COMPTES-RENDUS

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COMPTES-RENDUS
SBORNÍK PRACÍ FILOZOFICKÉ FAKULTY BRNĚNSKÉ UNIVERZITY
STUDIA MINORA FACULTATIS PHILOSOPHICAE UNIVERSITATIS BRUNENSIS
L 9, 1987 (ÉTUDES ROMANES DE BRNO XVIII)
COMPTES-RENDUS
Dictionnaire des néologismes officiels. Tous les mots nouveaux, avec en annexe
l'ensemble des textes législatifs et réglementaires sur la langue française. Ouvrage réalisé
sous la direction d'Alain Fantapié et Marcel Brûlé. Paris, FRANTERM, 1984. 544 p.
Ce dictionnaire présente un ensemble de termes qui ont été créés par les commissions
ministérielles de terminologie. Mais il y a aussi des termes auxquels ces commissions ont
donné des sens nouveaux (par exemple: baladeur, didacticiel, drugstore, logiciel, etc.).
Par contre on a éliminé les termes qui plus tard ont été abrogés par arrêté ministériel
Ainsi il est resté 1 400 termes présentés par ordre alphabétique. Ce n'est pas, bien sûr, une
liste de tous lea mots qui apparaissent en français. On suppose qu'un dictionnaire des
termes nouveaux pourrait contenir une dizaine de milliers de mots créés chaque année et
en perdre également un certain pourcentage. C'est pourquoi l'association FRANTERM a
créé un dispositif qui complète le travail des commissions. Ainsi ce sont des périodiques
comme Néoterm, les Cahiers de terminologie de Médias et Langage, des fascicules
thématiques (collection Néologie et collection Terminologie) et des dictionnaires
spécialisés qui contiennent les néologismes récents.
Sans vouloir bannir l'emprunt à des langues étrangères on s'efforce d'élaborer une terminologie qui ne présuppose pas la connaissance d'une langue étrangère. Par ses publications ainsi que par ses informations concernant les néologismes, FRANTERM contribue
à affermir la position du français.
Comme le titre du livre l'indique, il y a dans ce dictionnaire tous les termes qui ont été
approuvés par arrêté ministériel. Il y a deux sortes de fiches: des fiches principales et des
fiches de renvoi. Les fiches principales indiquent entre autres s'il s'agit d'un terme obligatoire ou d'un terme recommandé. Ensuite on présente la définition du terme ainsi que le
domaine auquel il appartient, puis ses synonymes ou ses antonymes éventuels et parfois
même quelques notes explicatives. Très souvent on ajoute l'équivalent anglais du terme.
Quant à la fiche de renvoi, les indications sont limitées au renvoi à la fiche principale.
Chaque fiche forme un ensemble cohérent. L'ordre alphabétique facilite la recherche
des termes de chaque domaine. En voici deux exemples: didacticiel n. m. terme
obligatoire Dom.: Informatique
Déf.: Logiciel spécialisé pour l'enseignement.
Ang.: coserware, teaehware
Source: CMT de l'informatique. Arrêté en cours de publication.
drugstore, n.m.
terme obligatoire
dom-: Commerce/Réseau de distribution commerciale
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Déf. : Etablissement pratiquant le commerce de détail, ouvert tous les jours suivant un
très large horaire (18 à 20 heures sur 24) et composé: — d'un restaurant ou d'un bar;
— de stands vendant soit des produits de première nécessité (journaux, tabac, pharmacie)
soit des cadeaux (librairie, disques, jouets, parfums, articles de luxe, alcools, confiserie)
et souvent les deux; — de services: toilettes, téléphone, agence de voyage, etc. Note:
Le décor en est généralement recherché. Ang.: drugstore.
Source: CMT de l'économie et des finances.
Arrêté du 29. 11. 73. J. O. du 03. 01. 74.
Une liste d'abréviations accompagne le vocabulaire. Trois abréviations indiquent la
source des termes: CMT = Commission ministérielle de terminologie. J. O. = Journal
officiel. N.C. = Numéro complémentaire.
Un des deux index présente des termes étrangers (presque tous anglo-saxons) et leurs
équivalents français (p. 211—277) rangés également alphabétiquement. Le second index
contient des termes «seulement d'apparence anglo-saxonne» et qu'il faut éviter.
En annexe on présente tous les arrêtés publiés et les textes confirnant la politique
linguistique française de 1960 à 1983. Ainsi on trouve des arrêtés concernant la création
des commissions ministérielles de terminologie. Les arrêtés qui restent en vigueur concernent l'enrichissement du vocabulaire des domaines nucléaire, pétrolier, des techniques
spatiales, des transports, la terminologie économique et financière, de la médecine, de la
détection spatiale, de l'informatique, du tourisme, des télécommunications, de l'audio-visuel et de la publicité. On cite même l'arrêté en cours de publication concernant la
terminologie de l'informatique et un autre se rapportant à la terminologie de l'urbanisme
et du logement. On cite également les arrêtés abrogés, ensuite les circulaires, instructions
et notes relatives à l'enrichissement de la langue française ainsi que des décrets, concernant
l'emploi du français comme langue du travail dans les colloques, congrès ou cours internationaux, etc. Par exemple La circulaire concernant le vocabulaire juridique présente
des recommandations de la commission: La formulation de certaines expressions latines
ou étrangères et la modernisation des expressions archaïques. On propose aussi des
exemples pour Remplacer les expressions qui pourraient paraître choquantes ou ambiguës. Selon le décret de 1983 les commissions de terminologie ont pour mission:
«D'établir, pour un secteur déterminé, un inventaire des lacunes du vocabulaire français».
Même si nous laissons de côté les décrets ou circulaires concernant différents efforts de
la défense de l'emploi de la langue française dans divers domaines, le livre compte à peu
près 300 pages de termes officiels ce qui en fait une source extrêmement utile pour tous
qui veulent connaître ces termes et s'en servir dans un domaine particulier.
