longs baisers et le bouquet de roses Comme un signal à son angle placé. Sulla panca i rami incombono pesanti, il muschio è giallo, e il fiore inodore; la pietra grigia par come una tomba che ricopre la morte di un amore! Sur lui la branche à l’abandon retombe, La mousse est jaune, et la fleur sans parfum ; La pierre grise a l’aspect de la tombe Qui recouvre un amour défunt !… 7 3 – Je ne veux pas d’autres choses (poème de Victor Hugo) 8 Altro non voglio che il tuo sorriso e la tua voce, aria, ombra e rose e raggi nel bosco! Je ne veux pas d’autres choses Que ton sourire et ta voix, De l’air, de l’ombre et des roses Et des rayons dans le bois ! Altro non voglio, io che mi velo nella gioia o nel dolore, che il tuo sguardo, o mia stella! che il tuo respiro, o mio fiore. Je ne veux, moi qui me voile Dans la joie ou la douleur, Que ton regard, mon étoile ! Que ton haleine, ô ma fleur ! Altro non voglio ecc. Je ne veux pas d’autres choses Etc. Sotto la tua palpebra vermiglia inondata da un celeste giorno sonnecchia un universo intero; io non vi cerco che l’amore! Sous ta paupière vermeille Qu’inonde un céleste jour, Tout un univers sommeille ; Je n’y cherche que l’amour ! Altro non voglio ecc. Je ne veux pas d’autres choses Etc. 4 – Dieu, qui sourit et qui donne (poème de Victor Hugo) Dio, che sorride e che dà e che da chi lo attende va, purché voi siate buona, sarà contento. Dieu qui sourit et qui donne Et qui vient vers qui l’attend, Pourvu que vous soyez bonne, Sera content. Il mondo, in cui tutto scintilla, ma dove nulla si infiamma, purché voi siate bella, sarà incantato. Le monde où tout étincelle, Mais où rien n’est enflammé, Pourvu que vous soyez belle, Sera charmé. Il mio cuore, nell’ombra amorosa ove due begli occhi lo inebriano, purché tu sia felice, sarò lieto. Mon cœur, dans l’ombre amoureuse Où l’enivrent deux beaux yeux, Pourvu que tu sois heureuse, Sera joyeux. 5 – Jacotte (poème de Velnac) Conoscete Jacotte che se ne va al mare? Sulle spalle porta una cesta con un gancio di ferro. Connaissez-vous Jacotte S’en allant à la mer ? Sur son dos est sa hotte Avec son croc de fer. 9 10 La gonna troppo corta le copre appena i fianchi, e quando ella corre si vede la sua pelle bianca. Son jupon sous sa hanche S’arrête court, Et l’on voit sa peau blanche Lorsqu’elle court. La rude fanciulla, scalza sugli scogli, va ad acchiappare granchi e a pescar gardoni. La rude jeune fille, Pieds nus sur le rocher, S’en va prendre l’étrille Et le gardon pêcher. La rude fanciulla, ecc. La rude jeune fille, Etc. Già il mare si alza; la pescatrice a malincuore torna verso il greto, l’onda è indiscreta. Déjà la mer s’élève ; La pêcheuse à regret Retourne vers la grève, Le flot est indiscret. La gonna troppo corta ecc. Son jupon sous sa hanche, Etc. Six Fables de La Fontaine, op. 17 6 – La Laitière et le Pot-au-lait Perrette sulla testa una brocca portava colma di latte, sul cercine posata, per arrivare senza impaccio in città. Vestita leggera, a grandi passi andava; per essere più lesta, quel giorno indossava una corta gonnella e scarpe basse. Perrette, sur sa tête ayant un pot au lait Bien posé sur un coussinet, Prétendait arriver sans encombre à la ville. Légère et court vêtue elle allait à grands pas ; Ayant mis ce jour-là pour être plus agile Cotillon simple, et souliers plats. La nostra lattaia, così bardata già nel pensiero contava il denaro che dal latte avrebbe ricavato; cento uova avrebbe comprato, le avrebbe fatte covare; grazie alle sue cure, la cosa avrebbe funzionato. Notre laitière ainsi troussée Comptait déjà dans sa pensée Tout le prix de son lait, en employait l’argent, Achetait un cent d’œufs, faisait triple couvée ; La chose allait à bien par son soin diligent. E poi sarebbe facile, diceva, allevare dei polli intorno a casa: la volpe dovrebbe essere molto abile, per non lasciarmene tanti da comprare un maiale. Il m’est, disait-elle, facile D’élever des poulets autour de ma maison : Le renard sera bien habile, S’il ne m’en laisse assez pour avoir un cochon. Ingrassare il maiale costerà poco; era già abbastanza grosso quando l’ho comprato; quando lo rivenderò ci farò un bel guadagno; e chi mi impedirà allora di mettere nella stalla, Le porc à s’engraisser coûtera peu de son ; Il était quand