PALAZZETTO BRU ZANE CENTRE DE MUSIQUE ROMANTIQUE

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PALAZZETTO BRU ZANE CENTRE DE MUSIQUE ROMANTIQUE
FESTIVAL
ÉDOUARD LALO TRA FOLKLORE E WAGNERISMO
DAL 26 SETTEMBRE AL 10 NOVEMBRE 2015
Palazzetto Bru Zane – martedì 6 ottobre, ore 20
L'arte della mélodie
Tassis Christoyannis, baritono
Jeff Cohen, pianoforte
PALAZZETTO
BRU ZANE
CENTRE
DE MUSIQUE
ROMANTIQUE
FRANÇAISE
Come Bizet deve la sua gloria a una sola opera, Carmen, così la
fama di Lalo, per i posteri, appare indissolubilmente legata alla
Symphonie espagnole per violino e orchestra (1875), il cui successo
internazionale non è mai venuto meno. Per i più curiosi, Lalo è
anche l’autore del Roi d’Ys, un’opera ispirata a una leggenda
bretone, regolarmente presente nei programmi lirici. È tutta qui
la notorietà di questo artista, il quale univa a un temperamento
rivoluzionario (che gli costò l’esclusione dagli ambienti «ufficiali»)
un gusto troppo tedesco per soddisfare le regole dell’accademismo
francese; tuttavia, fermarsi a questa visione semplicistica significa
non conoscere Lalo e la sua opera. Per riabilitare il compositore
in tutta la varietà che lo contraddistingue, in questa stagione il
Palazzetto Bru Zane si impegna a far rinascere una parte importante
della sua musica, dallo stile eterogeneo e spesso sorprendente:
il ciclo di concerti veneziano permetterà di riscoprire i suoi trii,
quartetto e quintetto, le sonate e molte delle sue trentadue
mélodies, oggi quasi sconosciute.
Au même titre que Bizet est l’homme d’une œuvre – Carmen –, la
postérité de Lalo semble irrémédiablement liée à sa Symphonie
espagnole pour violon et orchestre (1875) dont le succès international
n’a jamais été démenti. Pour les plus curieux, Lalo est aussi l’auteur
du Roi d’Ys, opéra inspiré d’une légende bretonne qui resurgit
régulièrement dans les programmes lyriques. Voilà la seule notoriété
d’un artiste associant à un tempérament révolutionnaire (qui lui valut
l’exclusion des milieux officiels) un goût trop allemand pour satisfaire
aux règles de l’académisme français. C’est pourtant mal connaître
l’homme et son œuvre que de s’arrêter à ce panorama simpliste. Pour
réhabiliter le compositeur dans toute sa variété, le Palazzetto Bru Zane
s’engage cette saison dans la résurrection d’une partie importante de
sa musique, au style aussi panaché que déroutant : le cycle des concerts
vénitiens fera ainsi entendre ses trios, sonates, quintette et quatuor
et une grande partie de ses trente-deux mélodies, presque inconnues
aujourd’hui.
La mélodie secondo Lalo
Nel 1848, all’età di venticinque anni, Lalo compone Adieu
au désert e L’Ombre de Dieu, le sue prime mélodies. Nel corso
della sua carriera, attingerà all’opera di grandi poeti come
Hugo, Musset, Lamartine e Gautier, ma troverà testi che gli
si confanno anche in autori minori. La maggior parte delle
sue mélodies esprimono le diverse sfumature del sentimento
amoroso. Altre si ispirano a soggetti religiosi, oppure
testimoniano preoccupazioni sociali: per esempio, alcune delle
Six Romances populaires su testi di Pierre-Jean de Béranger
(1849) denunciano la miseria morale e materiale della gente
del popolo. Inizialmente, Lalo adotta la forma strofica della
romanza o schizza ampie scene prese dal mondo dell’opera;
successivamente, le strutture formali e la scrittura pianistica
si diversificano, in parte sotto l’influenza del Lied tedesco.
Variando temi e atmosfere, Lalo contrappone brani patetici
ad altri più lieti (a volte venati di colore popolare), ma evita i
sentimenti troppo violenti; certo egli dà alla mélodie francese
un impulso decisivo, ma continua a inserirla nella mondanità
dei salotti.
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La mélodie chez Lalo
En 1848, à l’âge de vingt-cinq ans, Lalo compose Adieu au désert
et L’Ombre de Dieu, ses premières mélodies. Au fil de sa carrière,
il se penche sur de grands poètes comme Hugo, Musset, Lamartine
et Gautier, mais trouve aussi son bonheur chez des auteurs
mineurs. La majorité de ses mélodies nuancent le sentiment
amoureux. D’autres s’inspirent de sujets religieux ou témoignent
de préoccupations sociales : plusieurs des Six Romances
populaires d’après Pierre-Jean de Béranger (1849) dénoncent
ainsi la misère matérielle et morale des gens du peuple. Dans les
premiers temps, Lalo adopte la forme strophique de la romance
ou brosse d’amples scènes redevables au monde de l’opéra. Puis
les structures formelles et l’écriture pianistique se diversifient,
en partie sous l’influence du lied germanique. Variant les sujets
et les climats, Lalo oppose des pièces pathétiques à des mélodies
souriantes (teintées à l’occasion d’une couleur populaire), mais
évite les sentiments trop violents. S’il donne à la mélodie française
une impulsion décisive, il continue de l’inscrire dans la sociabilité
du salon.
Édouard Lalo
1. Guitare
11. Chanson à boire
2. Puisqu'ici-bas toute âme
12. L'Ombre de Dieu
3. Dieu, qui sourit et qui donne
13. Le Novice
4. L'Aube naît
14. Ballade à la lune
5. Oh ! Quand je dors
15. Souvenir
6. Viens
16. Tristesse
7. À une fleur
17. Aubade
8. Chanson de Barberine
18. Le Rouge-gorge
9. La Zuecca
19. La Chanson de l'alouette
10. Amis, vive l'orgie
Durata del concerto / Durée du concert
70min
Le opere
Les œuvres
Lalo compose mélodies nel corso dell’intera sua carriera.
Una delle sue prime incursioni in questo genere musicale,
L’Ombre de Dieu (1848), coltiva la vena religiosa, alla quale
il compositore ritorna l’anno successivo con Le Novice,
ritratto di un giovane monaco disperato perché deve
rinunciare all’amore profano. Questa «scena per baritono»
su versi di Hippolyte Stupuy contiene passaggi in stile di
recitativo e guarda al teatro lirico. Nessuna eco operistica,
in compenso, appare nelle sette mélodies su poesie di
Victor Hugo pubblicate nel 1856 (notiamo che Amis, vive
l’orgie dà origine a due titoli, giacché Chanson à boire
utilizza la stessa poesia, tagliandola). Pur discendendo in
diversi casi dalla romanza strofica, esse danno però l’avvio
a un’evoluzione, come sottolinea la «Revue et Gazette
musicale» del 7 settembre 1856: «Già note all’estero,
[queste mélodies] vi si sono fatte rapidamente strada, e
le forme nuove adottate dal giovane compositore, che
ha saputo staccarsi dalla banalità che generalmente
caratterizza i pezzi di questo genere, hanno suscitato
molto interesse. M. Lalo viene dalla scuola di Schubert e
camminerà degnamente sulle sue orme». Ultimo prestito
da Hugo, Souvenir (scritta intorno al 1870) è dedicata a
Julie Bernier de Maligny, seconda moglie di Lalo e contralto
dilettante. Il compositore è inoltre sensibile a De Musset
e alla sua opera così ricca di musica; dieci anni dopo
Ballade à la lune (1860), ritorna ai suoi versi per À une fleur
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Lalo composa des mélodies tout au long de sa carrière.