Zdeňka Stavinohová
Cesare Marchi: Impariamo l'italiano. Milano, Rizzoli 1985, settima edizione, 194 p.
La prima edizione di Impariamo 1' italiano è uscita nel settembre del 1984; appena sei
mesi dopo, ne segue già la settima. Una grammatica tra i bestseller — un fatto che fa
rif lettere sui motivi che hanno portato migliaia d'italiani a farsi insegnare la lingua materna.
Non si tratta di una grammatica tradizionale che abbia, cioè, per argomento una
idéale lingua ( = irreale), la protagonista del «brève viaggio d'istruzione nel continente, per
molti ancora inesplorato, dell'italiano» (p. 5), è una lingua viva, l'italiano parlato dalla
Rai, il linguaggio dei giornalisti e délia pubblicità, il mezzo di cornunicazione usato dagli
italiani a casa, al telefono, in strada, al lavoro — una parte intégrante délia loro vita
quotidiana, di loro stessi.
Marchi, per «mettere la sua esperienza d'insegnante e di giornalista a disposizione di
altri utenti dell' alfabeto» (p. 5), ha scelto la forma di un libro di godibile, ma impegnativa,
lettura. All'autoritario si dice — non si dice sostituisce il democratico si consiglia —si
sconsiglia, corredato da numerosi esempi spiritosi, e in venti saggi-racconti (dai titoli
a volte misteriosi, corne per es. La virgola che uccide; Amor mio, sono me; Sbagliato il
gelato alla crema; ecc), riesce a coinvolgere il lettore nell'avventura creativa del parlare
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e dello scrivere (suo principale metodo didattico di cui felicemente e con coerenza si serve);
facendosene cosi un alleato nell'impresa che ha per scopo: 1. salvaguardare la lingua
scritta minacciata dai capricci dei mass inedia: 2. difendere la giovane unità dell'idioma
italiano contro l'invadente inglese: 3. formare negli italiani una coscienza linguistica
e suscitare in loro il desiderio di fare della lingua materna un mezzo di comunicazione
congeniale, diventandone coltivatori consapevoli.
Da una lettura accurata, sotto la narrazione, apparentemente poco sistematica, appare
uno schema metodologico tradizionale: lessicologia e lessicografia (capitolo I e II), fonetica
e ortografìa (III), morfologia e sintassi (IV—XIII) e, infine, stilistica (XIV—XX).
Marchi, però, preferisce suddividere il libro in tre parti sole dai titoli pregnanti: Le buone
regole (I—XIII), II bello stile (XIV—XVI) e / cattivi esempi (XVII—XX). Incentra la sua
attenzione sull'ordine e sulla struttura dell'wso della lingua, in cui tutti questi aspetti
necessariamente coesistono, e quanto meno si serve dei suddetti termini tecnici, tanto più
ne evidenzia il contenuto concreto. Pur esaminandoli a uno a uno, li prende in considerazione nella loro complessità, insegnando all'utente ad approfittarne senza trascurarne
nessuno a danno delle capacità comunicative della lingua, il che — a un certo punto —
— potrebbe avere delle conseguenze gravi.
Le sue «buone regole» vengono introdotte da un'esortazione al dizionario che si presenta
come libro quanto utile e istruttivo, tanto divertente e poetico. Segue un capitolo dedicato ai segni ortografici, all'apostrofo e all'accento: quest'ultimo da all'autore spunto per
un'escursione nel campo della pronuncia e, in particolare, della sua funzione distintiva.
Poi — sempre tenendo presente che «un conto è la regola, un altro l'uso» (p. 35) — vengono
prese in esame tutte le parti del discorso. Accanto ai consigli riguardanti i casi in cui
spesso si sbaglia, al parlar sgrammaticato, ai fenomeni di moda ecc, si raccomandano
all'attenzione del lettore regole meno attraenti: cosi pian piano nella coscienza di chi legge
si imprimono due principi fondamentali: 1. «Nella comunicazione linguistica, tutto ciò
che è inutile è dannoso.» (p. 38): 2. Tutte le forme e funzioni grammaticali di cui la
lingua dispone — in primo luogo quelle del verbo!—vanno usate, perché utili, se no,
muoiono, paralizzando la complessità espressiva dell'idioma. In questa luce anche i paradigmi più noiosi acquistano un significato attuale.
Educando al «bello stile», Marchi porta il lettore nel mondo delle figure stilistiche classiche e lo inizia cosi all'arte dell'uso della parola con tutti i suoi mezzi poetici e mistificanti, e — in quanto difensore fedele della lingua scritta che gli è «poderoso strumento di
formazione mentale» (p. 28) — offre all'utente sei modelli di lettere ufficiali e personali,
accompagnate da un «decalogo del mittente bene educato» (p. 164).
La parte più impegnativa del libro — I cattivi esempi — prende di mira i problemi
scottanti dello stato attuale dell'italiano parlato. Alla critica severa dell'influenza negativa dei mass media, presente in tutte le sue pagine, Marchi aggiunge un saggio critico sul
cosiddetto itang'liano (italiese) che invade ambienti industriali e manegeriali, gergo sportivo e circoli intellettuali. Non meno degli esotismi egli non può soffrire il parlar noioso dei
luoghi comuni (frasi stereotipiche, automatismi ecc). il parlar enigmatico della politica
con il suo «dolce dir niente», e il linguaggio buro-commereiale. Deride questo «rendere
difficile il facile attraverso l'inutile» (p. 179), quasi con malizia lo confronta con il gergo
dei malviventi — massimamente funzionale e nello stesso tempo poetico — e sempre di
nuovo esorta a uno stile chiaro, pulito, colorito e individuale.