je l’eus de grosseur raisonnable ; J’aurai le revendant de l’argent bel et bon ; Et qui m’empêchera de mettre en notre étable, 11 visto quanto vale un maiale, una vacca col suo vitello, che vedrò saltare in mezzo alla mandria? Vu le prix dont il est, une vache et son veau, Que je verrai sauter au milieu du troupeau ? E qui anche Perrette per la gioia salta. La brocca cade; addio vitello, vacca, maiale, pulcini; la proprietaria di quel ben di Dio, smarrita, lasciando la sua fortuna a terra rovesciata. va a scusarsi dal marito, rischiando grosso di essere picchiata. Perrette là-dessus saute aussi, transportée. Le lait tombe ; adieu veau, vache, cochon, couvée ; La dame de ces biens, quittant d’un œil marri Sa fortune ainsi répandue, Va s’excuser à son mari En grand danger d’être battue. Da questa storia una farsa, intitolata La brocca del latte, venne tratta. Le récit en farce en fut fait ; On l’appela le Pot au lait. 7 – La Cigale et la Fourmi La cicala che cantato nell’estate aveva ognor, si trovò senza risorse quando il freddo poi arrivò: neanche un solo pezzettino di una mosca o un vermicello. La cigale, ayant chanté Tout l’été, Se trouva fort dépourvue Quand la bise fut venue : Pas un seul petit morceau De mouche ou de vermisseau. Affamata, alla formica sua vicina allor bussò, ed a prestito le chiese qualche grano, per resistere Elle alla crier famine Chez la fourmi sa voisine, La priant de lui prêter Quelque grain pour subsister fino alla primavera. «Stai pur certa, pagherò pria d’agosto, in fede mia interessi e capitale.» Jusqu’à la saison nouvelle. « Je vous paierai », lui dit-elle, « Avant l’août, foi d’animal, Intérêt et principal. » Ma non presta la formica: è un suo piccolo difetto. «Che facevi con il caldo?» chiede alla questuante. La fourmi n’est pas prêteuse : C’est là son moindre défaut. « Que faisiez-vous au temps chaud ? » Dit-elle à cette emprunteuse. «Ho cantato in ogni istante, notte e dì, se non ti spiace.» «Hai cantato? Mi rallegro. Bene. Allora adesso balla.» – Nuit et jour à tout venant Je chantais, ne vous déplaise. – Vous chantiez ? J’en suis fort aise. Eh bien ! Dansez maintenant. 8 – Le Renard et le Corbeau Mastro corvo, su un ramo appollaiato, nel becco avea un pezzo di formaggio. Mastro volpe, dall’odore attirato, gli fece più o men questo discorso: Maître corbeau, sur un arbre perché, Tenait en son bec un fromage. Maître Renard, par l’odeur alléché, Lui tint à peu près ce langage : «Ehi! Buongiorno, signor corvo. Come siete grazioso! Come mi sembrate bello! In verità, se il vostro canto « Hé ! Bonjour, Monsieur du corbeau. Que vous êtes joli ! Que vous me semblez beau ! Sans mentir, si votre ramage 13 è pari al vostro piumaggio, tra gli abitanti del bosco voi siete la fenice!» Se rapporte à votre plumage, Vous êtes le phénix des hôtes de ces bois ! » A queste parole, il corvo ringalluzzito; per far sentire la sua bella voce, apre il gran becco e fa cader la preda. À ces mots le corbeau ne se sent pas de joie ; Et pour montrer sa belle voix, Il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie. La volpe subito lo ghermisce e dice: «Mio buon signore, imparate che ogni adulatore vive a spese di chi gli dà ascolto: questa lezione certo vale un formaggio». Le renard s’en saisit, et dit : « Mon bon Monsieur, Apprenez que tout flatteur Vit aux dépens de celui qui l’écoute : Cette leçon vaut bien un fromage, sans doute. » Confuso e vergognoso, il corvo giurò – ma ormai era tardi – che non ci sarebbe più cascato. Le corbeau, honteux et confus, Jura, mais un peu tard, qu’on ne l’y prendrait plus. 9 – Le Coche et la Mouche 14 Lungo una strada in salita, polverosa, faticosa, esposta al sole da tutte le parti, sei forti cavalli trainavano una carrozza. Donne, un monaco, anziani, tutti erano scesi. I cavalli sudavano, sbuffavano, non ce la facevano più. Dans un chemin montant, sablonneux, malaisé, Et de tous les côtés au soleil exposé, Six forts chevaux tiraient un coche. Femmes, moine, vieillards, tout était descendu. L’attelage suait, soufflait, était rendu. Arriva una mosca, e ai cavalli s’avvicina; col suo ronzio pensa di incoraggiarli; Une mouche survient, et des chevaux s’approche ; Prétend les animer par son bourdonnement ; ne punge uno, ne punge un altro, e