L’une de ses premières incursions dans le genre, L’Ombre de
Dieu (1848), cultive la veine religieuse à laquelle il revient
l’année suivante avec Le Novice, portrait d’un jeune moine
désespéré de devoir renoncer à l’amour profane. Cette « scène
pour baryton » sur un poème d’Hippolyte Stupuy contient
des passages en style de récitatif et regarde vers le théâtre
lyrique. Pas de tentation de l’opéra, en revanche, dans les sept
mélodies sur des poèmes de Victor Hugo, publiées en 1856
(signalons qu’Amis, vive l’orgie est à l’origine de deux titres
car Chanson à boire utilise le même poème, écourté). Souvent
héritées de la romance strophique, elles amorcent toutefois
une évolution soulignée par la Revue et Gazette musicale
du 7 septembre 1856 : « Déjà connues à l’étranger, [ces
mélodies] y ont fait vite leur chemin, et les formes nouvelles
adoptées par le jeune compositeur, qui a su s’écarter de ce
que ce genre de pièces a de banal, ont surtout été remarquées.
M. Lalo est de l’école de Schubert ; il marchera dignement sur
ses traces. » Dernier emprunt à Hugo, Souvenir (vers 1870)
est dédié à Julie Bernier de Maligny, seconde épouse de Lalo
et contralto amateur. Le compositeur est en outre sensible à
Musset et à sa littérature gorgée de musique. Dix ans après
Ballade à la lune (1860), il retient À une fleur et La Zuecca
au ton populaire délicatement stylisé. Il se tourne aussi vers
Armand Silvestre avec Tristesse qui fait partie d’un recueil
publié en 1879 par l’éditeur mayençois Schott sous le titre de
e La Zuecca, dal tono popolare delicatamente stilizzato.
Attinge anche ad Armand Silvestre per Tristesse, che fa
parte di una raccolta pubblicata nel 1879 dall’editore
Schott di Magonza con il titolo Cinq Lieder. La profezia
della «Revue et Gazette musicale» sembra realizzarsi,
tanto più che a quei tempi la pubblicazione di mélodies
francesi in terra tedesca era un evento raro. Se le forme
e la scrittura denotano l’influenza del Lied, in compenso
la linea vocale rimane modellata sulle particolarità della
lingua francese ed è sempre attenta a sedurre il pubblico
dei salotti.
Cinq Lieder. La prophétie de la Revue et Gazette musicale
semble se réaliser, d’autant que la parution de mélodies
françaises en terres germaniques était alors chose rare. Si
les formes et l’écriture laissent deviner l’influence du lied, la
ligne vocale reste en revanche modelée sur les particularités
de la langue française et se montre toujours soucieuse de
séduire l’auditoire des salons.
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I testi
Les textes
1 – Guitare (testo di Victor Hugo)
I giovani dicevano:
come sfuggire ai gendarmi,
con le nostre barchette?
Remate, le belle rispondevano.
Comment, disaient-ils,
Avec nos nacelles,
Fuir les alguazils ?
Ramez, disaient-elles.
I giovani dicevano:
come scordar le liti,
la miseria e i pericoli?
Dormite, le belle rispondevano.
Comment, disaient-ils,
Oublier querelles,
Misère et périls ?
Dormez, disaient-elles.
I giovani dicevano:
come, senza filtri potenti,
le belle incantare?
Amate, le belle rispondevano.
Comment, disaient-ils,
Enchanter les belles
Sans philtres subtils ?
Aimez, disaient-elles.
2 – Puisqu’ici-bas toute âme (testo di Victor Hugo)
Poiché quaggiù ogni anima
fa dono a qualcuno
della musica sua, della sua fiamma,
o del suo profumo;
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Puisqu’ici-bas toute âme
Donne à quelqu’un
Sa musique, sa flamme,
Ou son parfum,
accogli le mie innumeri promesse,
amore mio!
Accogli la luce o l’ombra
di tutti i giorni miei!
Reçois mes vœux sans nombre,
Ô mes amours !
Reçois la flamme ou l’ombre
De tous mes jours !
In quest’ora ti dono,
chino su di te,
la cosa migliore
che ho in me!
Je te donne, à cette heure,
Penché sur toi,
La chose la meilleure
Que j’ai en moi !
Il mio spirito alla deriva
naviga senza meta,
come unica stella
ha il tuo sguardo!
Mon esprit qui sans voile
Vogue au hasard,
Et qui n’a pour étoile
Que ton regard !
Tristi qual sono, accogli
dunque i pensieri miei,
che come una rugiada
in lacrime ti giungono!
Reçois donc ma pensée,
Triste d’ailleurs
Qui, comme une rosée,
T’arrive en pleurs !
E i miei slanci di passione,
senza sospetti,
e tutte le carezze
delle mie canzoni!
Mes transports pleins d’ivresses,
Purs de soupçons,
Et toutes les caresses
De mes chansons !
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3 – Dieu, qui sourit et qui donne (testo di Victor Hugo)
Dio che sorride e dona
e va da chi l’aspetta,
purché voi siate buona,
sarà contento.
Dieu qui sourit et qui donne
Et qui vient vers qui l’attend,
Pourvu que vous soyez bonne,
Sera content.
Il mondo ove tutto brilla,
ma nulla arde,
purché voi siate bella,
sarà incantato.
Le monde où tout étincelle,
Mais où rien n’est enflammé,
Pourvu que vous soyez belle,
Sera charmé.
Il mio cuore, nell’ombra amorosa
ove lo rapiscono due occhi belli,
purché tu sia felice,
sarà lieto.
Mon cœur, dans l’ombre amoureuse
Où l’enivrent de beaux yeux,
Pourvu que tu sois heureuse,
Sera joyeux.
4 – L’Aube naît (testo di Victor Hugo)
Sorge l’aurora, e la tua porta è chiusa!
Mia bella, perché sonnecchiare?
Nell’ora in cui la rosa si ridesta
tu non ti vuoi svegliare?
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L’aube naît, et ta porte est close !
Ma belle, pourquoi sommeiller ?
À l’heure où s’éveille la rose
Ne vas-tu pas te réveiller ?
O mia delizia,
ascolta qui
l’amante cantare
e pianger così!