L'autore di Impariamo l'italiano non è purista né modernista: il dilemma dell'innovare
o conservare è per lui sempre attuale. «Il giusto,..., sta nel mezzo» (p. 170), risponde,
«è questione di misura, buon gusto e orecchio fino» (e. 174) da educare sulle buone letture,
sui grandi autori sia del passato che contemporanei.
Conclude con un discorso sugli eufemismi, a proposito dei quali dice: «L'eufemismo
nuoce alla lingua perché le toglie vigore e precisione... La mistificazione lessicale genera
un'insidiosa mistificazione prima intellettuale, e poi morale» (p. 193). Ora tocca al lettore:
chiudere un libro divertente o non lasciar perdere, e passare all'azione.
Nonostante che Impariamo l'italiano dichiari di non voler essere grammatica normativa, lo è per eccellenza. Infatti, l'abilità con cui il suo autore dispone del proprio mezzo
di comunicazione, lo stile incisivo, che con massima facilità passa datila teoria grammaticale alla narrativa, e la profonda conoscenza della lingua, fanno del libro un modello
attraente da una parte, e un'esperienza artistica, pur modesta, dall'altra; e questo, senza
dubbio, ne constituisce la migliore presentazione e un'ottima pubblicità.
La presente «grammatica da volto umano» potrebbe essere di scarsa soddisfazione per
chi si aspetti un sistema rigoroso che col sì e il no fornisca risposte a tutti i dubbi gramma-
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ticali. Marchi non porge un compendio esauriente di regole e paragrafi, bensî un invito,
un'esortaziono alla bellezza dell'italiano. È un testo da leggere — e da rileggere — che
vuole far riflettere e ceroa di insegnare ad amare, capire, rispettare e coltivare, e infine
a godersi, la propria lingua, impadronendosi, in compense 'di un efficace mezzo espressivo
e comunicativo.
Il libro è indirizzato agli italiani, ma non meno di essi lo apprezzerà uno straniero
che — dopo aver studiato grammatiche tradizionali — trova ne Impariamo Vitaliano una
preziosa guida per i vicoli délia lingua italiana contemporanea.
Lanka Cejpová
Dominique Taulette: L'Enfant à la rencontre du langage. Comment l'enfant découvre
et crée sa langue maternelle. Pierre Mardaga éditeur, Bruxelles 1984, 239 p.
Depuis trente ans les études sur le langage enfantin se sont multipliées. Le langage
enfantin est devenu le champ d'investigation de nombreux linguistes, psychologues,
pédagogues, logopèdes, pédiatres et beaucoup d'autres qui s'intéressent aux progrès
rapides de l'enfant dans son acquisition du langage. On a souvent vu des chercheurs
présenter au public des observations de leurs propres enfants. Cette tradition, commencée
par les Stern, remonte aux années vingt. Depuis ce temps-là un grand nombre de parentslinguistes ou psychologues (par ex. Aimard, Grégoire, Francescato, Lentin, Léopold,
Ohnesorg, Pacesovâ) ont publié les fruits de leurs expériences menées dans les différents
domaines du langage (phonétique, syntaxe, morphologie, sémantique, métalangue, etc.).
Le présent ouvrage est le premier livre de Mme Taulelle, jeune linguiste parisienne,
paru dans la collection "Psychologie et sciences humaines", dirigée par Marc Bichelle.
Il s'agit de la version remaniée de la thèse que Mme Taulelle a soutenue à l'Université
de la Sorbonne Nouvelle (Paris III).
Les sujets d'études de cet ouvrage ne sont autres que ses propres enfants Djamilia
et Michaèl, aux prises avec la langue de leur environnement — le français. Les exemples
cités sont donc leurs énoncés produits spontanément en diverses occasions entre 2 et 6 ans,
complétés par quelques énoncés de leurs petits amis et par les observations menées en
crèche sur des enfants entre 15 et 36 mois.
Quand un adulte apprend une langue étrangère, il lui faut des années d'effort et de
persévérance. Mais un enfant acquiert sa langue maternelle sans efforts apparents dans
ses premières années de sa vie, en passant d'un langage quasi inexistant à un langage
extrêmement structuré, qui lui permet d'exprimer ses pensés et de communiquer avec
les autres. Sous une forme intéressante et souriante Mme Taulelle essaie de nous montrer
l'enfant en train de réfléchir, comprendre, assimiler, analyser, poser des questions et de
s'approprier, à son rythme et à sa façon, les éléments de la langue parlée par son entourage.
Les exemples qu' elle choisit font voir l'ensemble des règles abstraites qui permettent à
l'enfant de créer des énoncés originaux. Tel est le sujet traité dans la première partie du
livre, intitulée "Réflexion et jeu spontanés de l'enfant sur le langage (comportement
métalinguistique) ' '.
Dans le 1er chapitre "L'enfant réfléchit spontanément sur le langage", l'auteur constate,
entre autres, que le regard, les mimiques et les rires sont des moyens d'expression importants dans le langage de l'enfant, qu'ils sont parfois des indices de réflexion méfcalinguistique, mais ils ne s'appliquent pas exclusivement au langage. Ils "signalent" un phénomène
mais ils ne suffisent pas pour le comprendre.
La fonction poétique reste toujours une de ses fonctions essentielles du langage. Elle
apparaît surtout chez ceux qui ont la profession de jongler avec les mots (poètes, chansonniers, conteurs,...). C'est dans le 2e chapitre, qui s'appelle "L'enfant joue spontanément
avec le langage", où Mme Taulelle prouve que les manipulations ludiques et poétiques
apparaissent très tôt chez l'enfant et qu'elles touchent les niveaux du phonème et de la
syllabe (par. ex. "square", "soir", "noir", IskwaRI, IswaRI, InwaRI où l'enfant fait varier
la consonne initiale, des "adigodasses" = "Adidas + godasses" désignant n'importe quel
type de chaussures), ainsi que les divers niveaux de sens d'un mot ou les bons mots
d'enfants (par ex. "je ne suis pas une vieille, je suis neuve", "une étoile d'araignée" au lieu
d' "une toile d'araignée", "rechaudir" sur le modèle de "refroidir").