pensa convinta che è lei a mandare avanti la vettura, si siede sul timone, sul naso del cocchiere; appena il carro si muove, e vede la gente camminare ne attribuisce il merito a sé sola; va, viene, non sta ferma un istante; pare un comandante che si dà da fare per far avanzare i soldati e la vittoria affrettare! Pique l’un, pique l’autre, et pense à tout moment Qu’elle fait aller la machine, S’assied sur le timon, sur le nez du cocher ; Aussitôt que le char chemine, Et qu’elle voit les gens marcher, Elle s’en attribue uniquement la gloire ; Va, vient, fait l’empressée ; il semble que ce soit Un sergent de bataille allant en chaque endroit Faire avancer ses gens, et hâter la victoire ! In questa situazione di necessità comune la mosca si lamenta di dover agire da sola, che nessuno aiuti i cavalli a togliersi d’impaccio. Il monaco leggeva il suo breviario: troppo comodo! Una donna cantava: come se di canzoni ci fosse bisogno! La mouche en ce commun besoin Se plaint qu’elle agit seule, et qu’elle a tout le soin ; Qu’aucun n’aide aux chevaux à se tirer d’affaire. Le moine disait son bréviaire ; Il prenait bien son temps ! Une femme chantait ; C’était bien de chansons qu’alors il s’agissait ! La signora mosca va a ronzare alle loro orecchie, continuando a fare simili sciocchezze. Dopo molto lavorare la carrozza arriva in cima. Tiriamo il fiato! Ma subito la mosca dice: «Tanto ho fatto che infine questa gente è arrivata. Dunque, signori cavalli, pagatemi per la mia fatica». Dame mouche s’en va chanter à leurs oreilles, Et fait cent sottises pareilles. Après bien du travail le coche arrive au haut. Respirons maintenant ! Dit la mouche aussitôt : J’ai tant fait que nos gens sont enfin dans la plaine. Ça, messieurs les chevaux, payez-moi de ma peine. 15 10 – Le Renard et les Raisins Una certa volpe guascona (ma qualcuno dice fosse normanna), quasi morta di fame, vide su un pergolato dell’uva che sembrava matura, coperta da una buccia vermiglia. Certain renard gascon, d’autres disent normand, Mourant presque de faim, vit au haut d’une treille Des raisins mûrs apparemment, Et couverts d’une peau vermeille. Volentieri ne avrebbe fatto un bel pasto; ma, poiché non poteva raggiungerla, «È troppo verde», disse, «è buona solo per gli zotici». Meglio far così oppure lamentarsi? Le galant en eût fait volontiers un repas ; Mais comme il n’y pouvait atteindre : « Ils sont trop verts, dit-il, et bons pour des goujats. » Fit-il pas mieux que de se plaindre ? 11 – Le Rat de ville et le Rat des champs Un giorno il topo di città invitò il topo di campagna, in modo assai cortese, a gustare avanzi di verdura. Autrefois le rat de ville Invita le rat des champs, D’une façon fort civile, À des reliefs d’ortolans. Su un tappeto di Turchia la mensa fu allestita. Immaginatevi che pacchia per i due amici. Il banchetto fu davvero ottimo, Sur un tapis de Turquie Le couvert se trouva mis. Je laisse à penser la vie Que firent ces deux amis. Le régal fut fort honnête, nulla vi mancava; ma qualcuno turbò la festa proprio sul più bello. Rien ne manquait au festin ; Mais quelqu’un troubla la fête Pendant qu’ils étaient en train. Alla porta della sala udirono rumori; il topo di città se la squaglia, l’amico tosto segue. À la porte de la salle Ils entendirent du bruit : Le rat de ville détale ; Son camarade le suit. Cessa il rumore, la gente se ne va: i topi ricompaiono; e il topo di città dice: «Finiamo l’arrosto». Le bruit cesse, on se retire : Rats en campagne aussitôt ; Et le citadin de dire : Achevons tout notre rôt. «Basta», dice il topo di campagna, «domani verrete voi da me: non che io possa vantare questi vostri festini da re; – C’est assez, dit le rustique ; Demain vous viendrez chez moi : Ce n’est pas que je me pique De tous vos festins de Roi ; ma là nulla può interrompermi: mangio con tutto comodo. Addio dunque; al diavolo il piacere che la paura può rovinare. » Mais rien ne vient m’interrompre : Je mange tout à loisir. Adieu donc ; fi du plaisir Que la crainte peut corrompre. 