Ô ma charmante,
Écoute ici
L’amant qui chante
Et pleure aussi !
Tutti battono alla tua porta benedetta.
L’alba proclama: Io sono il giorno!
Io l’armonia, l’uccellin cinguetta.
E il mio cuore ti dice: Io son l’amore!
Toute frappe à ta porte bénie
L’aurore dit : Je suis le jour !
L’oiseau dit : Je suis l’harmonie !
Et mon cœur dit : Je suis l’amour !
O mia delizia,
ascolta qui
l’amante cantare
e pianger così!
Ô ma charmante,
Écoute ici
L’amant qui chante
Et pleure aussi !
T’adoro come un angelo, e come donna t’amo.
Dio che per te mi ha completato
ha fatto l’amor mio per la tua anima
ed il mio sguardo per la tua beltà!
O mia delizia,
ascolta qui
l’amante cantare
e pianger così!
Je t’adore, ange, et t’aime, femme.
Dieu qui par toi m’a complété
A fait mon amour pour ton âme,
Et mon regard pour ta beauté !
Ô ma charmante,
Écoute ici
L’amant qui chante
Et pleure aussi !
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5 – Oh ! Quand je dors (testo di Victor Hugo)
Oh! Quando dormo, vieni accanto al mio letto,
come Laura apparve a Petrarca,
e che il tuo fiato passando mi sfiori:
subito la mia bocca
si schiuderà!
Oh ! Quand je dors, viens auprès de ma couche,
Comme à Pétrarque apparaissait Laura,
Et qu’en passant ton haleine me touche
Soudain ma bouche
S’entrouvrira !
Sulla mia fronte mesta ove forse s’addensa
un cupo sogno durato troppo tempo,
che il tuo sguardo si posi come un astro…
Subito il mio sogno
risplenderà!
Sur mon front morne où peut-être s’achève
Un songe noir qui trop longtemps dura,
Que ton regard comme un astre se lève…
Soudain mon rêve
Rayonnera !
E poi sulle mie labbra ove aleggia una fiamma,
sprazzo d’amore che Dio stesso ha raffinato,
deponi un bacio, e da quell’angelo che sei diventa donna…
Subito l’anima mia
si desterà!
Puis sur ma lèvre où voltige une flamme,
Éclair d’amour que Dieu même épura,
Pose un baiser, et d’ange deviens femme…
Soudain mon âme
S’éveillera !
6 – Viens (testo di Alphonse de Lamartine)
Vieni, cerchiamo un posto all’ombra
propizio, fino a quando i fiori
si sottrarranno, chiudendo le corolle,
alle occhiate languide del giorno.
Viens, cherchons une ombre propice
Jusqu’à l’heure où de ce séjour
Les fleurs fermeront leur calice
Aux regards languissants du jour.
Mia stella, ecco il tuo cielo!
Alza, sì, alza il velo,
rischiara la notte in questi luoghi!
Parla, canta, sogna, sospira
purché il mio sguardo attiri
il tuo, anche sol per un istante.
Voilà ton ciel, ô mon étoile !
Soulève, soulève ce voile,
Éclaire la nuit de ces lieux ;
Parle, chante, rêve, soupire,
Pourvu que mon regard attire
Un regard errant de tes yeux.
Ricordati quell’ora benedetta
quando gli dèi con soave mano
di te hanno intriso la mia vita
come un’ombra si stende sul sentiero.
Souviens-toi de l’heure bénie
Où les dieux, d’une tendre main,
Te répandirent sur ma vie
Comme l’ombre sur le chemin.
Da quell’ora felice e fortunata
la mia vita, alla tua incatenata
scorrendo come fosse un giorno solo
è come una coppa sempre piena
cui le mie labbra attingono
amore e innocenza a perdifiato.
Depuis cette heure fortunée,
Ma vie à ta vie enchaînée,
Qui s’écoule comme un seul jour,
Est une coupe toujours pleine,
Où mes lèvres à longue haleine
Puisent l’innocence et l’amour.
Come i cigni innamorati e solitari
che in autunno a coppie volano nel cielo
vorrei fossimo noi su questa terra.
Puissions-nous passer sur cette terre,
Comme on voit en automne un couple solitaire
De cygnes amoureux s’envoler deux à deux.
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7 – À une fleur (testo di Alfred de Musset)
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Che vuoi da me, fiorellino caro,
ricordo amabile e leggiadro?
Quasi appassito, ma ancora civettuolo
che cosa ti porta fino a me?
Que me veux-tu, chère fleurette,
Aimable et charmant souvenir ?
Demi-morte et demi-coquette,
Jusqu’à moi qui te fait venir ?
Avvolto in questo involucro,
hai fatto un lungo viaggio.
Che hai visto? Che ti ha detto
la mano che dal cespuglio ti ha reciso?
Sous ce cachet enveloppée,
Tu viens de faire un long chemin.
Qu’as-tu vu ? Que t’a dit la main
Qui sur le buisson t’a coupée ?
Sei solo una pianta risecchita
qui giunta soltanto per morire?
O il tuo seno, pronto a rifiorire,
racchiude un pensiero?
N’es-tu qu’une herbe desséchée
Qui vient achever de mourir ?
Ou ton sein, prêt à refleurir,
Renferme-t-il une pensée ?
Se è così, parla piano,
misterioso messaggero;
altrimenti, non rispondere;
sul mio cuor dormi leggero.
S’il en est ainsi, parle bas,
Mystérieuse messagère ;
S’il n’en est rien, ne réponds pas ;
Dors sur mon cœur, fraîche et légère.
8 – Chanson de Barberine (testo di Alfred de Musset)
Bel cavaliere che parti per la guerra,
che vai a fare
così lontano?
Non vedi com’è scura la notte,
e che il mondo
è solo angoscia?
Beau chevalier qui partez pour la guerre,
Qu’allez-vous faire
Si loin d’ici ?
Voyez-vous pas que la nuit est profonde,
Et que le monde
N’est que souci ?
Voi che credete che un amore abbandonato
fugga così
dai pensieri,
ahimè! Ahimè, voi che cercate la gloria,
il vostro fumo
pur si dilegua.
Vous qui croyez qu’une amour délaissée
De la pensée
S’enfuit ainsi,
Hélas ! hélas ! chercheurs de renommée,
Votre fumée
S’envole aussi.
Bel cavaliere che parti per la guerra,
che vai a fare
così lontano?
Ci piangerò, io che mi lasciavo dire
che il mio sorriso
era così dolce.
Beau chevalier qui partez pour la guerre,
Qu’allez-vous faire
Si loin de nous ?
J’en vais pleurer, moi qui me laissais dire
Que mon sourire
Était si doux.
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9 – La Zuecca (testo di Alfred de Musset)
A San Biagio alla Giudecca,
eravate lieta assai.
A San Biagio alla Giudecca,
eravamo proprio là.