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Le 3e chapitre, qui clôt la première partie du livre, traite de la sur-utilisation (de
l'appropriation) des mots "concrets" ou des expressions "toutes faites" pour attirer
l'attention de l'interlocuteur (par ex. "remarque", "tu vois", "n'est-ce pas").
Si la première partie du livre s'occupait plus de "mots" séparés, la seconde partie
s'intéresse au développement de l'acquisition de la langue par l'enfant, plus précisément à
l'appropriation d'éléments lexicaux et grammaticaux de la langue. Elle traite beaucoup
plus de la "grammaire" et des outils grammaticaux, d' où le titre de la 2e partie "La
Grammaire des fautes des enfants (stratégies métalinguistiques)".
Dans son entourage l'enfant entend des énoncés tout faits, des "produits finis" sans
qu'on lui explique les théories grammaticales ou le "mode d'emploi" avant usage. C'est à
l'enfant même de repérer dans les énoncés entendus les objets et opérations linguistiques
et de créer sa grammaire. Il l'élabore de façon originale comme le prouvent les
nombreuses observations de Mme Taulelle. Cette partie n'est pas une simple description
de l'acquisition du langage de ses propres enfants, ni a fortiori une description du
développement du langage des enfants français, mais plutôt une vue d'ensemble des
"fautes" caractéristiques des enfants français au cours de l'élaboration de leur grammaire.
Après avoir esquissé les objets linguistiques simples, l'auteur passe aux énoncés contenant les "mots grammaticaux", ou "marques grammaticales". Elle vise non seulement à
décrire les énoncés eux-mêmes mais surtout à décrire la construction des énoncés en se
servant des marques grammaticales comprises comme les traces des opérations de
construction des énoncés.
Les opérations sont réparties sur trois niveaux, selon ce qu'elles permettent de
construire: les sous-énoncés, les énoncés, les groupes d'énoncés. Les opérateurs portant
trace des opérations du premier niveau sont par ex. les articles, les déterminants, les
terminaisons "participe passé" et "infinitif" (par ex. "c'est mon la mère", "je vais tout
bu"). Avec ces opérateurs mentionnés Fauter passe des objets linguistiques isolés aux
objets linguistiques complexes que sont les sous-énoncés. C'est à partir de ces objets
complexes qu'on passe aux opérations spécifiques permettant de créer les énoncés. Le
pivot principal de l'énoncé est le verbe. Une attention particulière est accordée entre
autres à la confusion "imparfait"/"conditionnel", au subjonctif, aux verbes auxiliaires
"être" et "avoir" (par ex. "si je serais un vampir", "tu suis maman").
Dans la conclusion, Mme Taulelle signale que c'est par ses créations insolites que
l'enfant nous force à regarder la langue avec un oeil neuf, à reconsidérer ce que l'on
croyait bien établi. En introduisant l'insolite dans la langue, l'enfant peut apporter une
contribution non négligeable à la connaissance du langage.
L'ouvrage "L'Enfant à la rencontre du langage" est complété par l'ensemble des
énoncés produits par ses propres enfants, leurs petits amis et les petits enfants de la
crèche. Il s'agit de 569 observations recueillies sous forme manuscrite, indiquant à la fois
le contexte, souvent indispensable pour l'intelligibilité de l'énoncé.
Mme Taulelle offre au lecteur un inventaire plein de poésie et d'humour des créations
langagières enfantines, une analyse du sens caché des productions des enfants et par-delà,
une véritable initiation à la problématique complexe du langage. C'est par ces mots que
M. Adamczewski, professeur à la Sorbonne, présente l'ouvrage de Mme Dominique
Taulelle.
Bien que le livre ait été écrit à l'intention d'un large public, plus spécifiquement à
l'intention des éducateurs et des parents, il intéressera également les spécialistes, qui
trouveront plaisir à lire cet ouvrage, dont la fraîcheur et la sobriété le font échapper à tout
académisme.
Zuzana Wotkeovâ
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Bogumil Skoczyński: Analyse phonétique et thématique de quelques poèmes choisis
de Leconte de Lisle. Poznan, Wydawnictwo naukowe Universitetu im. Adama
Mickiewicza 1983, 184 p.
Le mérite incontestable du livre de M. Skoczyński consiste dans sa contribution à
l'examen de la spécificité du texte littéraire, à savoir de la fonction poétique, étudiée au
moyen des méthodes élaborées par la linguistique structurale, en l'occurrence par la
phonologie et la sémiologie, donc des méthodes dont le souci principal est l'exactitude et
l'objectivité.
Cette approche rationnelle coïncide avec le choix des textes analysés: en effet, les neuf
poésies du maître des Parnassiens, tirées aussi bien de ses Poèmes Antiques (1) que des
Poèmes Barbares (3) et des Poèmes Tragiques (5), traduisent une méthode créatrice où
l'émotion et l'imagination obéissent à un agencement rationnel des éléments constitutifs
du texte.