12 – Nocturne pour piano en la mineur, op. 150 17 13 – L’Invitation au voyage (poème de Charles Baudelaire) 18 Bimba mia, sorella mia, pensa alla dolcezza di vivere insieme laggiù! Amare senza fine, amare e morire nel paese che ti somiglia! Mon enfant, ma sœur, Songe à la douceur D’aller là-bas vivre ensemble ! Aimer à loisir, Aimer et mourir Au pays qui te ressemble ! Gli umidi soli di quei cieli offuscati per il mio spirito hanno l’incanto così misterioso dei tuoi occhi traditori, che brillano tra le lacrime. Les soleils mouillés De ces ciels brouillés Pour mon esprit ont les charmes Si mystérieux De tes traîtres yeux, Brillant à travers leurs larmes. Vedi su quei canali dormire i vascelli dall’estro vagabondo; è per assecondare ogni tuo minimo desiderio che vengono dall’altro capo del mondo. Vois sur ces canaux Dormir ces vaisseaux Dont l’humeur est vagabonde ; C’est pour assouvir Ton moindre désir Qu’ils viennent du bout du monde. I soli che tramontano rivestono i campi, i canali, la città intera Les soleils couchants Revêtent les champs, Les canaux, la ville entière, di giacinto e d’oro; il mondo si addormenta in una calda luce. D’hyacinthe et d’or ; Le monde s’endort Dans une chaude lumière. Bimba mia, sorella mia, pensa alla dolcezza ecc. Mon enfant, ma soeur, Songe à la douceur Etc. Nouvelles Chansons du vieux temps, op. 24 14 – Suis-je belle ? (poème d’Eustache Deschamps) Sono bella? A mio avviso, io direi che ho una bella fronte e un dolce viso, e la bocca vermiglia; ditemi se son bella. Suis-je belle ? Il me semble, a mon aviz, Que j’ay beau front et doulz viz Et la bouche vermeillette ; Dictes moy si je suis belle. Ho verdi gli occhi, sopracciglia sottili, biondi capelli, naso ben fatto, il mento rotondo, il collo bianco; ditemi se son bella. J’ay vers yeulx, petits sourcis, Le chief blont, le nez traitis, Ront menton, blanche gorgette ; Dictes moy si je suis belle. 19 20 Sono bella? A mio avviso, io direi ecc. Piedi piccoli e tondetti, belle scarpe e bei vestiti, sono allegra e graziosetta; ditemi se son bella. Suis-je belle ? Il me semble, a mon aviz, Etc. J’ay piez rondes et petiz, Bien chaussans, et biaux habis, Je suis gaye et joliette ; Dictes moy si je suis belle. Sono bella? A mio avviso, io direi ecc. Suis-je belle ? Il me semble, a mon aviz, Etc. Ho solo quindici anni, vi dico; molti sono i miei tesori, se ne serberò la chiave: ditemi se son bella. Que quinze ans n’ay, je vous dis ; Moult est mes trésors jolys, S’en garderay la clavette ; Dictes moy si je suis belle. Sono bella? A mio avviso, io direi ecc. Suis-je belle ? Il me semble, a mon aviz, Etc. 15 – Printemps (poème de Jean-Antoine de Baïf) La gelida pigrizia dell’inverno è finita; ecco la gioiosa stagione della deliziosa primavera. La froidure paresseuse De l’yver a fait son temps ; Voici la saison joyeuse Du délicieux printemps. La terra è adorna d’erbe, l’erba di fiorellini; il fogliame rinato fa ombra nella foresta. La terre est d’herbes ornée, L’herbe de fleurettes l’est ; La feuillure retournée Fait ombre dans la forest. La gelida pigrizia ecc. La froidure paresseuse Etc. Ma udite nel boschetto lo zùfolo del pastore, che si sovrappone al canto dell’usignolo boschereccio. Mais oyez dans le bocage Le flageolet du berger, Qui agace le ramage Du rossignol bocager. La gelida pigrizia ecc. La froidure paresseuse Etc. 21 16 – Menuet (poème de Léon Advier) Bella marchesa, ah! Se sogno, è voi che sogno; ci fu mai sulla terra una figlia di Eva simile a voi? Da molto tempo la mia fiamma resiste al vostro disprezzo; ma ho bisogno del sorriso di una donna per esistere. Se ho spesso elargito i miei omaggi lontano da voi, non accusate di questi galanti oltraggi altri che voi stessa. Una parola deliziosa mi sorge alle labbra, una parola assai dolce… Ah! Lasciate che di continuo la ripeta ai vostri piedi! Belle marquise, ah ! Si parfois je rêve Ce n’est qu’à vous ; Fût-il jamais ici-bas fille d’Ève Semblable à vous ? Depuis longtemps à vos dédains ma flamme Sait résister ; Mais j’ai besoin d’un sourire de femme Pour exister. Si j’ai souvent égaré mes hommages Bien loin de vous, N’accusez pas de ces galants outrages D’autres que vous. Un mot charmant sur mes lèvres se presse, Un mot bien doux… Ah ! Laissez-moi le répéter sans cesse À vos genoux ! 17 – Chanson de Malherbe (poème de François de Malherbe) Se ne vanno i signori della mia vita, quegli occhi così belli che fa il loro splendore impallidire persin quelli dei cieli. 