À Saint-Blaise, à la Zuecca,
Vous étiez bien aise
À Saint-Blaise, à la Zuecca,
Nous étions bien là.
Ma di ricordarvene
vi darete la pena ?
Ma di ricordarvene
e di ritornarci,
Mais de vous en souvenir
Prendrez-vous la peine ?
Mais de vous en souvenir
Et d'y revenir,
a San Biagio alla Giudecca,
a cogliere la verbena nei prati fioriti,
a San Biagio alla Giudecca,
a viverci e a morire!
À Saint-Blaise, à la Zuecca,
Dans les prés fleuris cueillir la verveine,
À Saint-Blaise, à la Zuecca,
Vivre et mourir là !
10 – Amis, vive l’orgie (testo di Victor Hugo)
Amici, viva l’orgia !
Amo la notte folle,
la tovaglia arrossata,
i canti e il fracasso,
le dame indulgenti,
gli allegri cavalieri,
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Amis, vive l’orgie !
J’aime la folle nuit
Et la nappe rougie
Et les chants et le bruit,
Les dames peu sévères,
Les cavaliers joyeux,
il vino nei bicchieri,
l’amore in ogni sguardo!
Le vin dans tous les verres,
L’amour dans tous les yeux !
Cupa è la tomba,
brevi gli anni.
Occorre, senza credere
a discorsi da stolti,
bere assai spesso,
e sempre amare!
La tombe est noire,
Les ans sont courts.
Il faut, sans croire
Aux sots discours,
Très souvent boire,
Aimer toujours !
Nella dolce Italia illuminata
da un cielo sì soave,
tutto è gioia e follia,
tutto è nettare e miele.
Che sian le nostre feste
piene di fiori e belle,
le rose sulle teste,
le donne al nostro fianco!
Dans la douce Italie
Qu’éclaire un si doux ciel,
Tout est joie et folie,
Tout est nectar et miel.
Ayons donc à nos fêtes
Les fleurs et les beautés,
La rose sur nos têtes,
La femme à nos côtés !
11 – Chanson à boire (testo di Victor Hugo)
Amici, viva l’orgia !
Amo la notte folle,
la tovaglia arrossata,
i canti e il fracasso,
Amis, vive l’orgie !
J’aime la folle nuit
Et la nappe rougie
Et les chants et le bruit,
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le dame indulgenti,
gli allegri cavalieri,
il vino nei bicchieri,
l’amore in ogni sguardo!
Les dames peu sévères,
Les cavaliers joyeux,
Le vin dans tous les verres,
L’amour dans tous les yeux !
Cupa è la tomba,
brevi gli anni.
Occorre, senza credere
a discorsi da stolti,
bere assai spesso,
e sempre amare!
La tombe est noire,
Les ans sont courts.
Il faut, sans croire
Aux sots discours,
Très souvent boire,
Aimer toujours !
12 – L’Ombre de Dieu (testo di Alfred Lehugeur)
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Se Dio benedice la nascita delle rose,
l’aria della valle, l’acqua pura dei ruscelli;
se Dio benedice il canto appena nato
dell’usignolo e degli altri uccelli;
Si Dieu bénit la naissance des roses,
L’air du vallon, l’eau pure des ruisseaux ;
Si Dieu bénit les voix à peine écloses
Du rossignol et des autres oiseaux ;
se Dio benedice tutto ciò che è innocente,
tutti i soavi e salubri profumi,
abbandonati alle più belle speranze:
l’ombra di Dio, fanciulla, è su di te.
Si Dieu bénit toutes les innocences,
Tous les parfums salutaires et doux,
Livrez votre âme aux belles espérances :
L’ombre de Dieu, jeune fille, est sur vous.
L’ombra di Dio è la purezza d’animo,
è la nobiltà e la forza del cuore
che uno spirito puro, angelo dalle ali di fuoco,
protegge dentro di te per ordine del Signore.
L’ombre de Dieu, c’est la pureté d’âme,
C’est la noblesse et la force du cœur
Qu’un esprit pur, ange aux ailes de flamme,
Protège en vous par ordre du Seigneur.
Molti pericoli ancora ti minacciano,
la sorte non ha placato il suo furore.
Ma non aver paura, ridi della tempesta:
l’ombra di Dio, fanciulla, è su di te.
Bien des périls menacent votre tête,
Le sort n’a pas épuisé son courroux.
Mais sans effroi, riez de la tempête,
L’ombre de Dieu, jeune fille, est sur vous.
Quanti cuori colmi di tenerezza,
si sono dati ad animi abbrutiti!
Quanti, ahimè! Per un momento d’ebbrezza
amaramente a lungo piangono pentiti!
Combien de cœurs, tous riches de tendresse,
Se sont donnés à des cœurs avilis !
Combien hélas ! Pour un instant d’ivresse
Dans un long deuil pleurent ensevelis !
Un giorno un uomo la sua vita ti darà,
e quei poveri sciocchi compatirà,
invidiato nella sua felicità:
l’ombra di Dio, fanciulla, è su di te.
Quelque homme un jour vous donnera sa vie,
Et celui-là plaindra les pauvres fous !
Car son bonheur sera digne d’envie,
L’ombre de Dieu, jeune fille, est sur vous.
13 – Le Novice (testo di Hippolyte Stupuy)
Nella bruma ove svanisce la collina
laggiù sorge il vecchio convento;
il nero campanile che svetta alto nel cielo,
sembra spingere la sua guglia fino al firmamento.
Dans la brume où se perd la lointaine colline,
Voyez ce vieux couvent ;
Son noirâtre clocher que le ciel seul domine,
Semble porter sa flèche au front du firmament ;
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Là, tutto è freddo; i vani rumori
del mondo non turbano i cuori.
Là, gli uomini possono acquietare
i loro dolori nel mistero!
Là, tout est froid ; les vains bruits de la terre
Ne troublent pas les cœurs.
Là, les humains peuvent dans le mystère
Endormir leurs douleurs !
La campana gemeva,
annunciando la preghiera
con rintocchi armoniosi!
E i monaci cantavano,
chinando fino a terra
le loro fronti pie!
La cloche gémissait,
Annonçant la prière
En sons harmonieux !
Et les moines chantaient,
Inclinant sur la pierre
Leurs fronts religieux !
Ma gl’inni ben presto svanirono nell’ombra,
poi tutto fu silenzio.
Allora, nel lasciar le volte oscure,
il novizio pensoso mescolò i suoi sospiri
ai dolci accordi dell’onda e degli zefiri;
e la sua pacata e bella voce
destando echi
sull’eterna spiaggia
triste pronunciò queste parole:
Mais leurs hymnes bientôt se perdirent dans l’ombre
Puis tout fut calme.
Alors, quittant la voûte sombre,
Le novice, rêveur, vint mêler ses soupirs
Ah! Mio Dio, lo sento,
la mia profana gioventù
è troppo ardente, ahimè,
Ah ! Je le sens, mon Dieu,
Ma profane jeunesse
Est trop ardente, hélas !