Le travail d'analyse est réparti en deux chapitres bien distincts. L'un est consacré à
l'étude des structures phonétiques où l'auteur cherche à appliquer la méthode mise au
point par Roman Jakobson. Dans l'autre, il développe les possibilités que lui offre l'analyse sémique de T. A. Van Dijk et de Bernard Pottier. La justification de la conjonction
des deux approches découlerait, au dire de l'auteur, de l'impuissance de l'analyse phonétique à expliquer, à elle seule, la production de l'émotion esthétique chez le lecteur et,
d'autre part, «d'un grand émiettement de l'analyse structurale apportant une foule de
menues remarques qui supportent mal les efforts des chercheurs d'en venir aux
conclusions générales». La cohérence dans l'interprétation du sens du texte serait donc le
fruit des efforts conjugués des deux types d'analyse et qui se rejoignent dans la
perspective du lecteur. Ce dernier concept, qui vient coiffer les prémisses théoriques du
travail de M. Skoczyński, nous paraît toutefois superflu dans la mesure où il s'agit d'un
instrument mal déterminé (lecteur = modèle abstrait), alors qu'il suffit, à la place,
d'envisager les rapports existant entre l'articulation du code (langue) et la cohésion du
texte (parole), comme le font, implicitement ou explicitement, tant d'autres chercheurs: R.
Jakobson lui-même, J. Mukařovský, J. Levý, J. Lotman, Yves Le Hir, H. Meschonnic,
etc.
L'analyse phonétique, extrêmement minutieuse et ne procédant que vers par vers, est
illustrée sur deux longs poèmes — Les éléphants et Sacra fames, respectivement 44 et 36
vers. Son but est de mettre en évidence, à l'intérieur des chaînes phonétiques ou séquences
sérielles (séquence sérielle = vers), des parallélismes et des oppositions entre différentes
classes de consonnes et de voyelles, groupées les unes et les autres en raison de la nature
et du nombre des traits distinctifs qui les constituent. Chaque vers se trouve ainsi décomposé en séries d'occlusives, de liquides, de fricatives..., puis de labiales, de dentales..., de
voyelles fermées, ouvertes, arrondies, nasales, etc. Les rapports entre les éléments de ces
séquences sérielles sont multiples étant donné que chaque son, du fait de la pluralité des
traits distinctifs dont il est constitué, entre simultanément dans plusieurs classes de sons,
p. ex. [d] fait partie à la fois de la série des dentales (lieu d'articulation), de celle des
occlusives (mode d'articulation) et des sonores. L'analyse vise à découvrir à l'intérieur des
séquences sérielles le jeu des sons consistant dans une orchestration frappante, donc
susceptible de produire une émotion esthétique. Les cas les plus fréquents sont la domination (absolue ou relative) d'une classe de consonnes ou de voyelles: «et Loin du cieL
nataL où fLeuRit ta Lumière» (7 liquides x 5 occlusives et 2 fricatives); ou bien, au
contraire, la recherche d'un équilibre entre deux (rarement trois) classes: «Devant Ta face,
6 Mort, sont Tous Deux iNNoeentsi) (6 occlusives), «deVant ta FaCe, 6 mort, Sont tous
deuX inno-Cents» (6 fricatives). Parmi les procédés d'agencement des sons l'auteur range
encore l'encerclement, la juxtaposition, l'alternance, le jeu sur une même consonne ou,
pour les voyelles, le jeu sur les différents timbres d'une même voyelle.
Notons tout de suite la précision de cette méthode qui permet de jeter sur la poésie,
envisagée sous l'aspect de ses séquences sérielles constitutives, un regard complexe. Son
exhaustivité nous semble cependant toute relative, car si elle prétend s'appuyer sur le
tcontraste entre l'exploitation potentielle et réelle des traits distinctifs des sons» tout en
tenant compte du «facteur de la fréquence d'un son particulier dans la langue», il n'en est
rien en réalité. Il manque un point de référence, statistique ou autre (une sorte de «degré
zéro»), permettant d'évaluer la différence entre un texte littéraire, donc à valeur
esthétique, et un texte non-littéraire. Cela aurait pu donner à l'analyse une orientation qui
est le propre des approches modernes (Levý, Lotman, Meschonnic), attirées, elles, par le
problème de la «signiflance» (terme de Meschonnic) du niveau phonétique. Ce serait
aussi un moyen de
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dépasser aussi bien l'idée du symbolisme des sons, réfutée par l'auteur, que le piège de
l'agnosticisme.
Le gros du travail analytique, à savoir l'étude thématique des poèmes, s'oriente dans
quatre directions: l'analyse du temps dans l'univers poétique de Leconte de Lisle, l'analyse
de la spatialité, celle de l'unité de l'image poétique et enfin la construction de l'image du
héros.
L'auteur exploite avec succès les suggestions de l'analyse sémique de T. A. Van Dijk
posant que, sous forme de sème(s), un «thème peut être présent sans se manifester
lexicale-ment à la surface du poème». Ainsi les expressions de la temporalité, de la
spatialité ou autres apparaissent-elles aussi bien directement, en tant que lexèmes,
qu'indirectement au niveau de sèmes, qui sont alors secondaires par rapport à la
signification de l'unité lexicale concernée. P. ex. «la lune» = élément du paysage +
luminosité + indice d'un espace temporel «nuit».
Quant à la temporalité, les inventaires des mots relevés permettent de répertorier les
rapports entre les différents plans temporels du poème ainsi que leur fonctionnement dans
la structure de l'oeuvre. Les analyses groupent dans un premier temps les données de
l'espace réel (relations spatiales, formes, mouvement) pour prêter attention ensuite à
l'espace irréel, imaginaire ou métaphorique. La troisième partie du chapitre complète
l'étude des rapports spatiaux et temporels par celle des idées maîtresses représentant les
axes thématiques des poèmes ou, selon l'auteur, l'unité de leur image poétique. Enfin,
l'analyse de la construction de l'image du héros attire l'investigation vers les problèmes
tels que l'entrée en scène du héros, les thèmes qui l'accompagnent, les modes de sa présentation, son portrait physique et psychique, etc.