22 Ils s’en vont ces rois de ma vie, Ces yeux, ces beaux yeux, Dont l’éclat fait pâlir d’envie Ceux même des cieux. Dèi, che l’innocenza amate, che ho mai fatto io per meritare il tormento in cui questa mancanza sta per farmi precipitare? Dieux, amis de l’innocence, Qu’ai-je fait pour mériter Les ennuis où cette absence Me va précipiter ? Se ne va quella meraviglia per cui ardo d’amore notte e dì a dispetto di ciò che la ragione saggia consiglia. Dèi, che l’innocenza amate, che ho mai fatto io per meritare il tormento in cui questa mancanza sta per farmi precipitare? Elle s’en va, cette merveille Pour qui, nuit et jour, Quoi que la raison me conseille, Je brûle d’amour. Dieux, amis de l’innocence, Qu’ai-je fait pour mériter Les ennuis où cette absence Me va précipiter ? 18 – Guitare (poème de Victor Hugo) I giovani dicevano: come sfuggire ai gendarmi, con le nostre barchette? Remate, le belle rispondevano. Comment, disaient-ils, Avec nos nacelles, Fuir les alguazils ? Ramez, disaient-elles. I giovani dicevano: come scordar le liti, la miseria e i pericoli? Dormite, le belle rispondevano. Comment, disaient-ils, Oublier querelles, Misère et périls ? Dormez, disaient-elles. 23 I giovani dicevano: come, senza filtri potenti, le belle incantare? Amate, le belle rispondevano. Comment, disaient-ils, Enchanter les belles Sans philtres subtils ? Aimez, disaient-elles. 19 – Chanson (poème de Victor Hugo) 24 Sorge l’aurora, e la tua porta è chiusa! Mia bella, perché sonnecchiare? Nell’ora in cui la rosa si ridesta tu non ti vuoi svegliare? L’aube naît, et ta porte est close ! Ma belle, pourquoi sommeiller ? À l’heure où s’éveille la rose Ne vas-tu pas te réveiller ? O mia delizia, ascolta qui l’amante cantare e pianger così! Ô ma charmante, Écoute ici L’amant qui chante Et pleure aussi ! Tutti battono alla tua porta benedetta. L’alba proclama: Io sono il giorno! Io l’armonia, l’uccellin cinguetta. E il mio cuore ti dice: Io son l’amore! Toute frappe à ta porte bénie L’aurore dit : Je suis le jour ! L’oiseau dit : Je suis l’harmonie ! Et mon cœur dit : Je suis l’amour ! O mia delizia, ecc. Ô ma charmante, Etc. T’adoro come un angelo, e come donna t’amo. Dio che per te mi ha completato ha fatto l’amor mio per la tua anima ed il mio sguardo per la tua beltà! Je t’adore, ange, et t’aime, femme. Dieu qui par toi m’a complété A fait mon amour pour ton âme, Et mon regard pour ta beauté ! O mia delizia, ecc. Ô ma charmante, etc. 20 – Le Ménétrier (poème de Velnac) Avanti, suonatore, intona ancora i rozzi accordi della tua ghironda; come un arbitro sovrano, signore di tutte le domeniche, dall’alto del tuo trono d’assi governi il nostro gaio vorticare. Canta anche per noi i tuoi ritornelli, i soli che i nostri padri conoscevano; le canzoni non diventano mai vecchie. Allons, ménétrier, rappelle Les rudes accents de ta vielle ; Comme un arbitre souverain, Majesté de tous les dimanches, Du haut de ton trône de planches Tu règles la joie et l’entrain. Redis pour nous tes ritournelles ; Nos pères ne connaissent qu’elles ; Il n’est jamais de vieux refrain. La tua legge antica come il mondo ci trascina in un allegro girotondo e per il piacer ci fa obbedire; tutto cede all’ardore ch’essa ispira. Tra gli scoppi di risa che scateni, la voluttà non ha più freni. Ta loi vieille comme le monde Nous enchaine dans une ronde Et par le plaisir nous contraint Tout cède à l’ardeur qu’elle inspire ; Au milieu des éclats de rire, La volupté n’a plus de frein. 25 Quante sconfitte spensierate avvengono durante le tue feste! Le canzoni non diventano mai vecchie. Combien de joyeuses défaites S’achèvent au bruit de tes fêtes. Il n’est jamais de vieux refrain. Ma sempre, saggia provvidenza, quello che si rompe nelle danze poi tu lo ripari dal leggìo. È il tuo bel mestiere che t’invita a ognuna delle feste della vita; e senza lasciar spazio alla tristezza, passi dalle nozze ai battesimi sempre cantando lo stesso motivo. Le canzoni non diventano mai vecchie. Mais en tout, sage providence, Ce que tu défais à la danse Tu le répares au lutrin. C’est le métier qui te convie À chaque fête de la vie ; Et sans laisser prise au chagrin, Tu vas de la noce au baptême Toujours chantant le même thème. Il n’est jamais de vieux refrain. 