Aux suaves accords de l’onde et des zéphirs ;
Et sa voix lente et belle
Eveillant les échos
À la plage éternelle
Tristement dit ces mots :
per la cupa tua casa!
Anela ai desideri
e alla focosa ebbrezza
che desta nei cuori
un bel raggio d’amore!
Pour ton morne séjour !
Il lui faut les désirs
Et la brûlante ivresse
Qu’allume dans le cœur
Un beau rayon d’amour !
Per restar nell’oblio
che il tuo culto richiede,
al gelo della tomba
mi sono condannato!
La mia anima ho avvolto
in un sudario immenso,
e davanti ai tuoi altari
mi sono prosternato!
Pour rester dans l’oubli
Que ton culte réclame,
Aux froideurs du tombeau
Je me suis condamné !
D’un immense linceul
J’ai recouvert mon âme,
Et devant tes autels,
Je me suis prosterné !
Ma un effimero sogno
in me
muta in dolore amaro
la fede!
Ah! Mio Dio, lo sento,
(ripresa totale della quarta strofa)
Mais un songe éphémère
En moi
Change en douleur amère
La foi !
Ah ! Je le sens, mon Dieu…
(reprise en totalité de la quatrième strophe)
Povero folle, ho pensato,
per fuggire dal mondo,
di scavare un abisso
tra me e il resto della terra!
Pauvre insensé, j’ai cru,
Pour m’écarter du monde,
Devoir mettre un abîme
Entre la terre et moi !
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20
Ho voluto calarmi
in una pace profonda,
ho voluto il sepolcro
e il suo orrore supremo!
J’ai voulu me plonger
Dans une paix profonde,
J’ai voulu le sépulcre
Et son suprême effroi !
Ma un effimero sogno
in me
muta in dolore amaro
la fede!
Mais un songe éphémère
En moi
Change en douleur amère
La foi !
Ah! Mio Dio, lo sento,
(ripresa totale della quarta strofa)
Ah ! je le sens, mon Dieu…
(reprise en totalité de la quatrième strophe)
Così diceva; e già, stendendo i suoi ornamenti
sul suo pallido velo
la notte casta e pensosa riempiva la natura
di freschezza e d’oblio.
Il disait ; et déjà, déroulant sa parure
Sur son voile pâli
La nuit chaste et pensive embaumait la nature
De fraîcheur et d’oubli.
E il monaco, abbassando le palpebre,
d’amaro pianto inondò il suo sacro abito;
poi ritrovando forza nella preghiera,
così riprese:
Le moine alors, abaissant sa paupière,
De pleurs amers couvrit le saint habit ;
Puis, retrouvant sa force au sein de la prière,
Il reprit :
Mio Dio, che ti ho fatto, perché la tua possente mano
al mio puro giovane cuore rechi tanto dolore?
Nel tuo sacro asilo, all’anima mia innocente,
Mon Dieu, que t’ai-je fait pour que ta main puissante
À mon cœur jeun et pur apporte la douleur ?
Dans ton asile saint, à mon âme innocente,
Ah! Perché negare pace e felicità?
Ahimè, tutto ho lasciato, è dal fondo dell’abisso
che a te s’innalzano la mie parole angosciate!
Che giungano fino ai piedi del trono tuo sublime,
pianti e sospiri, o Dio, altro incenso non ho!
Ah ! Pourquoi refuser le calme et le bonheur ?
Hélas, j’ai tout quitté, c’est du fond d’un abîme
Que s’élèvent vers toi mes douloureux accents !
Qu’ils montent jusqu’au pied de ton trône sublime,
Pleurs et soupirs, Seigneur, voilà mon seul encens !
14 – Ballade à la lune (testo di Alfred de Musset)
Era, nella notte bruna
sopra il campanile ingiallito,
la luna, la luna
come un puntino su un’i.
C’était, dans la nuit brune,
Sur le clocher jauni,
La lune, la lune,
Comme un point sur un i.
Luna, quale spirito cupo
porta a spasso legati a un filo,
nell’ombra,
il tuo volto e il tuo profilo?
Lune, quel esprit sombre
Promène au bout d’un fil,
Dans l’ombre,
Ta face et ton profil ?
Sei forse l’occhio del cielo orbo?
Quale infido cherubino
ci sbircia
sotto la tua livida maschera?
Es-tu l’œil du ciel borgne ?
Quel chérubin cafard
Nous lorgne
Sous ton masque blafard ?
Non sei altro che una palla?
Un grasso falciatore
N’es-tu rien qu’une boule ?
Qu’un grand faucheux bien gras
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che rotola, che rotola
senza gambe e senza braccia?
Qui roule, qui roule
Sans pattes et sans bras ?
Rendici la cacciatrice
Diana, dal seno verginale,
che incalza
qualche cervo mattutino!
Rends-nous la chasseresse,
Diane, au sein virginal,
Qui presse
Quelque cerf matinal !
O Febe che, sul finir della notte,
sulle labbra di un pastore
si posa,
come un lieve uccellino.
Phœbe qui, la nuit close,
Aux lèvres d’un berger
Se pose,
Comme un oiseau léger.
Luna, nella nostra memoria,
dei tuoi grandi amori
la storia
sempre t’abbellirà.
Lune, en notre mémoire,
De tes belles amours
L’histoire
T’embellira toujours.
E sempre ringiovanita,
sarai benedetta
dal viandante, benedetta sarai
luna piena o crescente.
Et toujours rajeunie,
Tu seras du passant
Bénie, tu seras bénie,
Pleine lune ou croissant.
T’amerà il timoniere
nel suo gran bastimento,
che naviga
sotto il chiaro firmamento!
T’aimera le pilote
Dans son grand bâtiment,
Qui flotte,
Sous le clair firmament !
E che nevichi o tiri vento,
io stesso, ogni sera,
che vengo a fare,
sempre a sedermi qui?
Et qu’il vente ou qu’il neige,
Moi-même, chaque soir,
Que fais-je,
Venant ici m’asseoir ?
Vengo a veder la bruna,
sotto il campanile ingiallito,
la luna
come un puntino su un’i.
Je viens voir à la brune,
Sur le clocher jauni,
La lune, la lune
Comme un point sur un i.
15 – Souvenir (testo di Victor Hugo)
Come un angelo che si svela,
mi guardavi nella notte,
coi begli occhi splendenti
che mi hanno folgorato.
Comme un ange qui se dévoile,
Tu me regardais, dans ma nuit,
Avec ton beau regard d’étoile,
Qui m’éblouit.
Il mio braccio ti cingeva la vita sottile
flessibile come un giunco;
palpitava il tuo seno
come l’ala di un uccellino!
Mon bras pressait ta taille frêle
Et souple comme un roseau ;
Ton sein palpitait comme l’aile
D’un jeune oiseau !
A lungo, silenziosi, contemplammo
il cielo ove il giorno si spegneva.
Che avveniva nelle nostre anime?
Amore! Amore!