En définitive, chaque poème se trouve décomposé en séries d'inventaires de sèmes
caractérisant les plus importantes de ses données constitutives: temps, espace, héros, idées
maîtresses. Cependant il s'agit là non seulement de la fonction référentielle, car
l'arrangement des sèmes en séries parallèles ou oppositionnelles, pour ne citer que les cas
les plus fréquents, traduit clairement leur exploitation pour la fonction poétique. Ainsi,
dans l'Incantation du loup, les oppositions du plan temporel accompagnent-elles la distribution des personnages: 1° loup, louve + enfants = présent + passé dans les limites d'une
existence particulière (temporalité); 2° Homme, anciens Loups = présent + passé
intermédiaire implicite + passé très lointain explicitement marqué (temporalité +
atemporalité). Le jeu des oppositions est complété par une vision antithétique du paysage
: forêts, vallons, rocs x lune éclatante et magique; et par les oppositions entre les thèmes
les plus importants: malheur présent x bonheur passé; amour — loup, louve, enfants x
haine — Loup, Somme. La méthode de l'analyse sémique fait ses preuves là, en
particulier, où M. Skoczyński dresse l'inventaire des traits caractéristiques de l'univers
poétique dans son ensemble.
La conclusion générale du livre se contente de résumer les résultats des analyses partielles sans toutefois chercher à relier réellement les deux plans, phonétique et thématique.
L'auteur n'ose pas exploiter le principe de l'unité structurale du texte, pourtant fort probable, vu le caractère systématique du code linguistique, et qui est, depuis un certain
temps, devenu monnaie courante des analyses structurales. Cela se traduit entre autres par
le refus d'étudier les séquences phonétiques sérielles en fonction de la rime et du vers ce
qui, à notre avis, pourrait constituer un pont entre le sémantisme du poème et l'analyse
phonétique maintenue à un niveau purement formel. Ajoutons que la prise en compte des
procédés morpho-syntaxiques nous semblerait tout indiquée pour compléter l'analyse.
Malgré cela, le travail de M. Skoczyński représente un apport aussi courageux que
substantiel à l'application épineuse des méthodes exactes dans le domaine littéraire. Aussi
s'agit-il d'un livre qui ouvre des perspectives intéressantes.
Petr Kyloušek
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Giacinto Spagnoletti: La letteratura del nostro secolo. Milano, Mondadori — Oscar,
1985, 1177 p.
Al di là delle polemiche alquanto «occasionali» svoltesi nel solito modo un po'
chiassoso sui giornali e sulle riviste italiane nel corso del 1985, bisognerà vedere se
questo libro non abbia un significato più profondo: in quanto espressione di una scelta
metodologica precisa, minoritaria e contestatrice nei confronti degli indirizzi critici
egemoni da più di vent'anni, la storia letteraria di Spagnoletti potrebbe essere indice di
alcune tendenze che serpeggiano nel mondo letterario e culturale italiano aspettando,
magari, una loro rivincita. Si ha tale impressione se si tiene in considerazione il contesto
critico-metodologico nel quale questi tre volumi nuovi si inseriscono (le storie letterarie
novecentesche di indirizzo marxista di Giuliano Manacorda, 1977, 1980; quelle di A.
Asor Rosa, 1975, 1982 (in corso di pubblicazione): quella, infine, di B. Luperini, del
1981).
Il critico annuncia le sue posizioni nell'Introduzione, breve ma importante: confessa la
sua formazione formalistica facendo tra i nomi dei maestri quelli di De Robertis, di Serra
e di Giacomo Debenedetti (p. VII): metodologicamente opta per «una rassegna di letture,
distribuite diacronicamente, con un'attenzione assai meno vistosa agli sviluppi e ai destini
dei cosidetti 'movimenti' o raggruppamenti letterari, a vantaggio della considerazione
delle opere» (p. Vili): conseguentemente, poi, esprime le riserve nei confronti dei «criticiideologi» i quali «procedono, generalmente, per schematismi o 'gabbie' tematiche, dentro
le quali costringono gli scrittori a far dire ciò che da essi si attendono» (ibidem): infine,
dichiara che quanto costituisce il corpo del suo libro «è letteratura e niet'-altro». Poiché,
aggiunge in seguito, «se di un sentimento — e non di un metodo — ha bisogno
fortemente il critico d'oggi, esso consiste nel far parlare i più interessati, gli scrittori e i
suoi lettori. Parlo di sentimento, aggiungerei d'ordine morale, e non di necessità o di
strategia, le quali spingono inesorabilmente alla paralisi».
In questi termini, lo scopo che lo Spagnoletti si propone è abbastanza chiaro. Piuttosto
che tendenze generali e scuole letterarie, egli vuole prendere in esame i singoli fatti letterari (cioè le opere) mostrando la loro sostanziale irrepetibilità, individualità e inconfondibilità.
La trattazione della materia comincia con gli anni 70 e 80 dell'Ottocento, cioè più
0 meno con la Scapigliatura milanese. Il critico spiega il motivo di tale scelta affermando
che l'avanguardia di inizio di secolo fece una specie di tabula rasa nel campo letterario
e annientò cosi «la narrativa dell'ultimo tratto dell'Ottocento, non meno della poesia
simbolista o tardo-scapigliata che continuava il suo corso. Non riuscendo ad abbattere
querce come Pascoli o D'Annunzio, si cercò di adoperare ogni argomento polemico contro
la poesia nata intorno ad essi» (p. XI). Non soltanto tale impostazione ci sembra giustis
sima (del resto, è stato più volte ripetuto che nella Scapigliatura si possono rintracciare
vari atteggiamenti predecadentistici), ma grazie ad essa riscopriamo con il critico il pieno
valore poetico di certe personalità mezzo dimenticate o, comunque, considerate poco im
portanti (Neera, Njta Jasmar, Paolo Valerà, Achille Giovanni Cagna, Luigi Gualdo, ecc).
Ad ogni modo, tutta quanta l'impresa di Spagnoletti è segnata dall'attenzione sistemati
camente dedicata ai minori: ed è uno dei pregi di questa storia letteraria nuova.