21 – Printemps (poème d’Édouard Guinand) 26 Quale ardore si rivela nell’anima di ognuno come avesse vent’anni? Che cos’è questa letizia nuova? È la primavera! Quelle est l’ardeur qui se révèle Dans chaque âme Comme à vingt ans ? Quelle est cette gaîté nouvelle ? C’est le Printemps ! E della tortorella questi canti di tenerezza tutti palpitanti? Qual segreto mistero la chiama? Quels sont ces chants de tourterelle, De tendresse tout palpitants ? Quel secret mystère l’appelle ? Che cos’è questa letizia nuova? È la primavera! Quelle est cette gaîté nouvelle ? C’est le Printemps ! Perché nell’aria aleggia tanta gioia, tante speranze e tanta dolcezza? Perché nel mio cuore tanta ebbrezza? Che cos’è questa letizia nuova? È la primavera! Pourquoi dans l’air tant de caresse, Tant de joie et d’espoirs flottants ? Pourquoi dans mon cœur cette ivresse ? Quelle est cette gaîté nouvelle ? C’est le Printemps ! 27 Il compositore Le compositeur Benjamin Godard (1849-1895) Enfant prodige del violino, allievo di Richard Hammer e di Henri Vieuxtemps, Benjamin Godard entra al Conservatorio parigino, ove studia Composizione con Henri Reber. Fallisce due volte il concorso per il prix de Rome, ma occupa nondimeno una parte importante nella vita musicale francese agli inizi della Terza Repubblica; suona con pari disinvoltura il violino e il pianoforte, ma è richiesto soprattutto come violista e molto apprezzato come tale dai quartetti d’archi che frequenta all’epoca. I suoi pezzi pianistici riscuotono sempre un sicuro successo nei salotti. In qualità di direttore d’orchestra, fonda nel 1884 la Société des Concerts modernes con gli strumentisti dei Concerts populaires de Pasdeloup (che era appena andato in pensione). A partire dal 1887 è docente al Conservatoire de Paris, ove è titolare della classe di ensemble strumentale. Il corpus dei suoi lavori comprende circa 150 opere e tocca tutti i generi: sei opere, tra cui Jocelyn (1888), famosa per la sua Berceuse, e La Vivandière, che conobbe un grande successo postumo; numerosi pezzi per orchestra, tra cui diverse sinfonie a programma (Symphonie orientale, Symphonie légendaire con cori, Le Tasse, sinfonia drammatica con solisti e coro, che gli valse nel 1878 il Prix de la Ville de Paris); svariati concerti, brani di musica da camera e un’abbondante produzione di mélodies e di musiche per pianoforte. Inizialmente fu ritenuto un compositore originale e fantasioso e un importante rappresentante della scuola francese moderna, ma il suo stile non tenne conto dell’evoluzione dello stile musicale avviata in Francia negli anni ottanta del XIX secolo. Temendo l’influenza di Wagner sui musicisti della sua generazione, Godard rimase fedele al proprio linguaggio, intriso del romanticismo che gli ispiravano Chopin, Mendelssohn e Schumann. La sua carriera s’interruppe prematuramente; di salute cagionevole, fu costretto a lasciare Parigi per trasferirsi a Cannes, dove mosrì nel 1895. Benjamin Godard (1849-1895) Enfant prodige du violon, élève de Richard Hammer et d’Henri Vieuxtemps, Benjamin Godard entre au Conservatoire de Paris où il étudie la composition avec Henri Reber. Il échoue deux fois au concours de Rome, mais n’en tient pas moins une place importante dans la vie musicale française des débuts de la IIIe République : se produisant aussi bien au violon qu’au piano, c’est surtout à l’alto qu’il est un partenaire apprécié dans les différents quatuors que Godard fréquente, et ses pièces de piano connaissent un succès certain dans les salons. Chef d’orchestre, il crée en 1884 la Société des Concerts modernes avec les musiciens des Concerts populaires de Pasdeloup (qui venait de prendre sa retraite). Il est professeur au Conservatoire de Paris, chargé de la classe d’ensemble instrumental à partir de 1887. Son catalogue d’environ 150 numéros d’opus touche à tous les genres : six opéras, dont Jocelyn (1888), célèbre pour sa « Berceuse », et La Vivandière qui connut un grand succès posthume ; des pièces orchestrales dont plusieurs symphonies à programme (Symphonie orientale, Symphonie légendaire avec chœurs, ou encore Le Tasse, symphonie dramatique avec soli et chœurs qui lui vaut le Prix de la Ville de Paris en 1878) ; plusieurs concertos, des pièces de musique de chambre, ainsi qu’une abondante production de mélodies et de