Longtemps muets, nous contemplâmes
Le ciel où s’éteignait le jour.
Que se passait-il dans nos âmes ?
Amour ! Amour !
16 – Tristesse (testo di Armand Silvestre)
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Siamo passati, mi sembra,
senza vederci l’uno accanto all’altro,
indifferenti e senza sapere
che i nostri cuori battevano all’unisono…
Siamo passati senza vederci!
Nous sommes passés, ce me semble,
L’un près de l’autre sans nous voir,
Indifférents et sans savoir
Que nos deux cœurs battaient ensemble…
Nous sommes passés, sans nous voir !
Ahimè, al mio e al vostro cuore
un po’ d’amore era ben dovuto!
Ah! Per sempre ormai è perduto
quel po’ di gioia che ognuno all’altro ruba,
un po’ d’amore ci era ben dovuto !
À mon cœur pourtant, comme au vôtre
Un peu d’amour était bien dû,
Ah ! Ce bonheur est bien perdu
Que chacun de nous vole à l’autre ;
Un peu d’amour nous était dû.
Il tempo ci avrebbe separato
dopo che ci saremmo amati,
il cielo su di noi si sarebbe richiuso.
Certo, avremmo assai sofferto,
ma almeno ci saremmo amati!
L’heure eût séparé notre route ;
Après que nous aurions aimé
Le ciel sur nous se fût fermé
Nous aurions bien souffert, sans doute,
Mais, du moins, nous aurions aimé !
17 – Aubade (testo di Victor Wilder)
Bionda bellezza dagli occhi ardenti,
di grazia, dimmi sottovoce,
non ti sarai tenuta la mia anima?
Ahimè, più non la trovo!
Invano la cerco in ogni dove.
Se non vuoi rendermi la povera sperduta,
tra le tua braccia fammela scordare!
Mignonne blonde aux yeux de flamme,
De grâce dis-le-moi tout bas,
N’aurais-tu point gardé mon âme,
Je ne la retrouve pas !
Hélas ! en vain je la cherche à la ronde,
Rends-moi la pauvre vagabonde,
Ou laisse-moi l’oublier dans tes bras.
Forse a quest’ora,
sicura di te,
mentre io piango,
ridi di me!
E tieni la ribelle
nella tua prigione,
senza pensar, crudele,
ch’io perdo la ragione!
Peut être à cette heure,
Sûre de toi,
Pendant que je pleure,
Ris-tu de moi !
Et tu tiens la rebelle
Dans sa prison,
Sans te douter, cruelle,
Que j’en perds la raison !
Parla, calma la febbre che mi divora:
basterebbe una sola parola
della tua bella bocca, per strapparmi all’inferno.
Ô parle, apaise ma fièvre brûlante,
Qu’un mot tombé de ta lèvre charmante ;
M’arrache aux ombres du trépas.
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18 – La Rouge-gorge (testo di André Theuriet)
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Mia cara, ho fatto questo sogno:
vorrei avere con te nel cuor del bosco
una casetta accanto a una radura
dove tra i fiori e l’erba
un pettirosso avesse fatto il nido.
J’ai fait ce rêve, ô ma chérie :
– Nous aurions en pleine forêt
Un toit, près d’un bout de prairie
Où, dans la grande herbe fleurie,
Un Rouge-gorge nicherait.
E canterebbe quando arriva maggio
a ornare di mughetti prati e arbusti
e poi lo sentiremmo ancora
cantare, ebbro di more,
ad autunno inoltrato.
Il chanterait quand mai décore
De muguets clairière et buisson,
Et nous l’entendrions encore,
Grisé des mûres qu’il picore
Chanter à l’arrière saison.
Quando s’accumula la neve sopra i vetri,
apriremmo all’uccellino infreddolito
la finestra, di ghiaccio tutta orlata:
– Pettirosso, vieni accanto al fuoco
a scaldarti, pòsati qui fra noi!
Quand la neige aux vitres se tasse,
Nous ouvririons pour le frileux
Le vitrail tout frangé de glace :
– Viens, Rouge-gorge, prends ta place
Au bon feu clair, entre nous deux !
E il cantore dalle pupille nere
per pagarsi l’ospitalità
ci canterebbe, sbattendo le sue ali
la canzone degli amori fedeli
ardenti sia in inverno sia in estate.
Et le chantre aux noires prunelles,
Pour payer l’hospitalité,
Nous dirait, en battant des ailes
La chanson des amours fidèles
Qui flambent hiver comme été.
19 – La Chanson de l’alouette (testo di Victor de Laprade)
Sono, sono il grido di gioia
che sorge dai prati al risveglio:
e son io che la terra
manda a salutare il sole.
Je suis, je suis le cri de joie
Qui sort des prés à leur réveil :
Et c’est moi que la terre envoie
Offrir le salut au soleil.
Mi alzo dalle stoppie bianche di bruma.
Ai miei piedi ondeggia un filo d’argento,
la rugiada mi imperla le piume,
e svolazzando via la scuoto.
Je pars des chaumes blancs de brume.
À mes pieds flotte un fil d’argent,
La rosée emperle ma plume,
Et je la sème en voltigeant.
Planando canto i primi gorgheggi
nell’aria fresca quando l’alba si schiude:
mi bagno nella luce, e in un ruscello
vado a rimirarmi.
Je plane et chante la première
Dans l’azur frais où l’aube éclot :
Je me baigne dans la lumière,
Et vais me mirer dans un flot.
Note meste il mio canto non reca,
non parlo alla tristezza della sera.
Sono il folle canto di vita
della speranza e della giovinezza.
Ma voix est sans note plaintive,
Je ne dis rien au triste soir.
Je suis la chanson folle et vive
De la jeunesse et de l’espoir.
Sono, sono il grido di gioia
che sorge dai prati al risveglio:
e son io che la terra
manda a salutare il sole.
Je suis, je suis le cri de joie
Qui sort des prés à leur réveil ;
Et c’est moi que la terre envoie
Offrir le salut au soleil.
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Il compositore
Le compositeur
Édouard Lalo (1823-1892)
Dopo una rottura non priva di difficoltà con le tradizioni militari
di famiglia, Lalo espresse piuttosto presto la sua passione per la
musica. Iscrittosi nel 1832 al Conservatorio di Lilla nelle classi di
Müller (violino) e Baumann (composizione), sette anni dopo si
trasferì a Parigi allo scopo di perfezionare la propria formazione con
Habeneck (violino), poi con Schulhoff e Crèvecœur (composizione). In
seguito, questo artista dal forte carattere si dedicherà, instancabile e
accanito, a una carriera difficile, spesso ai margini dell’ufficialità. Lo
ritroviamo alla fine degli anni Quaranta dell’Ottocento a guadagnarsi
faticosamente la vita impartendo qualche lezione o suonando come
orchestrale all’Opéra-Comique. Nel 1850 la sua partecipazione alla
Grande Société Philharmonique gli consente d’incontrare Berlioz.