Nella maggior parte dei casi, i diciassette capitoli del libro (suddivisi in vari sottocapitoli) sono dedicati ai singoli autori (alle singole opere) che si susseguono conformemente
alla storia civile e politica del secolo. Se poi in alcuni sottocapitoli troviamo prevalentemente nozioni di carattere generale (cfr. p. es. «Tempo di crepuscolarismo» o
«Panoramica degli anni Venti e seguenti», ecc), esse si riferiscono o a indicazioni
cronologiche valide per la giusta individuazione di qualche movimento letterario
importante, o all'esame dei rapporti fra letteratura e politica.
Tuttavia, nell'esplorazione di fenomeni politici e sociali in quanto condizionamenti di
vari fatti letterari, Spagnoletti non cerca di andare eccessivamente in profondità. Anzi, la
tendenza, intuita fin dalla presentazione del libro, di spiegare il fatto letterario in base
all'evoluzione e al sussequirsi di movimenti filosofico-estetici, è da considerarsi predominante in questo libro. Cosi, per esempio, il fenomeno del decadentismo è visto anzitutto
quale complesso di fattori che si affermano come reazione al positivismo e al verismo: ed
è esplicitamente dichiarato come falso, dal critico, il rispettivo criterio classista che vede
nel tramonto della borghesia liberale e nell'avvento del capitalismo imperialistico
i motivi più profondi di certi atteggiamenti «decadentistici» da parte degli scrittori italiani
(cfr. p. 4).
Solo che, secondo noi, se non si ammette, nella storiografia letteraria, l'importanza
della classe sociale egemone, il ruolo da essa svolto in un determinato momento della sto-
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ria, e quindi anche l'identificazione o meno dell'intellettuale con essa, si rischia non soltanto di non veder chiaro nella complessità della materia studiata, ma anche di portare la
ricerca a quel «coacervo di idee e di propositi» che oggettivamente impedisce, nel caso
concreto, «di individuare una poetica comune del decadentismo» (p. 13); oppure, si
rischia di dover porsi la domanda (alla quale già perfettamente e lucidamente risposero i
Manacorda, i Salinari, gli Scalia ed altri) sul perché del «blocco della stragrande
maggioranza degli intellettuali italiani» con «le rozze impostazioni politico-culturali del
fascismo» (cfr. p. 433). Per quanto riguarda l'opera di Pirandello, essa è interpretata dallo
Spagnoletti perfettamente nell'ambito della poetica e ideologia personale dello scrittore, e
quindi coerentemente rispetto a quell'universo ideologico — letterario che ha la sua logica
evolutiva nel trapasso dal positivismo e verismo al pessimismo di carattere romantico e
ali' anticipato atteggiamento esistenzialistico. Ma chi sia in verità il personaggio
pirandelliano, dove esso trovi il riscontro nella realtà, chi si possa o meno identificare con
tale personaggio, a queste domande non risponde, secondo noi, tanto Spagnoletti,
quanto... Asor Rosa.
É stato giustamente osservato da Barberi Squarotti (Tutto libri, 4—5—85) che è «un
diritto dello storiografo fare le proprie scelte»: anziché criticare la metodologia, conviene
quindi cercare le consequenze pratiche dell'impostazione spagnolettiana sul piano della
ricerca letteraria.
Il fatto che Spagnoletti concentri la sua attenzione sulle qualità intrinseche delle
strutture letterarie in cui si muove, gli permette di mettere in luce rapporti nuovi e
inesplorati che riguardano le singole opere di vari scrittori: cosi, per es., il mancato
richiamo di Uno, nessuno e centomila (Pirandello) riguardo all'avanguardia, e
l'accostamento di questo romanzo a II codice di Perelà (Palazzeschi) è senza dubbio
molto originale e interessante (cfr. p. 161); anche le corrispondenze e analogie tra JRubé
(G. A. Borgese) e Il fu Matita Pascal (Pirandello) sono sorprendenti, convincenti e mai
viste dalla critica (cfr. p. 326): anche l'opera poetica di Giorgio Caproni è presentata sotto
un profilo sostanzialmente nuovo (cfr. le pp. 709—714).
Dall'altra parte, il punto di vista sostanzialmente soggettivo facilita in questa operazione critica certe trascuratezze che ci sembrano difficilmente sostenibili. Per non dover
parlare de Il nome della rosa di Eco (siamo d'accordo con Barberi Squarotti, cfr. op. cit.,
per il quale il giudizio di Spagnoletti è troppo sbrigativo) indichiamo almeno l'assenza di
Rigoni Stern. Il clandestino, romanzo importante di Tobino che fu tanto discusso negli
anni 60, è completamente tralasciato. La Storia di Elsa Morante è presentata in un modo
semplicistico, senza la vera comprensione del romanzo, e con errori circa la tipologia dell'
onniscienza del narratore ottocentesco» realizzata dalla scrittrice in questo libro.
L'elenco completo delle «omissioni», cioè degli scrittori cancellati dallo Spagnoletti '
dalla storia letteraria, si trova, come è noto, sull'Espresso del 14—4—85, p. 147. Indichiamo qui almeno alcuni di quei nomi non inclusi che secondo noi potrebbero sollevare i
maggiori punti d'interrogazione circa i criteri di scelta dello Spagnoletti: Arrigo Benedetti,
Alberto Bevilacqua, Carlo Castellaneta (!), Alba De Céspedes, Davide Lajolo, Dacia Maraini, Giorgio Montefoschi, Stanislao Nievo, Ugo Pirro, Nantas Salvalaggio, Giorgio
Saviane, Giovanni Testori. Per conto nostro, aggiungiamo Luce D'Bramo, autrice de La
deviazione.