musiques pour piano. D’abord considéré comme un compositeur original et fantasque, important représentant de l’école moderne française, le style de Godard ne prit pas en compte l’évolution du style musical amorcé en France dans les années 1880. Redoutant l’influence de Wagner sur sa génération, Godard demeura fidèle à son langage, tenant d’un romantisme qu’inspiraient Chopin, Mendelssohn et Schumann. Sa carrière s’interrompt prématurément : de santé fragile, Godard est contraint de quitter Paris pour Cannes, où il meurt en 1895. Gli interpreti Les interprètes Tassis Christoyannis, baritono Nato ad Atene ha studiato pianoforte, canto e direzione d’orchestra al Conservatorio della sua città natale, prima di perfezionarsi in Italia con Aldo Protti. Le sue qualità vocali, musicali e drammatiche gli permettono di affrontare un ampio repertorio. Invitato a esibirsi nei più importanti teatri lirici a Parigi (Opéra e Opéra Comique), Berlino, Francoforte, Amburgo, Bruxelles, Vienna, Amsterdam, Ginevra, Düsseldorf, Bordeaux, Montpellier, Nantes, Tours e al Festival de Glyndebourne, e con prestigiose orchestre quali les Talens Lyriques o Les Musiciens de Louvre, interpreta Ulisse (Il ritorno di Ulisse in patria), Bajazet (Tamerlano), Danaüs (Les Danaïdes), Il Conte (Le nozze di Figaro), Guglielmo (Così fan tutte), Papageno, Figaro (Il barbiere di Siviglia), Dandini (La Cenerentola), Taddeo (L’italiana in Algeri), Malatesta (Don Pasquale), Enrico (Lucia di Lammermoor), Belcore (L’elisir d’amore), Alfonso (La favorita), Silvio (Pagliacci), Posa (Don Carlo), Germont (La traviata), Ford (Falstaff), Monfort (Les Vêpres siciliennes), Renato (Un ballo in maschera), Olivier (Capriccio), Falke (Die Fledermaus), Pelléas (Pelléas et Mélisande), Valentin (Faust), Marcello (La bohème), Eleckij (La dama di picche), nonché i ruoli eponimi in Hamlet, Don Giovanni, Macbeth, Evgenij Onegin, Ali-Baba di Charles Lecocq… I suoi futuri impegni comprendono Don Carlo (Posa) a Bordeaux e a Strasburgo, e Simon Boccanegra (ruolo eponimo) ancora a Bordeaux. Tassis Christoyannis, baryton Né à Athènes, il y étudie le piano, le chant, la direction d’orchestre et la composition au Conservatoire. Il se perfectionne ensuite en Italie avec Aldo Protti. Ses qualités vocales, musicales et scéniques lui permettent d’aborder un large répertoire. Invité par de nombreux théâtres et orchestres tels que les opéras de Paris (Opéra, Opéra-Comique), Berlin, Francfort, Hambourg, Bruxelles, Vienne, Amsterdam, Genève, Düsseldorf, Bordeaux, Montpellier, Nantes, Tours, le Festival de Glyndebourne, les Talens Lyriques ou Les Musiciens de Louvre, il interprète Ulisse (Il ritorno di Ulisse in Patria), Bajazet (Tamerlano), Danaüs (Les Danaïdes), Il Conte (Le nozze di Figaro), Don Giovanni (rôle-titre), Guglielmo (Così fan tutte), Papageno, Figaro (Il Barbiere di Siviglia), Dandini (La Cenerentola), Taddeo (L’Italiana in Algeri), Malatesta (Don Pasquale), Enrico (Lucia di Lammermoor), Belcore (L’Elisir d’amore), Alfonso (La Favorita), Silvio (Pagliacci), Posa (Don Carlo), Germont (La Traviata), Ford (Falstaff), Macbeth (rôle-titre), Monfort (Les Vêpres siciliennes), Renato (Un Ballo in maschera), Olivier (Capriccio), Falke (Die Fledermaus), Hamlet (rôle-titre), Pelléas (Pelléas et Mélisande), Valentin (Faust), Eugène Oneguine (rôletitre), Ali-Baba de Lecocq, Marcello (La Bohème), Jeletski (La Dame de pique)… Parmi ses prochains engagements, Don Carlo (Posa) à Bordeaux et Strasbourg, et Simon Boccanegra (rôle-titre) de nouveau à Bordeaux. 29 Jeff Cohen, pianista e compositore Nato a Baltimora, Jeff Cohen si diploma in pianoforte e musica da camera al Conservatoire national supérieur de musique di Parigi prima di proseguire la propria formazione negli Stati Uniti e nel Regno Unito. Attualmente docente di Lied e mélodie al Conservatorio di Parigi, è stato chef de chant all’Opéra de la Monnaie di Bruxelles, docente all’École d’art lyrique de l’Opéra de Paris, responsabile musicale al Théâtre du Châtelet e consulente della Bibliothèque nationale de France con François Le Roux e Alexandre Tharaud per un ciclo di concerti sulla mélodie francese. Si esibisce con numerosi artisti quali Roberto Alagna, June Anderson o Cecilia Bartoli. Come chef de chant ha lavorato