Membro fondatore del Quatuor Armingaud verso il 1856 (per
il quale scriverà nel 1859 la sua opera 17), si concentra dunque
principalmente sulla mélodie e la musica da camera, sviluppando uno
stile ampiamente influenzato dalla musica tedesca. Ma, nonostante
l’appoggio di personalità come Gounod, il riconoscimento arriverà
solo negli anni Settanta, periodo durante il quale Lalo partecipa alla
fondazione della Société nationale de musique (1871) e compone
quasi tutte le sue opere principali, pervase di un afflato sinfonico
che segnerà profondamente le generazioni successive. Fino alla
metà degli anni Ottanta si susseguiranno così il Concerto per violino
e la Symphonie espagnole, scritti per il virtuoso Sarasate, il Concerto
per violoncello, la Rapsodie norvégienne, il balletto Namouna e il suo
grand-opéra Le Roi d’Ys.
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Édouard Lalo (1823-1892)
Rompant non sans quelques difficultés avec la tradition militaire
familiale, Lalo exprima assez tôt son goût pour la musique. Inscrit
en 1832 au conservatoire de Lille, dans les classes de Müller (violon)
et Baumann (composition), il partit sept ans plus tard pour Paris
afin de parfaire sa formation auprès d’Habeneck (violon), puis
Schulhoff et Crèvecœur (composition). Dès lors, cet artiste doté d’un
fort caractère n’aura de cesse de poursuivre avec acharnement
une carrière difficile, souvent en marge des sentiers officiels. On le
retrouve à la fin des années 1840 gagnant péniblement sa vie en
donnant quelques cours ou en jouant comme musicien d’orchestre
à l’Opéra-Comique. En 1850, sa participation à la Grande Société
philharmonique lui vaut de rencontrer Berlioz. Membre fondateur
du Quatuor Armingaud vers 1856 (et pour lequel il écrira, en 1859,
son opus 17), il se concentre alors principalement sur la mélodie et la
musique de chambre, développant un style largement influencé par
la musique germanique. Mais malgré le soutien de personnalités
comme Gounod, la reconnaissance n’interviendra que dans les
années 1870, période durant laquelle il participe à la fondation de
la Société nationale de musique (1871) et où il livre surtout la quasitotalité de son œuvre majeure, empreinte d’un souffle symphoniste
qui marquera profondément les générations suivantes. Jusqu’au
milieu des années 1880 se succéderont ainsi le Concerto pour
violon et la Symphonie espagnole, écrits pour le virtuose Sarasate,
le Concerto pour violoncelle, la Rapsodie norvégienne, le ballet
Namouna et son grand opéra Le Roi d’Ys.
Gli interpreti
Les interprètes
Tassis Chritoyannis, baritono
Nato ad Atene ha studiato pianoforte, canto e direzione d’orchestra
al Conservatorio della sua città natale, prima di perfezionarsi in
Italia con Aldo Protti. Le sue qualità vocali, musicali e drammatiche
gli permettono di affrontare un ampio repertorio. Invitato a
esibirsi nei più importanti teatri lirici a Parigi (Opéra e Opéra
Comique), Berlino, Francoforte, Amburgo, Bruxelles, Vienna,
Amsterdam, Ginevra, Düsseldorf, Bordeaux, Montpellier, Nantes,
Tours e al Festival de Glyndebourne, e con prestigiose orchestre
quali les Talens Lyriques o Les Musiciens de Louvre, interpreta
Ulisse (Il ritorno di Ulisse in patria), Bajazet (Tamerlano), Danaüs (Les
Danaïdes), Il Conte (Le nozze di Figaro), Guglielmo (Così fan tutte),
Papageno, Figaro (Il barbiere di Siviglia), Dandini (La Cenerentola),
Taddeo (L’italiana in Algeri), Malatesta (Don Pasquale), Enrico
(Lucia di Lammermoor), Belcore (L’elisir d’amore), Alfonso (La
favorita), Silvio (Pagliacci), Posa (Don Carlo), Germont (La traviata),
Ford (Falstaff), Monfort (Les Vêpres siciliennes), Renato (Un ballo in
maschera), Olivier (Capriccio), Falke (Die Fledermaus), Pelléas (Pelléas
et Mélisande), Valentin (Faust), Marcello (La bohème), Eleckij (La
dama di picche), nonché i ruoli eponimi in Hamlet, Don Giovanni,
Macbeth, Evgenij Onegin, Ali-Baba di Charles Lecocq… I suoi futuri
impegni comprendono Don Carlo (Posa) a Bordeaux e a Strasburgo,
Simon Boccanegra (ruolo eponimo) ancora a Bordeaux e La traviata
(Germont) alla Royal Opera House Covent Garden di Londra.
Tassis Chritoyannis, baryton
Né à Athènes, il y étudie le piano, le chant, la direction d’orchestre et la
composition au Conservatoire. Il se perfectionne ensuite en Italie avec
Aldo Protti. Ses qualités vocales, musicales et scéniques lui permettent
d’aborder un large répertoire. Invité par de nombreux théâtres
et orchestres tels que les opéras de Paris (Opéra, Opéra-Comique),
Berlin, Francfort, Hambourg, Bruxelles, Vienne, Amsterdam, Genève,
Düsseldorf, Bordeaux, Montpellier, Nantes, Tours, le Festival de
Glyndebourne, les Talens Lyriques ou Les Musiciens de Louvre, il
interprète Ulisse (Il ritorno di Ulisse in Patria), Bajazet (Tamerlano),
Danaüs (Les Danaïdes), Il Conte (Le nozze di Figaro), Don Giovanni
(rôle-titre), Guglielmo (Così fan tutte), Papageno, Figaro (Il Barbiere
di Siviglia), Dandini (La Cenerentola), Taddeo (L’Italiana in Algeri),
Malatesta (Don Pasquale), Enrico (Lucia di Lammermoor), Belcore
(L’Elisir d’amore), Alfonso (La Favorita), Silvio (Pagliacci), Posa (Don
Carlo), Germont (La Traviata), Ford (Falstaff), Macbeth (rôle-titre),
Monfort (Les Vêpres siciliennes), Renato (Un Ballo in maschera),
Olivier (Capriccio), Falke (Die Fledermaus), Hamlet (rôle-titre), Pelléas
(Pelléas et Mélisande), Valentin (Faust), Eugène Oneguine (rôletitre), Ali-Baba de Lecocq, Marcello (La Bohème), Jeletski (La Dame
de pique)… Parmi ses prochains engagements, Don Carlo (Posa) à
Bordeaux et Strasbourg, Simon Boccanegra (rôle-titre) de nouveau à
Bordeaux et La Traviata (Germont) à Covent Garden à Londres.