In conclusione: ai tre volumetti di Spagnoletti va certo riservato un posto di riguardo
nello «scaffale italiano» delle storie letterarie novecentesehe. È un libro interessante, una
gentile provocazione che si distingue per originalità di presentazione e indiscutibili novità
di interpretazione. Ma nel detto scaffale, la storia di Spagnoletti non deve starvi sola. La
vediamo piuttosto come complemento, necessario perché nuovo e inedito, delle opere già
esistenti, anche quelle a cui abbiamo accennato in queste poche osservazioni.
Ivan Seidl
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Franco Zangrilli: Bona viri e il mistero cosmico. Abano Tenne, Piovan Editore, 1985,
254 p.
Le poche righe che seguono vorrebbero essere, tra l'altro, una risposta al caloroso invito
dello Zangrilli, secondo il quale, «rimane tuttora da augurarsi che anche la critica
straniera, oltre a quella francese, e anche questa al di là delle recensioni e segnalazioni
occasionali, scopra e studi questo nostro scrittore» (p. 61). Infatti, nel momento in cui
vengono scritte queste osservazioni, Giuseppe Bonaviri, autore di alcuni tra i libri più
straordinari della recente narrativa italiana (cfr. Giuliano Manacorda, Novecento,
Calderini, pp. 156—157), continua a essere praticamente sconosciuto in Cecoslovacchia;
tuttavia, vi sono buone prospettive per una sua prossima presentazione al pubblico ceco.
A questo proposito, il difficile problema della «traducibilità» e della «ricettività» di alcuni
tra i libri stilisticamente più impegnati di questo scrittore, in un ambiente mitteleuropeo
(dove, per esempio, lo stesso paesaggio siciliano, nella sua cruda realtà, cioè senza
ulteriori mitizzazioni bonavi-riane, è già un fenomeno abbastanza «mitico») non è certo
da sottovalutare: ma la sua soluzione va vista e discussa in altri luoghi e in altre occasioni.
Zangrilli, modestamente, presenta questo suo libro come un' «introduzione», un «invito
alla lettura» di Bonaviri. Invece, secondo noi, il suo è l'esempio di una critica letteraria
molto valida, e non soltanto nel contesto italiano e «bonaviriano».
Il critico italo-americano prende le mosse da una conoscenza sicura degli scritti sullo
scrittore e sulla sua opera (nel primo capitolo, «La critica e Bonaviri», egli sfoglia circa
un centinaio di vari lavori critici) : tuttavia, in seguito egli presenta e interpreta l'opera
bona-viriana in un modo originale e suo.
In sostanza, Zangrilli svolge nell'universo poetico bonaviriano, un'indagine tematica e
testuale. In primo luogo, egli enuclea e illustra alcuni tra i temi fondamentali che attraversano tutta l'opera studiata e che trovano riscontro anche in un contesto letterario più
generale. Cosi, all'inizio di ognuno dei sette capitoli che costituiscono il corpo del volume
(si tratta dei capitoli seguenti: II. L'inquietudine in Matredina; III. L'epifania della natura
nella Divina foresta; IV. Il tempo in Notti sull'altura; V. Il mito in Dolcissimo; VI. La
madre nelle Novelle saracene; VII. La memoria in 0 corpo sospiroso; Vili. La morte in
Bonaviri) il tema prescelto è presentato sul piano generale, con abbondanti riferimenti a
vari scrittori e critici dall'antichità ad oggi. Zangrilli conduce la materia in un modo sicuro
e lucido: per esempio, nelle pagine 131—138, dedicate al rapporto tra mito e letteratura,
egli esamina sinteticamente il mito sotto il profilo di varie discipline umanistiche e
scientifiche; alla costatazione che la letteratura del nostro secolo può essere considerata in
gran parte mitopoetica si aggancia poi la definizione della specificità di quella visione
mitica della realtà che è tipica del Bonaviri. In tal modo, il tema prescelto viene
dimostrato e illustrato con sempre maggiore concretezza fino a essere analizzato
dettagliatamente alla luce di una sola opera di spicco (Dolcissimo). A questo punto
Zangrilli approfondisce la ricerca esplorando anche vari aspetti filosofici, lessicali,
sintattici e grammaticali del libro e del problema che sono da lui studiati.
Il pregio di questo metodo è la rigorosa funzionalità di tutte le analisi svolte dal critico:
il fatto di poter accostare vari aspetti dell'opera di Bonaviri via via ai libri di Pirandello,
Landolfi, T. S. Eliot, Borges, Calvino, Dante Alighieri, Verga, Capuana, Galileo e numerosi altri, non è tanto il risultato di una mossa impressionistica o di una speculazione
filosofica, quanto la valutazione rigorosa della funzione di temi e di motivi nella struttura
poetica dell'opera bonaviriana. E dall'altra parte, questa stessa funzionalità di ricerca
garantisce di salvaquardare sempre l'originalità del nostro scrittore, del suo surrealismo,
del suo umorismo, della sua mitologia, del suo neorealismo, del suo favolare scientifico e
del suo classicismo nei confronti degli stessi scrittori a cui può essere avvicinato.
Al volume gioverebbe senz'altro una conclusione finale a parte: ma è anche vero che
conclusioni parziali, sintetiche e dense, dei singoli capitoli rimediano abbastanza a tale
mancanza che è da considerarsi piuttosto di carattere formale.
Non possiamo quindi non condividere il desiderio del critico di vedere l'opera di questo
scrittore letta e tradotta più di quanto lo è oggi: perché, senz'altro «Bonaviri è scrittore
universale, in cui può riconoscersi chiunque crede nella religione di coltivaxe il giaridino
della parola per comunicare all'uomo i frutti del proprio sentimento della realtà. Sentimento cosmico in questo caso, che non porta all'evasione, ma ad una profonda comprensione dell'inquietudine che^segna soprattutto l'uomo del Novecento nella storia dell'umanità» (p. 61).
Ivan Seidl