su registrazioni di opere assieme a Christopher Hogwood, John Nelson, Michel Plasson, Georg Solti e Mark Elder. Jeff Cohen ha diretto l’orchestra de L’opera da tre soldi nell’allestimento di Giorgio Strehler, ha assistito Myung-Whun Chung per Otello all’Opéra Bastille, ha collaborato con Patrice Chéreau per Amleto e Lucio Silla, ha partecipato a Impressions de Pelléas di Peter Brook e, con Fanny Ardant, a Masterclass (regia di Roman Polanski). È stato responsabile musicale de La Chute de la maison Usher di Debussy e di Street Scene di Kurt Weill con l’Atelier lyrique de l’Opéra de la Bastille. Con la coreografa Blanca Li ha filmato lo spettacolo Le Jardin des délices. Jeff Cohen compone inoltre musica per il teatro e il cinema. Nel 2013 è stato nominato Officier des Arts et des Lettres. 30 Jeff Cohen, pianiste et compositeur Né à Baltimore, Jeff Cohen obtient les prix de piano et de musique de chambre au Conservatoire national supérieur de musique de Paris avant de poursuivre sa formation aux États-Unis et en Angleterre. Actuellement professeur de lied et mélodie au Conservatoire de Paris, il est auparavant chef de chant à l’Opéra de la Monnaie à Bruxelles, professeur à l’École d’art lyrique de l’Opéra de Paris, responsable musical au Théâtre du Châtelet et conseiller à la Bibliothèque nationale de France avec François Le Roux et Alexandre Tharaud pour une série de concerts sur la mélodie française. Il se produit avec de nombreux artistes tels Roberto Alagna, June Anderson ou Cecilia Bartoli. Il travaille comme chef de chant sur des enregistrements d’opéra avec Christopher Hogwood, John Nelson, Michel Plasson, George Solti ou Mark Elder. Jeff Cohen a dirigé l’orchestre de L’Opéra de quat’sous mis en scène par Giorgio Strehler, assisté Myung-Whun Chung pour Otello à l’Opéra Bastille, collaboré avec Patrice Chéreau pour Hamlet et Lucio Silla, joué dans Impressions de Pelléas de Peter Brook et avec Fanny Ardant dans Masterclass (mise en scène de Roman Polanski). Il a été directeur d'études musicales de La Chute de la maison Usher de Debussy et de Street Scene de Kurt Weill avec l'Atelier lyrique de l'Opéra de la Bastille. Il a tourné avec la chorégraphe Blanca Li dans son spectacle Le Jardin des délices. Il compose également des musiques de scène et de films. Jeff Cohen est nommé Officier des Arts et des Lettres en 2013. UN CD DA NON PERDERE: LE MÉLODIES DI BENJAMIN GODARD CD in vendita al bookshop APARTÉ BENJAMIN GODARD, ALCUNE PROPOSTE DISCOGRAFICHE INTEGRALE DELLE SONATE PER PIANOFORTE E VIOLINO Nicolas Dautricourt violino Dana Ciocarlie pianoforte APARTÉ PIANO WORKS VOL. 1 Eliane Reyes pianoforte GRAND PIANO PIANO WORKS Alessandro Deljavan pianoforte PIANO CLASSICS PIANO WORKS VOL. 2 Eliane Reyes pianoforte GRAND PIANO Prossimi eventi al Palazzetto Bru Zane Prochains événements au Palazzetto Bru Zane Sabato 7 maggio, ore 17 Romanticismo e modernità Musiche di GODARD, FAURÉ, L. BOULANGER Trio Talweg Martedì 24 maggio, ore 18 Incontro con Lorenzo Mattei: Il musicista di Joséphine: note sullo Spontini francese Domenica 8 maggio, ore 15.30 Do, mi, re, suoniamo in tre Laboratorio-concerto per le famiglie Mediazione a cura di Diana D'Alessio Trio Talweg Musiche di GODARD, L. BOULANGER Sabato 18 giugno, ore 17 Art Night Ore 17-18: laboratorio di costruzione di uno strumento musicale con materiali di riciclo. Per adulti e bambini tra i sei e i dodici anni. A cura di Sestante di Venezia. Ore 18: visita guidata per bambini e famiglie Ore 19-23: visite guidate alternate a concerti dei giovani musicisti dell'Académie internationale de musique Maurice Ravel. Posti limitati – Prenotazione obbligatoria Giovedì 12 maggio, ore 20 Sogno vissuto Musiche di GODARD Eliane Reyes, pianoforte Domenica 15 maggio, ore 17 Poesia Musiche di GODARD, CHAUSSON, SAINT-SAËNS Maria Milstein, violino Nathalia Milstein, pianoforte Ingresso libero – Consigliata la prenotazione Disponibilità limitata – Consigliata la prenotazione Contributi musicologici Louise Bernard de Raymond, Hélène Cao, Bénédicte Gandois Crausaz, Fanny Gribenski, Étienne Jardin, Nicolas Southon 2 Traduzioni Arianna Ghilardotti Palazzetto Bru Zane Centre de musique romantique française San Polo 2368, 30125 Venezia - Italia +39 041 52 11 005 bru-zane.com