29
Jeff Cohen, pianista e compositore
Nato a Baltimora, Jeff Cohen si diploma in pianoforte e musica da
camera al Conservatoire national supérieur de musique di Parigi
prima di proseguire la propria formazione negli Stati Uniti e nel
Regno Unito. Attualmente docente di Lied e mélodie al Conservatorio
di Parigi, è stato chef de chant all’Opéra de la Monnaie di Bruxelles,
docente all’École d’art lyrique de l’Opéra de Paris, responsabile
musicale al Théâtre du Châtelet e consulente della Bibliothèque
nationale de France con François Le Roux e Alexandre Tharaud per
un ciclo di concerti sulla mélodie francese. Si esibisce con numerosi
artisti quali Roberto Alagna, June Anderson o Cecilia Bartoli. Tra
i suoi numerosi dischi citiamo un recital dal vivo alla Scala con
Angela Gheorghiu, mélodies francesi con François Le Roux o,
ancora, canzoni di Kurt Weill con Ute Lemper. Come chef de chant ha
lavorato su registrazioni di opere assieme a Christopher Hogwood,
John Nelson, Michel Plasson, Georg Solti e Mark Elder. Jeff Cohen
ha diretto l’orchestra de L’opera da tre soldi nell’allestimento di
Giorgio Strehler, ha assistito Myung-Whun Chung per Otello
all’Opéra Bastille, ha collaborato con Patrice Chéreau per Amleto e
Lucio Silla, ha partecipato a Impressions de Pelléas di Peter Brook e,
con Fanny Ardant, a Masterclass (regia di Roman Polanski). È stato
responsabile musicale de La Chute de la maison Usher di Debussy
e di Street Scene di Kurt Weill con l’Atelier lyrique de l’Opéra de la
Bastille. Con la coreografa Blanca Li ha filmato lo spettacolo Le
Jardin des délices. Jeff Cohen compone inoltre musica per il teatro e
il cinema. Nel 2013 è stato nominato Officier des Arts et des Lettres.
30
Jeff Cohen, pianiste et compositeur
Né à Baltimore, Jeff Cohen obtient les prix de piano et de musique de
chambre au Conservatoire national supérieur de musique de Paris
avant de poursuivre sa formation aux États-Unis et en Angleterre.
Actuellement professeur de lied et mélodie au Conservatoire de Paris,
il est auparavant chef de chant à l’Opéra de la Monnaie à Bruxelles,
professeur à l’École d’art lyrique de l’Opéra de Paris, responsable
musical au Théâtre du Châtelet et conseiller à la Bibliothèque nationale
de France avec François Le Roux et Alexandre Tharaud pour une série
de concerts sur la mélodie française. Il se produit avec de nombreux
artistes tels Roberto Alagna, June Anderson ou Cecilia Bartoli. Parmi
ses nombreux disques, citons un récital « live » à La Scala avec Angela
Gheorghiu, des mélodies françaises avec François Le Roux ou encore
des chansons de Kurt Weill avec Ute Lemper. Il travaille comme chef
de chant sur des enregistrements d’opéra avec Christopher Hogwood,
John Nelson, Michel Plasson, George Solti ou Mark Elder. Jeff Cohen a
dirigé l’orchestre de L’Opéra de quat’sous mis en scène par Giorgio
Strehler, assisté Myung-Whun Chung pour Otello à l’Opéra Bastille,
collaboré avec Patrice Chéreau pour Hamlet et Lucio Silla, joué dans
Impressions de Pelléas de Peter Brook et avec Fanny Ardant dans
Masterclass (mise en scène de Roman Polanski). Il a été directeur
d'études musicales de La Chute de la maison Usher de Debussy et
de Street Scene de Kurt Weill avec l'Atelier lyrique de l'Opéra de la
Bastille. Il a tourné avec la chorégraphe Blanca Li dans son spectacle
Le Jardin des délices. Il compose également des musiques de scène et
de films. Jeff Cohen est nommé Officier des Arts et des Lettres en 2013.
ÉDOUARD LALO: PROSSIME PUBBLICAZIONI
Integrale della musica orchestrale
La Jacquerie
Orchestre Philharmonique Royal de Liège
Solisti della Chapelle Musicale
Reine Elisabeth
Jean-Jacques Kantorow, direzione
ALPHA (3 CD)
Opera in quattro atti, completata da Arthur
Coquard, su un libretto di Édouard Blau e
Simone Arnaud, rappresentata per la prima
volta all’Opéra di Montecarlo il 9 marzo 1895.
Uscita: primavera 2016
Questo cofanetto discografico
comprenderà l’integrale della
musica orchestrale di Édouard
Lalo. Sarà l’occasione di riascoltare
grandi successi come il Concerto per
violoncello e la Symphonie espagnole
nell’interpretazione dei giovani talenti
della Chapelle Musicale Reine
Elisabeth, ma anche di scoprire
altri tesori, come il sorprendente
Concerto per pianoforte o il
Concerto russe per violino.
Orchestre Philharmonique de Radio France
Patrick Davin, direzione
Chœur de Radio France
Michel Tranchant, direzione
Con Véronique Gens, Nora Gubisch, Edgaras
Montvidas...
Collana di CD con libro «Opéra français»
del Palazzetto Bru Zane
Uscita: primavera 2016
Prossimi eventi al Palazzetto Bru Zane
Prochains événements au Palazzetto Bru Zane
Martedì 13 ottobre, ore 20
Fantaisie-Quintette
Musiche di LALO, FRANCK
Solisti della Chapelle Musicale Reine Elisabeth
Giovedì 29 ottobre, ore 20
Il crepuscolo del Romanticismo
Musiche di LALO, CHAUSSON, L. BOULANGER
Trio Cérès
(Vladyslava Luchenko e Hyeonjin Cho, violini – Marie Chilemme, viola –
Ori Epstein, violoncello – Nathanaël Gouin, pianoforte)
Sabato 17 ottobre, ore 17
Violino romantico
Musiche di LALO, PIERNÉ
Diana Tishchenko, violino
Joachim Carr, pianoforte
Vincitori del Premio Palazzetto Bru Zane al Concorso internazionale di
musica da camera di Lione 2014
Domenica 18 ottobre, ore 15.30
Laboratorio-concerto per le famiglie
Mediazione a cura di Piero Maestri
Concerto di Diana Tishchenko e Joachim Carr
Musiche di LALO, PIERNÉ
Giovedì 5 novembre, ore 20
Parigi 1900
Musiche di LALO, FAURÉ
Quatuor Hermès
Martedì 10 novembre, ore 20
Trii romantici
Musiche di LALO, CHAMINADE
Trio Atos
CONCERTI FUORI FESTIVAL
Martedì 24 novembre, ore 20
Verso la modernità
Musiche di DUBOIS, BONIS, DUKAS
David Violi, pianoforte
Contributi musicologici
Louise Bernard de Raymond, Hélène Cao, Bénédicte Gandois Crausaz,
Fanny Gribenski, Étienne Jardin, Nicolas Southon
Traduzioni
Arianna Ghilardotti, Paolo Vettore
Palazzetto Bru Zane
Centre de musique romantique française
San Polo 2368, 30125 Venezia - Italia
tel. +39 041 52 11 005
bru-zane.com